Malgré le fort ralentissement du rythme de publication, pour ne pas dire l'arrêt total durant 15 jours, je suis toujours bien vivant.
Des problèmes techniques (changement de câble de téléphone, ordinateur capricieux, etc.) et surtout des semaines intenses de travail m'ont contraint à faire le sage choix de ne pas publier de billets.
L'informatique remarche et le mémoire de M2 est en cours de finition. Les billets hebdomadaires devraient être de retour bientôt. Cette pause m'a permis d'emmagasiner pleins d'idées!
Absent ce long WE pour cause de "longue marche" dans la Beauce, le comeback devrait avoir lieu mercredi.
A bientôt fidèles lecteurs!
Pour vous faire patienter et pour stimuler vos esprits, vous pouvez toujours suivre avec assiduité les publications des camarades de l'Alliance Géostratégique, billets qui arrivent à un rythme de mitrailleuse qui ne s'enraye jamais. Je pourrais bientôt me joindre de nouveau à ce feu roulant de réflexions.
Le professeur Maurice Vaisse (IEP Paris), chercheur français en histoire militaire, diplomatique et de la diplomatie, vient de publier un nouveau pavé (au propre comme au figuré). Il poursuit son étude sortie en 1998 sur le politique étrangère du général De Gaulle : La Grandeur. (1958–1969). Ce nouvel ouvrage s’intitule : La Puissance ou l'Influence ? Dans le titre, le poids d’interrogation est utilisé pour bien montrer que la France, en particulier par le biais de ses organes officiels (ministères des Affaires étrangères et Européennes, de la Défense, de la Culture, etc.), oscille entre deux modes d’action quant à son action extérieure.
Derrière la volonté de mettre en œuvre des vecteurs pluriels pour contraindre et/ou convaincre l’Autre, il est facile d’y voir les deux distinctions de hard power ou soft power (made in Joseph Nye). Aujourd’hui, le smart power devrait être la synthèse des deux dans un projet global au service d’une politique globale. Il serait d’ailleurs la marque de fabrique de la nouvelle diplomatie (au moins celle animée par le réseau des ambassades au secrétaire d’Etat) de la nouvelle administration Obama emmené par Hilary Clinton.
Mais la France n’en est pas en reste et met en œuvre aussi cette approche au plus haut niveau comme le montre l’exemple des récentes relations et décisions avec les Emirats Arabes Unis. On parle alors de réponse française diplomatique « post WTC » pour œuvrer au « dialogue des civilisations » après les tensions « Occident vs. Monde musulman » nées des attentats du 11 septembre 2001. Ainsi pour désamorcer un possible « choc », les EAU et la France développent des nouveaux partenariats sur des bases déjà solides de relations binationales datant du début des années 1970.
En mars 2007, on apprend que le Musée national du Louvre va œuvrer pour une ouverture en 2013 du Musée universel d’Abou Dabi. Simple succursale du Louvre à l’origine, le projet va s’étoffer et finalement le package comprend un musée autonome vitrine française dans cette région du Monde, des prêts et ventes culturels d’œuvres d’art et de collections de la France aux EAU, des transferts techniques de compétences dans la conservation des pièces, des expositions organisées conjointement, etc.
Toujours dans le domaine des sciences et des savoirs, l’université Paris IV Sorbonne ouvre une antenne nommée université Sorbonne-Abu Dhabi. Les diplômes délivrés seront les mêmes qu’en France pour des matières principalement des Sciences Sociales, Juridiques et Administratives (Histoire, Géographie, Droit, Sociologie, Gestion, etc.). Le campus qui va s’ouvrir est prévu pour accueillir 2 000 étudiants venant des EAU et du Golfe. Jusqu’à deux années d’études de mise à niveau ou d’apprentissage du français sont possibles pour les étudiants néophytes et débutants.
L’action culturelle est pleinement une diplomatie d’influence pour modeler les opinions publiques internationales. La contrepartie de ces échanges sera bien souvent impalpable immédiatement. Sur le long terme, des décideurs et des élites seront fortement baigné de culture française : le retour sur investissement passe par là.
