L’armée française qui dès le 2 Novembre 1954 commence à tenter de juguler les actions troublant l’ordre public en Algérie, n’est pas le même que celle qui à la fin de l’été 56 rentre dans une phase d’entrainement intense en prévision de l’opération amphibie et aéroportée prévue pour la reprise du canal de Suez nationalisé par le colonel Nasser le 26 juillet.
Il s’est opéré des changements, les militaires tentant de répondre par de nouveaux moyens et procédés à la problématique posée par le FLN, parti algérien de libération, et sa branche armée l’ALN, l’ennemi désigné. Il y a eu une adaptation des personnels (chefs et exécutants), des moyens et des ordres de l’Armée de Terre française, le sujet d’étude, principale fournisseuse des hommes employés (58 000 hommes à la fin de novembre 54 sur 80 000 pour les trois armées et 381 000 hommes sur un peu moins de 500 000 en août 56). Cela, sur le territoire algérien, espace stable et cohérent géographiquement sur toute la période d’étude comportant les trois ensembles d’Ouest en Est de l’Oranais, de l’Algérois et du Constantinois. Même si les découpages administratifs civil et militaire varient au cours de l’étude, les frontières de l’ensemble ne changent pas pour ce que l’on appelle la Xème Région Militaire (ou RM). La nuit du 1er Novembre 1954 marque pour tous le début de l’insurrection algérienne que certains voit poindre dès 1945 avec les révoltes de Sétif et Guelma. Le mois d’août 1956, en particulier le 20 août, est une période charnière pour la guerre d’Algérie. Suite à la réunion des principaux chefs de l’insurrection dans le massif montagneux de la Grande Kabylie au lieu dit de la Soummam, une plate forme politique est approuvée et des divisions territoriale et hiérarchique militaires strictes sont mises en place donnant une nouvelle organisation au FLN et mettant fin aux errements initiaux. La phase d’opposition entre l’armée française et le FLN passe alors dans une autre dimension avec l’attaque des soutiens extérieurs en Egypte en novembre et quelques mois plus tard le début de la première bataille d’Alger face au terrorisme urbain. Auparavant face à l’insurrection mise en place par le FLN, association d’une lutte militaire prenant la forme d’une guérilla et d’une lutte d’influence politique pour un objectif d’essence révolutionnaire, le départ des français pour un substitution d’autorité, l’armée française répond par la contre-guérilla ainsi que par l’action psychologique étudiée dans la thèse des époux Villatoux.
C’est donc l’adaptation de l’Armée de Terre Française à cette opposition militaire dans le cadre de cette contre guérilla qui vise à l’élimination de l’adversaire par des actions de combats, qui sera étudiée dans ce cadre spatial et temporel.
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