Suite au récent enlèvement des Français travaillant pour l'entreprise Areva au Niger, les analyses se sont surtout concentrées sur la mise en avant de la menace AQMI, amas d'activistes régionaux (avec de fortes ramifications internationales) labellisé sous la franchise internationale qu'est Al-Qaida et les moyens mis en place pour libérer les otages (ici par exemple).
Un second axe pourrait se concentrer sur la question de la privatisation de la sécurité. Les cas irakien et afghan concentrent les regards par l’ampleur du phénomène, mais depuis l'épopée du mercenariat romantique des "Affreux" et "chiens de guerre", l'Afrique est toujours un marché pour ces sociétés militaires privées (je ne rentre pas dans le débat de l'acronyme à donner à ces entités économiques...).
Ici, les principaux contractants ne sont pas les États souhaitant externaliser des fonctions d’appui et de soutien aux forces mais les multinationales (en particulier celles responsables de l'exploitation des ressources). Dans le cas Areva, les ravisseurs auraient bénéficié de complices au sein du personnel en charge de veiller sur le complexe résidentiel des ressortissants étrangers.
Il serait trop simple de voir ici uniquement les faiblesses de ces sociétés recrutant des employés locaux, moins chers et connaissant l'environnement, mais pas forcément recommandables. Les anti-SMP brandiraient alors la solution miracle qu'est le retour de l'État-modéle dans ses attributions régaliennes qui se doit d'assurer la défense du territoire et la sécurité de ses habitants.
Et le débat n'a pas manqué avec les révélations (démenties par Areva) que la société aurait refusé l'aide des forces de sécurité nigériennes déjà présentes pour assurer la protection des sites d'extraction de l'Uranium. Elle aurait préféré des gardes privés non armés, mesure sans doute un peu légère dans un contexte dégradé connu du fait de nombreux signaux faibles captés sur la menace (quelques infos sur le dispositif et le site de la société EPEE).
Pour modérer cette ardeur, il est bon de rappeler qu'au Nigéria, pays voisin en proie à l'activité de mouvements d'émancipation et à la grande criminalité, les multinationales ont fait le pari de confier leur sécurité aux forces gouvernementales. Le retour de l'État direz vous.
Pas vraiment en fait. Elles ont en effet mis la main à la poche pour fournir des bateaux, des hélicoptères et des véhicules dont les forces gouvernementales se servent pour patrouiller, en particulier autour des infrastructures pétrolières (terminaux et plates-formes). Ni nouveaux corsaires, ni armées en leasing, mais un curieux mélange.
Ici, les principaux contractants ne sont pas les États souhaitant externaliser des fonctions d’appui et de soutien aux forces mais les multinationales (en particulier celles responsables de l'exploitation des ressources). Dans le cas Areva, les ravisseurs auraient bénéficié de complices au sein du personnel en charge de veiller sur le complexe résidentiel des ressortissants étrangers.
Il serait trop simple de voir ici uniquement les faiblesses de ces sociétés recrutant des employés locaux, moins chers et connaissant l'environnement, mais pas forcément recommandables. Les anti-SMP brandiraient alors la solution miracle qu'est le retour de l'État-modéle dans ses attributions régaliennes qui se doit d'assurer la défense du territoire et la sécurité de ses habitants.
Et le débat n'a pas manqué avec les révélations (démenties par Areva) que la société aurait refusé l'aide des forces de sécurité nigériennes déjà présentes pour assurer la protection des sites d'extraction de l'Uranium. Elle aurait préféré des gardes privés non armés, mesure sans doute un peu légère dans un contexte dégradé connu du fait de nombreux signaux faibles captés sur la menace (quelques infos sur le dispositif et le site de la société EPEE).
Pour modérer cette ardeur, il est bon de rappeler qu'au Nigéria, pays voisin en proie à l'activité de mouvements d'émancipation et à la grande criminalité, les multinationales ont fait le pari de confier leur sécurité aux forces gouvernementales. Le retour de l'État direz vous.
Pas vraiment en fait. Elles ont en effet mis la main à la poche pour fournir des bateaux, des hélicoptères et des véhicules dont les forces gouvernementales se servent pour patrouiller, en particulier autour des infrastructures pétrolières (terminaux et plates-formes). Ni nouveaux corsaires, ni armées en leasing, mais un curieux mélange.
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