En lisant la brève postée sur le site de l’EMA narrant le déroulement d’une patrouille à cheval par l’EUFOR au Tchad, j’ai aussitôt pensée à un article paru il y a quelques temps dans la Revue Historique des Armées, publication du Service Historique de la Défense.
Le Lieutenant-colonel Thierry Noulens qu'il l'a écrit, est chef de la direction recherches et prospective du département Terre du SHD. Il s’est intéressé au cours de ses recherches à l’emploi des animaux durant la guerre d’Algérie (chiens, mulets, chevaux,…) et prépare actuellement une thèse sur la Cavalerie durant cette guerre.
Je me permets de reproduire le résumé de l’article dont la lecture complète est très enrichissante :
La Seconde Guerre mondiale semblait avoir sonné le glas des unités de cavalerie à cheval. En 1944, seule une brigade à cheval à deux régiments fut engagée en France et en Allemagne et, en novembre 1948, le nombre des unités de spahis à cheval fut réduit à quatre escadrons en AFN pour assurer des services d’honneur. Pourtant, pour faire face aux besoins opérationnels en Algérie entre 1954 et 1962, trois régiments à cheval furent remis sur pied ainsi que de nombreuses petites unités montées de différents statuts. L’emploi de troupes montées dans une guerre insurrectionnelle de décolonisation ne semblait pas être, de prime abord, un nouveau concept mais plutôt le retour à des savoir-faire anciens qu’il fallait redécouvrir. Pourtant, l’emploi des ses cavaliers était nouveau par beaucoup d’aspects bien qu’il permît à l’arme blindée cavalerie de remplir les missions traditionnelles de la cavalerie : renseigner, couvrir, combattre en liaison avec les autres armes.
L’auteur concluant par : « Les unités à cheval furent encore utilisées par la suite par d’autres armées sur des théâtres d’opérations qui s’y prêtaient, comme l’armée portugaise en Angola, l’armée française au Tchad, dans les années 1970 (ndlr: déjà au Tchad...) ou, encore plus récemment, les forces spéciales américaines en Afghanistan (cf. illustration : des Forces Spéciales américaines durant les premiers jours de l’opération Enduring Freedom). »
Loin de penser l’utilisation de ces montures comme un contournement des contraintes budgétaires liées aux manques de véhicules disponibles ou au coût de l’essence, l’emploi des unités montées peut certainement comporter des avantages : de mobilité par exemple dans des régions inondées, boueuses, montagneuses ou sans aménagements de voies de circulation. La rentabilité fourrage/eau devant être sans commune mesure face au coût essence-pièces détachées/entretien. Sur les populations ce mode de déplacement plus traditionnel permet de lutter efficacement contre le rejet (théorie de l’anticorps) des forces présentes. En effet, les militaires utilisent alors les mêmes moyens que les populations visitées, créant des liens et montrant une réelle tentative d’intégration. Mais il est vrai, c’est en n'oubliant pas de sous estimer certaines considérations comme une vitesse moins élevée ou une protection moindre.
Quand l’Histoire et les expériences passées nous montrent quelquefois la voie…
Bonsoir !
RépondreSupprimerMerci pour cet article!
Notre réflexion, à travers votre article et celui sur le site ZONE MILITAIRE, doit être plus large, plus ouverte, plus poussée.
le rôle des animaux dans nos armées, reste sous silence, malgré leurs utilisations "anecdotiques".
Soyons adaptés... et pas uniquement en misant sur la technologie... Pas seulement!