Dès 1972, les deux pays signent un contrat d’armement pour la formation des pilotes. Ils se multiplieront ensuite avec l’achat de Leclerc, de Mirage et peut être un jour de Rafale. Les exercices conjoints sont réguliers du fait même d’un accord de défense (avec la France qui se porte au secours du pays agressé selon certaines conditions) signé en 1995.
Mais c’est surtout l’annonce de la construction aux EAU de la troisième base dans l’Océan indien après celles de La Réunion et de Djibouti qui est marquant pour la projection de Puissance. Lors d’une tournée dans le Golfe Persique en janvier 2008, le président Sarkozy officialise l’ouverture pour le 29 mai 2009 d’une base militaire interarmées de 400 à 500 personnels. Cet accord vise alors la sécurisation des voies de transports énergétiques (le détroit d’Ormuz voit transiter 40% de l’or noir mondial) et à la préposition de forces (on la décrira comme « le deuxième porte-avion » de la France) face aux nouvelles menaces présentes dans cette zone. Les sceptiques pointeront le danger de se mettre au fond du Golfe si le détroit est bloqué, le proche voisinage de l’Iran acteur d’une montée aux extrêmes avec les Américains, etc.
Enfin, impactant moins les relations France/EAU, l’ESM de Saint Cyr ouvre une « filiale » en 2011 à Doha au Qatar. Les promotions d’une cinquantaine de cadets formés à la française pourront à terme accueillir des délégations de militaires émiratis.
Il est évidement pas simple de s’y retrouver dans ces accords pour savoir qui mène la danse entre des intérêts sécuritaires ou culturels : l’analyse globale a sans doute prévalu loin d’une approche binationale donnant-donnant. Aujourd’hui, l’Etat n’est plus le seul détenteur des affaires étrangères autant par externalisation que par perte de contrôle des acteurs. On parle ainsi de « diplomatie multiple » pour désigner des voies informelles en plus d’une diplomatie d’Etat traditionnelle : les entreprises françaises devraient donc largement en profiter.
En Afghanistan, de récents articles anglo-saxons ont fréquemment mis en avant ce qui pourrait s’apparenter à une rupture ou juste à un effet de mode alarmiste. Depuis la fin du mois d’avril, les journalistes relèvent l’apparition de nouveaux moyens anti-aériens aux mains des insurgés. Les voilures tournantes de la Coalition, indispensables pour le transport tactique (hommes ou matériels), les EVASAN et l’appui, seraient visées.
Les hélicoptères de la Task Force Helmand, armée par les troupes de Sa gracieuse Majesté, seraient les plus menacés pour deux raisons. Tout d’abord, le Helmand est la région la plus pourrie d’Afghanistan actuellement. Les insurgés conservent la capacité de monter des opérations contre des Platoon-houses (la FOB britannique tenu par une grosse section renforcée) en mobilisant des colonnes convergentes de dizaines de combattants. De plus, le récent retrait d’Irak et la fréquence des pertes au combat offrent un contexte exploitable pour influencer le soutien de l’opinion publique britannique et la forcer à faire pression sur son gouvernement.
Les 8 500 Britanniques bénéficient de l’apport de huit hélicoptères Chinook. Le relief relativement plat de la zone d’opération permet à ces hélicoptères de voler sans difficulté et sans restriction de charge : une section complète avec armes et bagages à 40 personnels. Imposant par sa masse et au déplacement relativement lent, ce sont des cibles abordables pour des insurgés sans moyens sophistiqués. Pour les pilotes, il faudra comme avant s’adapter à la menace avec des plans de vol aléatoires, l’escorte d’hélicoptères d’attaque Apache, des altitudes et des vitesses d’évolution variées, les contre-mesures, etc. Ce n’est pas sans rappeler l’Irak (un ou deux années après l'offensive et juste avant la grande mode de la lutte anti-IED) où des cellules insurgés s’étaient spécialisés dans la destruction d’hélicoptères et avaient réussi à en abattre plusieurs en quelques jours.
