En Afghanistan, le général américain des Marines en charge du commandement régional Sud-Ouest a annoncé, non sans fierté, la signature d'un accord entre certains anciens (elders) du district de Sangin et le gouverneur du Helmand, Gulabuddin Mangal.
De l'espoir !
Cet accord passé avec la tribu Alakozai, des Pashtuns (eh oui!) de la confédération Durrani présent surtout dans le Sud, garantirait (j'emploie ce temps à raison...) une cessation des combats, le retournement de ces membres contre les autres mouvements insurgés, la liberté d'action pour la coalition, l'arrivée de fonds pour le développement, etc.
Cet accord, sans doute loin d'être à la seule initiative volontariste des locaux, entraînerait aussi la fin des pertes causées par les opérations de la coalition dans la zone. Opérations plus "agressives" depuis le récent départ des Britanniques. Ce qui n'est sans doute pas sans peser dans la balance des motivations des Afghans pour obtenir un peu de quiétude.
Sangin, auparavant zone de responsabilité britannique transférée aux Marines américains entre septembre et octobre 2010 dans le cadre du réajustement du dispositif dans le Helmand, a été le nœud gordien du déploiement britannique. En effet, cet ensemble de villages a concentré les efforts des durs mandats britanniques successifs.
Mais méfiance et patience...
Finalement, si l'on peut se réjouir de telles avancées ponctuelles, il ne faut pas les sur-estimer sachant qu'il y aura sans doute beaucoup d'attentisme des deux côtés plus qu'un engagement ferme. De plus, n'oublions pas que Sangin et les districts avoisinants sont coutumiers de fréquents retournements d'accords mal négociées.
Comme pour la tribu des Shinwari à Nangarhar (plein Est de Kaboul) depuis janvier 2010, la coalition s'engage donc à soutenir les efforts de ces communautés locales, sachant qu'un premier retournement (superbement ignoré par la coalition) avait été durement réprimé en 2007 par des Taliban locaux.
De plus, quand au cours de l'année 2006 (surtout à partir de juin), les sections britanniques ne peuvent plus sortir de leurs bases, et sont assiégées à Sangin, un accord est signé pour un statu quo local (une reculade?) : le départ des troupes de la coalition contre l'accord des chefs insurgés de ne pas rentrer dans Sangin.
L'accord est rapidement rompu et il faut une opération de plus de 1000 hommes (des Britanniques aidés des Américains), en avril 2007 pour reprendre Sangin. Le colonel GOYA décrit bien les dynamiques à l'œuvre dans un de ces papiers sur l'expérience militaire britannique dans la province afghane du Helmand (2006-2009).
Ainsi, si les suites de cette affaire se révèlent positives, il s'agira sans nul doute d'un premier tournant qui mettra fin à la pale copie mal gérée en Afghanistan, jusqu'à aujourd'hui, du célèbre "Réveil" des sunnites en Irak.
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