jeudi 26 juillet 2012

Chronique de Mars - La formation des armées étrangères

Le journaliste spécialisé "Défense" de Ouest-France, Philippe Chapleau, le chercheur militaire à l’IRSEM, le colonel Michel Goya, et plus récemment le Sénat dans un rapport d'information le rappellent : la formation des forces armées étrangères est une voie d’avenir pour les armées françaises. Une étude de l’IRSEM sur le sujet devrait d’ailleurs être très prochainement rendue publique.


En exclusivité pour le portail de référence sur la Défense Theatrum Belli et dans le cadre du premier numéro de "La chronique de Mars" que j'y tiendrais à un rythme mensuel, voici l’introduction de cette étude. Y sont présentées quelques unes des grandes problématiques et des opportunités permises par un tel mode d’action.
Aux côtés de kandaks de l’Armée nationale afghane (ANA), de soldats ougandais s’apprêtant à opérer en Somalie, de stagiaires de l’école de formation au maintien de la paix de Bamako, de gendarmes ivoiriens sécurisant les élections ou de marins de la TPDF (Tanzanian People Defence Force) luttant contre la piraterie, des militaires français forment et conseillent au quotidien des membres de forces armées étrangères.  
Agissant en phase de prévention, de stabilisation ou de normalisation, et plus rarement en phase d’intervention, ces missions s’inscrivent dans une longue tradition militaire française. N’incarnant pas seulement un passé révolu, elles représentent une voie d’avenir pour le futur des forces armées françaises (gendarmerie, armée de terre, armée de l’air et marine), bien que des ajustements se révèlent nécessaires. 

mardi 24 juillet 2012

Entretien - Quel rôle pour la France demain en Afghanistan ?

Dans un entretien avec Madame Françoise Hostalier, ancien ministre, député du Nord, membre de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées, je reviens sur les points principaux du Rapport au Président de la République sur "La politique d’aide de développement en Afghanistan et la contribution des structures économiques françaises", publié en janvier dernier. Entretien publié le 12 juillet 2012 sur l'Alliance Géostratégique.

Madame le Ministre, dans le cadre de votre mission sur l’aide au développement en Afghanistan et la contribution des structures économiques françaises, vous dressez un constat sévère. Si peu aurait donc été fait dans le domaine social et économique ?

Effectivement, très peu a été fait pour le développement social et économique en 10 ans de présence internationale en Afghanistan. Cela peut paraître paradoxal au regard des milliards de dollars qui ont été versés pour ce pays, mais c’est la réalité du terrain.


Par exemple, dans les domaines de l’éducation et de la santé, beaucoup d’écoles ont été construites soit par des ONG, soit par le gouvernement ou les structures locales ; mais qui s’occupe de la formation des maîtres et de la qualité de l’enseignement ? Les enseignants ne sont souvent pas formés et il y a très peu d’équipement dans les écoles : pas de mobilier, pas de matériel pédagogique et surtout aucun contrôle du contenu de l’enseignement.

dimanche 22 juillet 2012

Tribune - Défense nationale : la rigueur menacera-t-elle notre sécurité ?

Retour d'Internet permettant de signaler une tribune publiée le 14 juillet. Tribune de commande dans laquelle je n'ai pas forcément répondu point par point à la question posée. Il m'a semblé néanmoins intéressant de tenter d'expliquer les changements possibles qui s'opéreront dans un "système" comme sont les forces armées en cas de modification d'une des variables (ici, le budget).
Après les déclarations en cascade de personnalités politiques (Jean-Vincent Placé, Martine Aubry, Michel Rocard, etc.), le récent point d’étape de la Cour des Comptes sur la loi de programmation militaire (LPM) à mi-parcours est une nouvelle occasion offerte pour pointer du doigt le budget consacré à la Défense. Les sources d’économies, bien que rares, sont là. Beaucoup a déjà été fait pour rationnaliser et réduire. Mais pas assez. Beaucoup reste à faire. Encore plus qu’annoncé d’ailleurs. Que cela soit comme variable d’ajustement, au titre de la rigueur ou de l’austérité, le budget de la Défense devrait connaître des coupes supplémentaires. L’ampleur reste à déterminer. 


lundi 16 juillet 2012

Le dernier numéro de La Nouvelle Revue de Géopolitique est paru

Le dernier numéro de La Nouvelle Revue de Géopolitique est disponible dans tous (les bons) kiosques depuis le 13 juillet. 

J'y signe un article sur "General Dynamics, bras bien armé des États-Unis à l’international". Quel rôle politique (aux États-Unis comme à l'international) pour ce géant américain de l'armement ?