Fin avril et début mai, les forces de la Coalition ont découvert une demi-douzaine de mitrailleuses lourdes montées sur des pick-up ou des tracteurs. Ce seraient des modèles soviétiques de calibre 14,5 mm monotubes (ZPU-1s) ou bitubes (ZPU-2s), déjà rencontrés durant la guerre du Vietnam. Un chasseur et un drone américains en ont détruit deux sur les hauteurs bordant la ville de Lashkar Gah où est installé le QG de la TF Helmand. La base est fréquemment visitée par des autorités: “The Taliban almost had a "spectacular" success when they hit a British Chinook which was carrying Gulab Mangal, the governor of Helmand, with AAA hidden in a wadi dry river bed. The pilot, Flt Lt Alex Duncan was awarded the Distinguished Flying Cross for landing the aircraft safely after a round punched a large hole in a rotor and damaged the hydraulics”.
Les services de renseignement tentent de remonter la piste de ces équipements récemment acquis par les Taliban, sans doute grâce au contrôle des juteux bénéfices du trafic d’opium. Plusieurs pistes sont étudiées : une filière chinoise via le Pakistan ou par les 70 km de frontières communes Afghanistan-Chine, l’achat auprès des trafiquants d’armes de la région frontalière iranienne, directement auprès de certains services de Téhéran ou même du Hezbollah.
Il faut noter que les journalistes abordent la question sans tomber dans le piège de la facile analogie avec les fameux missiles Stinger, « livrés en masse par la CIA à la résistance anti-soviétique » (sans oublier les SAM 7 par exemple). De récents témoignages d’acteurs ont contredit ce qui est avant tout une facilité historique pour expliquer le dénouement final des dix années de présence soviétique. Ex-militaire de la 40ème Armée soviétique et ancien chef de guerre afghan viennent confirmer d’un même cœur cette thèse : il y a eu ces missiles sol-air dans les dernières années du conflit (à partir de 1986 précisément et pour plus d'informations lire les pages 65-67) mais cela n’a pas été déterminent pour le retrait (déjà décidé avant) ou la défaite (selon les points de vue) des Soviétiques.
L’ISI pakistanais était responsable de l’acheminement de ces MANPADs via le Pakistan. Il semble qu’il s’en appropriait une bonne moitié et distribuait le reste aux factions (souvent les plus fondamentalistes) qu’ils soutenaient, principalement issues des immenses camps frontaliers de réfugiés. Certains ont donc bien été utilisé contre les hélicoptères Mi-8 ou Mi-24. Mais c’est durant ces années d’emploi que les Soviétiques obtiennent les meilleurs résultats de contrôle de l’Afghanistan (le long des grands axes de communications) avec un taux de pertes en chute constante. Et comme le dit le colonel Kulakov (interprète à l’époque, aujourd’hui professeur à l’académie militaire de Moscou et invité récemment par le CDEF), une fois la surprise passée, les pilotes se sont adaptés en surveillant autant les crêtes que les fonds de vallée, en ayant des plans de vol non routiniers et des progressions en binôme, etc.
Aux conférences traitant, de loin ou de prêt, de l’art de la guerre, il est redondant de voir s’opposer les représentants des trois armées, distingués par leur espace traditionnel de manœuvre (air, terre, ou mer). Chacun défendant la prééminence de son milieu pour la décision finale. Ce débat,pas simple en soit, se double d’une deuxième opposition entre des techno-sceptique et des technophiles. Pour faire simple, les « rustiques » terriens employant du low-tech (par volonté autant que par restriction budgétaire) s’opposent aux volants et aux navigants utilisateurs de moyens high-tech. Le récent concept de l’armée de l’Air ne dit-il pas : « d’une manière générale, l’usage de l’aviation militaire tend à remplacer le capital humain par du capital technologique ». Les débats dérivent et cela parle de quantité, qualité, apport technologique, place de l’homme et des systèmes, etc. Après un brin de causette, la conclusion qui s’impose, arrive : tout le monde est nécessaire mais attention à la « juste suffisance technologique ». Et chacun s’en va, s’insurgeant contre l’Autre qui a remis en cause sa culture de travail et ses équipements.
