Après un ralentissement, le tempo actuel des opérations s'accélère de nouveau. C’est assez vrai pour chaque transition entre les phases : bombardement/action terrestre et action terrestre/pénétration dans les cœurs urbains. Cela donne une courbe montant rapidement en un jour, deux à trois jours de haute intensité suivis d’une lente baisse en deux ou trois jours avant une nouvelle phase de hausse rapide.
Des unités de réservistes sont rentrées dans la bande de Gaza après une semaine d’entraînement intensif. On pourrait retrouver une vieille distinction entre des troupes de secteur assez statiques et des troupes d’intervention plus mobiles. Elles seraient employées dans des missions de contrôle d’axes (en particulier les pénétrantes Nord/Sud surveillées par des bouchons et des check-points) mais aussi des missions de sûreté autour des unités de combat ou pour les ultimes nettoyages des quartiers d’approche et périphériques. Alors même que les unités professionnelles (listées ici), ayant leurs lignes arrières occupées et contrôlées, rentreraient petit à petit dans les centres.
Ces substitutions de positions entre les unités, plus les brefs coups de sonde réguliers par des raids de 300 à 500 mètres avant un repli, permettent d’appréhender les opérations comme un ensemble dynamique : des pistons, l’injection de l’air comprimée, la physique des fluides, etc. Cette vision imagée donne sur le terrain des avancées et des reculs, la concentration contrainte des forces palestiniennes sous la pression des IDF, le resserrement par cercles concentriques des dispositifs israéliens autour et dans les villes, etc. L’absence apparente de découpage des villes en secteurs, et donc la non-fragmentation des forces palestiniennes, entraîne une plus grande densité de combattants au centre de la manœuvre. Cet qui conduira soit à une discrimination plus simple du fait de la quantité soit à une réduction plus complexe du fait de la résistance massifiée. Les prochains jours le diront si bien sûr les IDF poussent leurs efforts jusqu’à une jonction entre les unités grâce à une réduction méthodique. Cela serait un préalable sans doute visé par les dirigeants avant un retrait négocié. En effet, le consensus interne au sujet de la légitimité des opérations ne me semble ni assez élevé ni intéressé par une future occupation.
Les efforts pour la mobilité et la contre-mobilité que se livrent les deux adversaires entraînent une adaptation et une contre-adaptation dans des cycles très courts où l’expérience joue beaucoup. Nos « lois d’actions réciproques » chères à Clausewitz ont un champ d’application tout trouvé. En effet le piégeage des ouvertures d’habitations, la multiplication des « booby traps », l’utilisation d’IED ou même de commandos suicides obligent à un long travail de déminage pour le génie d’assaut. Il est régulièrement fait allusion à des munitions abandonnées et piégées, à des mannequins ou des cadavres explosifs, etc. Ces modes opératoires visent finalement plutôt les hommes que les machines. En effet, peu de pertes de véhicules blindés ou d’aéronefs (en particulier hélicoptères) sont signalées. Un hélicoptère semble avoir été touché mais non abattu (au moins trois autres ont du faire des manœuvres d'évitement), un à deux MANPADs ont été tirés contre des avions, des Merkava sont visés par des bombes humaines ou des missiles antichars sans que l’on puisse connaître très bien les résultats.
Pour terminer sur un autre aspect tactique du combat par les hauteurs (ce qui semble prédominer) ou par les profondeurs (quelques tunnels sont néanmoins traités), une petite anecdote historique. Durant la première quinzaine d’octobre 1957, une compagnie du 3ème RCP (Régiment de chasseurs parachutistes) est contrainte de livrer des durs combats dans les égouts et les catacombes de la ville de Miliana (120 km au sud-ouest d’Alger). En effet, des renseignements annoncent la présence d’une section FLN du secteur dans cet ensemble souterrain. Les combats feront sept morts chez les parachutistes et 14 tués chez les combattants du FLN. Le chef de corps du régiment, le colonel Bigeard, fait écho de l’opération dans ses mémoires : « Pour gagner, nous devons affronter l’ennemi dans sa cachette, un vrai terrier, un trou à rats percé comme du gruyère, plein d’anfractuosités. C’est la seule solution. La lutte est incertaine et cruelle, souvent au corps à corps. Il faut se battre pour chaque mètre de terrain. Les morts s’accumulent des deux côtés. » Il poursuit en notant que le seul aspect positif, est l'absence de population civile sous terre. C’est donc des actions où la discrimination ami/ennemi est simplifiée.