PS : je ne peux vous donner le sommaire détaillé, étant parti en vacances avant qu'il soit disponible... N'hésitez pas à consulter les blogs EGEA ou Polemos pour en savoir plus...

samedi 14 juillet 2012

Taktik@ : le réveil du guerrier endormi

Après une (trop) longue période d'hibernation, le forum tactique Taktik@ est de nouveau approvisionné en réflexions fraiches sur des questions tactiques. Gageons que les futures sessions des prochaines promotions du CSEM (Cours Supérieur d'Etat-Major) poursuivent l'effort collectif en le mettant régulièrement à jour (tout en facilitant un peu son ergonomie : flux RSS par exemple...).


Le CSEM est une école de milieu de carrière (pour des capitaines ou des commandants) destinée à préparer les officiers de l'armée de Terre à tenir des postes à responsabilité au sein de structures interarmées et/ou internationales. Se déroulant sur une année (dont généralement plusieurs mois en opérations extérieures ou en insérés dans différents organismes), la scolarité se poursuit généralement à l'Ecole de Guerre.

mercredi 11 juillet 2012

Mars Attaque en vacances

Le titre indique le coeur du message. Rythme très ralenti (voir nul) sur ce blog pendant quelques semaines...

Bonnes vacances et bonnes permissions à tous

lundi 9 juillet 2012

Deux petits nouveaux pour du Droit international humanitaire

A signaler deux blogs traitant des problématiques contemporaines relatives au droit international humanitaire (l'un est relativement ancien, plus d'un an, et l'autre plus récent, six mois environ). Je n'avais pas eu l'occasion jusqu'à maintenant de les présenter. C'est chose faîte maintenant.


"Dommages civils" : beaucoup de questionnements intéressants autour de l'emploi des drones, et des robots plus globalement, et sur la légalité de telle ou telle action. Et un article agréable à lire... : "Qu'est ce qu'un combattant ?".


"La Revue de Presse Juridique" : tenu par un LEGAD (Legal Advisor de l'armée de l'Air), ce carnet propose des analyses sur les grandes juridictions internationales et d'autres questions (contre-terrorisme, Libye, drones, etc.).

A lire même pour les plus réalistes d'entre nous...

PS : billet publié automatiquement.

samedi 7 juillet 2012

Afghanistan : quelques scénarios d'avenir pour la Kapisa

Symboliquement, les autorités militaires françaises ont donc transféré le 4 juillet la responsabilité de la province de Kapisa aux autorités afghanes. Cette cérémonie intervient un mois et demi après l'annonce officielle du président Karzaï de la 3ème tranche de la transition (Inteqal en dari et en pachtou). Elle n'est néanmoins qu'une étape. 


Ce délai assez court  montre pourtant la facilité de la bascule dans la direction des opérations entre les Français et les Afghans, ces derniers ayant réellement le "lead" dans la planification comme dans la conduite des opérations (après une politique des petits pas dans les mois précédents pour atteindre ces capacités). De plus, l'annonce était attendue (avec impatience...) permettant une anticipation.

Une date plus importante sera le retrait (sans doute définitif) des forces militaires françaises de la province après l'été, fin octobre ou en novembre, sans doute. L'été étant une saison traditionnellement chaude, de combats, après la récolte du pavot (dont la culture s'amplifie sur la zone). Les forces afghanes gagnent donc un été avec la présence "rassurante et protectrice" des Français.

Quid de l'avenir ?

mercredi 4 juillet 2012

Kapisa : une page se tourne en Afghanistan

En toute discrétion (le communiqué est en cours de rédaction...), la cérémonie de transfert de la sécurité de la province de Kapisa aux forces afghanes a eu lieu aujourd'hui dans la capitale provinciale de Mahmoud-e-Raqi. Étaient présents plusieurs ministres afghans (celui de la Défense et de l'Intérieur) ainsi que l'ambassadeur américain en Afghanistan. Une marque de reconnaissance à souligner, toutes les cérémonies des autres contingents n'ayant pas toujours reçu une pareille délégation. La proximité géographique de la capitale afghane a dû sans doute faciliter le déplacement, en plus, espérons-le, d'une proximité plus politique avec la France, que ces autorités souhaitaient montrer par leur présence.