Alors, est-ce seulement une bataille parisienne d’amphithéâtres sans répercussions sur l'emploi et la finalité des armées ? Car quotidiennement en manœuvre et en opérations, l’interarmées se fait : opérations amphibies ou héliportées, appui-feu aérien, etc. Pourtant ces questions d'un unique « milieu de décision » (le fait que chacun puisse parvenir à l’effet final recherché ou EFR) et de l’apport technologique ne sont pas si futiles en soit, même si des résultats concrets sont perceptibles. La technologie dans les armées est pérenne dès que des réponses ont été trouvées aux deux questions : pourquoi et comment ? Ce qui revient grossomodo à élaborer un concept et une doctrine.
Dans le FT-01, il est écrit : « comme l’emploi de la force s’applique, essentiellement, dans le champ des sociétés humaines, c’est dans le milieu terrestre qu’il trouve, analogue en cela au passé, son domaine d’application principal, car c’est là que se nouent et se dénouent les crises ». Pour l’armée de l’Air : « Elle contribue de manière décisive à l’exercice du monopole de la violence légitime par un État dans son ciel et à l’utilisation à des fins opérationnelles des ressources offertes par la troisième dimension ». Donc tant que la guerre que l'on étudie sera celle entre des volontés humaines où l'on ciblera les hommes (corps et esprit) ou les éléments affiliés (sol, équipement, etc.) : le milieu terrestre semble devoir être prééminent.
Au cours de l’histoire, les stratégies basées sur le « tout aérien » ont montré leurs limites. Les dernières opérations d’intervention ont mis en avant la nécessité d’au minimum « menacer » l’adversaire d’une phase terrestre d’entrée sur le théâtre pour contrôler le terrain afin d’ensuite contraindre les volontés adverses. Ce fût le cas pour les opérations au-dessus du Kosovo en 1991 où frapper les cinq cercles de l’ennemi ne suffit pas comme stratégie.
Jusqu’à récemment, le déroulement de la campagne était encore phasé : une longue campagne aérienne précédait une offensive terrestre éclaire comme ce fût le cas durant la guerre du Golfe de 1991 ou même à Gaza lors de Plomb Durci : l’une était au service de l’autre ? que la première fût suffisante était un espoir? Mais de plus en plus, l’aérien et le terrestre se superpose dans la phase d’intervention simultanée : quelques goulets d’étranglement au niveau commandement ont sauté et la boucle observation-orientation-décision-action est assez réduite pour être gage de sûreté pour les troupes au sol. Lors de la première phase de l’OperationIraqiFreedom, le 19 mars 2003, Bagdad est bombardé et les divisions de la Coalition pénètrent par le Sud. Que dire du Liban au 2006 quand finalement un dernier effort au sol fût décidé vers le fleuve Litani devant la stagnation de frappes aériennes sur Beyrouth et ailleurs.
Pour la stabilisation, il en est de même. Il est hypocrite de dire que les Israéliens ont pu se retirer avec succès de la bande de Gaza en 2005 car ils avaient la maîtrise des airs par la surveillance des drones ou les « attentats ciblés » des hélicos et des chasseurs. La question du contrôle du milieu depuis les airs se pose toujours aujourd’hui au même endroit : la célèbre devise « qui tient les hauts tient les bas » s’appliquerait uniquement en tactique depuis le sol et non depuis les airs ?
Le travail (je devrais dire : l’excellent) de la Marine nationale au large de la Corne de l’Afrique relève du mythe du « Tonneau des Danaïdes » : on arraisonne, on questionne, on transmet, et on recommence. De là dire que la solution (non forcément avec emploi de la force) se trouve à terre, il n’y a qu’un pas lorsque l’on souhaite impacter des faits (les captures des pirates) autant que des conditions économiques de pauvreté et des pratiques ancestrales culturelles de prédation. Durant la guerre Iran-Irak dans le Golfe persique (1980-88), le harcèlements des tankers et des plates-formes pétrolières ont certainement motivé les pressions diplomatiques et le déploiement de flottes occidentales mais le « presque million » de pertes à terre y est aussi pour beaucoup.