Des unités de réservistes sont rentrées dans la bande de Gaza après une semaine d’entraînement intensif. On pourrait retrouver une vieille distinction entre des troupes de secteur assez statiques et des troupes d’intervention plus mobiles. Elles seraient employées dans des missions de contrôle d’axes (en particulier les pénétrantes Nord/Sud surveillées par des bouchons et des check-points) mais aussi des missions de sûreté autour des unités de combat ou pour les ultimes nettoyages des quartiers d’approche et périphériques. Alors même que les unités professionnelles (listées ici), ayant leurs lignes arrières occupées et contrôlées, rentreraient petit à petit dans les centres.
Ces substitutions de positions entre les unités, plus les brefs coups de sonde réguliers par des raids de 300 à 500 mètres avant un repli, permettent d’appréhender les opérations comme un ensemble dynamique : des pistons, l’injection de l’air comprimée, la physique des fluides, etc. Cette vision imagée donne sur le terrain des avancées et des reculs, la concentration contrainte des forces palestiniennes sous la pression des IDF, le resserrement par cercles concentriques des dispositifs israéliens autour et dans les villes, etc. L’absence apparente de découpage des villes en secteurs, et donc la non-fragmentation des forces palestiniennes, entraîne une plus grande densité de combattants au centre de la manœuvre. Cet qui conduira soit à une discrimination plus simple du fait de la quantité soit à une réduction plus complexe du fait de la résistance massifiée. Les prochains jours le diront si bien sûr les IDF poussent leurs efforts jusqu’à une jonction entre les unités grâce à une réduction méthodique. Cela serait un préalable sans doute visé par les dirigeants avant un retrait négocié. En effet, le consensus interne au sujet de la légitimité des opérations ne me semble ni assez élevé ni intéressé par une future occupation.
Les efforts pour la mobilité et la contre-mobilité que se livrent les deux adversaires entraînent une adaptation et une contre-adaptation dans des cycles très courts où l’expérience joue beaucoup. Nos « lois d’actions réciproques » chères à Clausewitz ont un champ d’application tout trouvé. En effet le piégeage des ouvertures d’habitations, la multiplication des « booby traps », l’utilisation d’IED ou même de commandos suicides obligent à un long travail de déminage pour le génie d’assaut. Il est régulièrement fait allusion à des munitions abandonnées et piégées, à des mannequins ou des cadavres explosifs, etc. Ces modes opératoires visent finalement plutôt les hommes que les machines. En effet, peu de pertes de véhicules blindés ou d’aéronefs (en particulier hélicoptères) sont signalées. Un hélicoptère semble avoir été touché mais non abattu (au moins trois autres ont du faire des manœuvres d'évitement), un à deux MANPADs ont été tirés contre des avions, des Merkava sont visés par des bombes humaines ou des missiles antichars sans que l’on puisse connaître très bien les résultats.
Pour terminer sur un autre aspect tactique du combat par les hauteurs (ce qui semble prédominer) ou par les profondeurs (quelques tunnels sont néanmoins traités), une petite anecdote historique. Durant la première quinzaine d’octobre 1957, une compagnie du 3ème RCP (Régiment de chasseurs parachutistes) est contrainte de livrer des durs combats dans les égouts et les catacombes de la ville de Miliana (120 km au sud-ouest d’Alger). En effet, des renseignements annoncent la présence d’une section FLN du secteur dans cet ensemble souterrain. Les combats feront sept morts chez les parachutistes et 14 tués chez les combattants du FLN. Le chef de corps du régiment, le colonel Bigeard, fait écho de l’opération dans ses mémoires : « Pour gagner, nous devons affronter l’ennemi dans sa cachette, un vrai terrier, un trou à rats percé comme du gruyère, plein d’anfractuosités. C’est la seule solution. La lutte est incertaine et cruelle, souvent au corps à corps. Il faut se battre pour chaque mètre de terrain. Les morts s’accumulent des deux côtés. » Il poursuit en notant que le seul aspect positif, est l'absence de population civile sous terre. C’est donc des actions où la discrimination ami/ennemi est simplifiée.
Cf. les commentaires pour une rectification d'importance.
Un hélicoptère abattu ? Je n'ai pas entendu cette nouvelle. Quelle est la source ?
RépondreSupprimerAprès vérification, il est plus probable qu'un hélicoptère ait été formellement touché mais pas forcément abattu. Le flash du quotidien d'Haaretz comme celui du Jerusalem Post mentionne ce fait en date du 12. Plusieurs autres hélicoptères ont essuyé des tirs sans être touché.
RépondreSupprimerToutes mes excuses pour cet emportement. Et merci pour la vigilance.
De rien. Il n'a pas trop d'infos disponible en français sur les combats au sol, nos médias s'étant spécialisé dans les bavures, mais les pertes militaires semblent légères.
RépondreSupprimerComme mon anglais est nul, je ne vais trop sur les sites d'informations non francophone. Avez des informations sur la progression sur le terrain des forces israéliennes et les affrontements en cours.