Il y avait eu à l'été 2008 et à l'automne de la même année, une passation progressive similaire pour les différents districts du Regional Command - Centre dont la capitale Kaboul. Seul le district de Surobi, plus à l'Est, restait alors sous responsabilité française. Le 12 avril 2012, la Surobi avait été transférée à son tour aux forces de sécurité afghanes. Lundi dernier, une nouvelle emprise (et dernière emprise dans la vallée d'Uzbeen) était rétrocédée à l'armée nationale afghane. Aujourd'hui, conformément à l'annonce faîte en mai par le président Karzai, il s'agit donc de la province de Kapisa dont la France avait la responsabilité depuis l'été 2008.

mardi 3 juillet 2012

Je suis écoeuré...

Un préavis qui arrive 24 heures avant l'horaire de mobilisation (informations mises en ligne ultra rapidement sur Lignes de Défense). C'est sûr personne ne doit s'arranger pour décaler des rendez-vous, se libérer, etc. Et 24 heures, comment dire, c'est court... Et pourtant, l'horaire (durant la pause déjeuner) était bon pour pouvoir se déplacer.

Un message multi-diffusé sur Facebook (avec je ne sais pas combien de potentiels lecteurs) avec des horaires erronés (cf. par exemple "rassemblement sur le pont Alexandre III, au passage du convoi funéraire entre 12h00 et 15h00" sur la page officielle Armée de Terre, au lieu de 12h à 12h15). A décourager des personnes, ou à les induire en erreur.


106 partages, plus de 41.000 lecteurs potentiels, 32 commentaires, 519 "like", et des horaires faux...

Horaires qui aujourd'hui n'étaient toujours pas corrigés alors même que je les avais alerté dès hier soir. Effort, ils m'ont répondu personnellement mais sans corriger l'en-tête. Genre les lecteurs iront lire les 24 commentaires... C'est sur-estimé le caractère "instantané" de la lecture de ce genre d'informations sur ces médias 2.0...

Enfin, un convoi funèbre qui passe avec 10 minutes d'avance (cela change par rapport à d'habitude) devant une trentaine de personnes surprises... Alors même que des dizaines de personnes sont croisées quelques minutes plus tard sur l'esplanade des Invalides, absolument effarées de cette avance qui les a fait rater le passage du convoi...

Écoeurant. A dégoûter les citoyens français de se déplacer à nouveau. Un peu de sérieux, ce n'est pas un plan d'action de com' "développement durable" pour la reproduction de la salamandre dans le camp de manoeuvre de Mourmelon. C'est un hommage à deux militaires tués en Guyane. A deux Français qui méritent bien mieux que cette improvisation !

La com', l'influence, la mobilisation, cela ne s'improvise pas. Merci de nous aider la prochaine fois. Ok, c'est un hommage citoyen qui doit émaner de la Nation. Mais, les Français sont tout de même dépendants de vous, les militaires, au moins pour connaître les horaires. Donc la prochaine fois, essayez d'être moins mauvais. La mobilisation n'en sera que meilleure.

Sinon, à 16h, l'office religieux dans la Cathédrale des Soldats aux Invalides est ouvert à tous, soyez nombreux. Comme à 17h, aux honneurs militaires présidés par le ministre de la Défense dans la Cour d’Honneur.

PS : oui, je sais, c'est écrit sous le coup de la colère...

lundi 2 juillet 2012

Guyane : sur Ultima Ratio, le débat rebondit

Du point de vue des acteurs, les premiers concernés, le tragique événement du 27 juin en Guyane n'est pas sans poser des questions importantes. Sur le blog Ultima Ratio, Joseph de Lhomenède en indique quelques unes, et non des moindres. Il s'agirait maintenant de ne pas les laisser sans réponse.
Dans un excellent billet, F. de St V. soulève la problématique de l’engagement des forces armées en soutien des forces de l’ordre sur le théâtre national. Il est vrai qu’à l’approche du Livre Blanc et des coupes budgétaires, la question est pertinente. La mission Harpie est en effet un cas d’école. En l’espèce, quelques éléments plus précis permettent de nourrir la réflexion.

Carte issue du site à suivre Mapa Mia (Here we go again...)
D’abord il n’y a pas, au moins jusqu’à ce 27 juin, de distorsions fortes entre les règles d’engagement et l’expression de la volonté politique. Les règles ne sont pas celles de l’Afghanistan, mais l’adversaire et la finalité non plus. La lutte contre l’orpaillage en Guyane ne nécessite pas de conférer à l’armée des prérogatives qui relèveraient de l’état d’urgence ou de siège.
Lire la suite sur Ultima Ratio

PS : merci à l'auteur de m'avoir mentionné "Et la betteravisation, ils en pensent quoi en Guyane?" (de m'avoir, avec courtoisie et finesse, indiqué où mon propos péchait, je lui en suis très reconnaissant), et surtout d'apporter avec une extrême précision des éléments nécessaires à la compréhension du contexte.