La Marine se conçoit de moins en moins comme uniquement une force opposable à une autre Marine. Ce tournant est résolument pris avec la commande d’un 3ème BPC en France dont la vocation est bien de beacher ou déposer des forces à terre, les débats sur les opérations littorales depuis le large, les SEM décollant du Charles de Gaulle pour cercler au dessus de l’Afghanistan ou l’attrait pour les plates-formes lanceurs de missiles de croisière Tomahawk. Ainsi, si la guerre sur terre se « navalise » par certains aspects (immensité maritime et zone lacunaire, pion tactique du navire et FOB, etc.), la Marine est prise dans le tropisme des opérations vers les terres.
Alors finalement ce débat, est-ce seulement une posture pour s’agripper à son budget, une défense corporatiste de ses intérêts ou des caches sur les yeux pour empêcher de voir la réalité, bien loin de la « vision synergistique » (de mémoire, une expression made inJoseph Henrotin) nécessaire ? Plus facile à dire qu'à faire...
P.S.: La technologie rapportée au milieu ou l'impact de l'homme et de la force sur le milieu sont des sujets complexes: donc ce ne sont que quelques pistes incomplètes qui sont émises au dessus.
Ayant quelques « deadlines » professionnelles à respecter pour rendre des études, le billet de réflexion du WE attendra un peu. En flânant sur Internet, j’ai trouvé cependant quelques liens intéressants traitant de tactique (unité élémentaire) ou micro-tactique (homme) dont il faut à chaque fois dépasser les seuls faits présentant un « succès ami ».
Je ne n’ai pas toutes les compétences pour juger des innovations mises en place afin de fluidifier les modes d’action pour réduire in fine le temps de réaction de la riposte des Casques bleus. Mais, il est intéressant de lire ce témoignage par le prisme de la chaîne du RETEX (retour d’expérience ou lessons learned) : recueillir les faits, les analyser (points + et points -), en tirer des propositions de modifications (commandement, doctrine, entrainement, etc.), les valider (ici autant avec l’accord de la hiérarchie que par rapport à leur possible concrétisation sur le terrain), les diffuser à l’échelon compagnie après des essais pilotes, en suivre l’application et les corriger si l’ennemi contourne ses améliorations. L’adaptation venant du bas peut, à terme et par effet d’accumulation, engendrer des effets plus importants.
Dans le même ordre d’idée, on lira le compte-rendu du lieutenant Benoit de Guillebon qui raconte son premier accrochage en Afghanistan. Juste sorti de l’ESM de Saint Cyr et de son année en école d’application d’infanterie (EAI), il est parti en OPEX avec le 27ème bataillon de Chasseurs alpins en vallée d’Alasay. Il narre tout d’abord les faits (mission de la Task Force et du sous-GTIA, les forces en présence, le terrain, la reconnaissance, l’idée de manœuvre, le déroulement). Les insurgés réussissent à mobiliser des combattants en nombre et manœuvrent avec efficacité en s’insérant dans les dispositifs ou en préparant des embuscades chiadées : zéro commentaire sur le flou sur la dénomination de ces « événements »...
En Afghanistan, les batailles ont disparu : seule demeure la multitude des combats engendrant par accumulation des campagnes. Parfois lors de ces combats où le désengagement est une fin, les préceptes de Mao s’appliquent à tous : « Si on peut gagner on se bat, sinon on s'en va ». L’importance du drill (ou ensemble d’actes réflexes appris à l’entrainement) est prépondérant quand tout va très vite : vers un modèle d’automatismes réfléchies où l’hommerentre dans le moule du groupe de combat, de la section, de la compagnie. « Réfléchies » et non robotisées car la réactivité permet de faire face à la friction clausewitzienne.
En conclusion, un général chinois annonçait en 1949 que « la guerre révolutionnaire est faite de 20% d’action militaire et de 80% d’action politique ». Galula s’en est inspiré pour prescrire le même ratio en contre-insurrection pour coordonner les différentes lignes d’effort des actions cinétiques ou non. Dans 85% des cas (chiffre tiré d’une récente conférence), l’ennemi a l’initiative en Afghanistan. Au cours de ces engagements, les forces doivent déjà atteindre une « qualité totale » d’inspiration managériale mais en plus, ne peuvent s’en contenter.