De l’intérêt d’avoir une communication stratégique française au sujet de l’Afghanistan quasi nulle. Nulle par son inexistence et non par sa qualité, quoique...
Fait révélé dans l’évaluation initiale du général Mc Chrystal parue fin août, la communication stratégique est l’une des quatre lignes d’opérations de la coalition (plus ou moins des axes d’effort structurants), en plus de la sécurité, la gouvernance et le développement.
Alors que la coalition est discréditée par les offensives informationnelles insurgées, la communication stratégique vise à renforcer la perception positive de la population vis-à-vis du gouvernement afghan, promouvoir la crédibilité des forces de sécurité afghanes, etc.
Elle s’inscrit aussi dans une bataille des perceptions ayant des ramifications nationales. Les gouvernements et les populations de la coalition sont des récepteurs visés afin de « maintenir et accroitre le soutien public et international des buts et politiques de la FIAS ».
Elle est donc la déclinaison d’une volonté politique nationale, très limitée en France. L’opération est menée « à bas bruit ». Alors que la population ne s’y intéresse pas (prises par d’autres préoccupations : chômage, logement, etc.), rien n’est fait pour qu’elle s’y intéresse.
Cette absence de communication stratégique fait certainement partie intégrante d’un jeu d’équilibre pour garantir une marge de manœuvre vis-à-vis de différents alliés. Jugez plutôt les résultats obtenus face à la récente offensive de charme venue d’Outre-Atlantique.
Le 22 mars, le Lieutenant-Général Caldwell, en charge de la formation des forces de sécurité afghanes est discrètement à Paris. Il présente les mesures pour faire passer l’armée de 107 000 hommes en mars 2010 à 171 000 en octobre 2011, et de la police de 99 000 à 134 000.
Le 30 mars, le site Wikileaks publie ce qui est présenté comme un rapport de la CIA. Il y est recommandé de culpabiliser les Français, de mettre en avant Obama et la défense des droits de la femme pour que l’opinion encaisse les demandes de renforts et les probables pertes.
Après une visite chez la TF La Fayette fin mars, le général Mc Chrystal est à Paris le 15 avril. Ce communicant fait son show devant un amphi ouvert à moitié. En plus de redire son admiration pour le travail effectué par les Français, il s’élève contre l’emploi abusif de contractors.
La France est très engagée dans la montée en puissance des forces de sécurité afghanes avec plus de 10% de ses effectifs (OMLT, POMLT, Épidote, etc.). Or, il manque entre 1 000 et 1 500 formateurs. Des contractors comblent les trous si la coalition ne fournit pas les effectifs.
Mais, Paris n’a pas bronché s’appuyant à la fois sur les efforts déjà faits (80 « non-combattants » supplémentaires promis à Londres en janvier 2010) et une opinion publique défavorable à cet engagement (à 64% selon un sondage IFOP/Le Figaro d’août 2009).
Et finalement, l’opération en Afghanistan n’en est que plus encore une affaire uniquement américaine avec l’envoi temporaire de 850 formateurs. En attendant d’hypothétique renforts venant d’autres membres de la coalition…
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