Cette institution, sous tutelle du Premier ministre, est en charge de former, sensibiliser et rayonner sur les questions de Défense, de Politique étrangère et d’Economie de Défense. En somme, être un phare de la pensée stratégique française, en France et à l’étranger.
Après avoir pris connaissance de ce choix et être passé par l’étonnement (voir plus certainement la colère), la raison invite à se demander si cela ne pourrait pas être l’occasion pour les auditeurs de la conférence de mieux comprendre le phénomène « BHL » (qui ne peut-être ignoré), à des fins de culture générale et de réflexion intellectuelle. Comme le veut la mission de l’IHEDN, finalement.
Or, cela se révèle faux, biaisé et non pertinent à bien des égards.
Mai 1940, le retour...
Cela serait tout d'abord oublier que cette institution a une fonction politique (voulue ou subie), notamment du fait de sa tutelle administrative (mais aussi de son Histoire, du choix des invités précédents, etc.). Le célèbre "Les propos tenus n'engagent que leur auteur, et non l'IHEDN ou les services du Premier ministre" n'est qu'une mince précaution, sans véritable poids dans les faits. Y passer, c’est recevoir un tampon qui accrédite le propos, renforce la réputation, et in fine valorise les agissements. Cela indique une certaine conformité entre l’invité et la vision politique, malgré les récents efforts d'ouverture (bienvenus) à des propos plus iconoclastes (mais toujours sensés).
Le format même de l’événement, qui tient plus lieu de la leçon magistrale (avec peu de questions suite aux propos préliminaires - souvent longs - de l’intervenant) que de la vénérable disputatio (avec un réel contradicteur), se prête mal à autre chose qu’à cela. Sans réelle critique (positives ou négatives). Au final, offrir une tribune (à quelqu’un qui n’en a pas véritablement besoin, du fait de ses réseaux), sans véritable contradiction.
Cela serait également oublier l’invité en lui-même et ce qu’il pourrait apporter de pertinent sur « Les défis du 21ème siècle » (thème de son intervention). Des défis dont il est, par les agissements, au moins autant responsable pour certains (toutes proportions gardées) qu’une possible partie de la solution si il lui prenait l’envie de s’y intéresser (parfois, à nouveau…).
Cela serait oublier qu’il semble, à 1ère vue, être lui-même en contradiction avec tout ce qui est jugé comme potentiellement juste, bon et efficace pour relever ces défis.
Plus dans le paraître (qu’il maitrise, il est vrai, à merveille) que dans le faire, pour sans doute plus son bien propre que pour le Bien commun.
Court-termiste dans les buts et les propositions (en s’en gargarisant même…). Qu’importe si ils viennent en contradiction avec un meilleur long terme, et conduisent, avec d'autres, à des situations dramatiques.
Spécialiste de toutes les situations (qu’il survole aisément, passant de l’une à l’autre), avec des idées simples, en oubliant par absence de véritable expertise des pans entiers de situations.
Affabulateur apparemment sur bien des faits dans ses différents récits de voyage (allant sans doute au-delà de la simple déformation de la Réalité, ou de la troncature).
Mis à mal depuis des années dans ses prédictions qui se sont révélées dans bien des cas, hélas, au mieux inexactes.
Envoyant une image de moqueur des valeurs des véritables combattants. Car bien que se rendant (avec un certain courage) dans des zones en guerre, il se garde bien, au-delà de mises en scène, de s’approcher véritablement du danger.
Spécialiste du micro-management, qui si il permet parfois il est vrai une plus rapide prise de décision, dévoie les canaux de décisions, et au final se révèle bien souvent plus dramatique que bénéfique sur le long terme.
Alors, l’IHEDN, vous n’avez pas honte ?
De dévoyer à ce point l’expertise d’autres spécialistes par cette "expérience intellectuelle" ? Notamment en ces périodes où les défis ne manquent pas.
D’avoir pour seule ambition la recherche d’un consensus mou, mondain ? Et non de faire émerger de l'expertise plus discrète, ou de mettre en avant une expertise iconoclaste, mais fondée
D’avoir perdu tout sens politique ? Où ignorer (boycotter, donc) est sans doute la meilleure réponse face à des baudruches à dégonfler.
De préférer faire parler de l’IHEDN, notamment par ce choix, plutôt que de faire avancer réellement la pensée stratégique française par une contradiction sensée ?
En attendant, à des simples fins de culture générale, évidemment, l’invitation prochaine d’Abu-Bakr Al Baghadadi sur « Les défis des Etats au 21ème siècle ? », j’ai honte pour vous...
Merci Florent pour cet article coup de gueule qui retranscrit l'incompréhension et le dégoût pour le comportement de cet homme que je ressens également.
RépondreSupprimerUne question qui me taraude depuis ses derniers clichés avec les Kurdes: au nom de quoi et de qui fait-il ses déplacements sur ces zones de conflit? Quel est son discours auprès de ceux qui le reçoivent? Ose-t-il se présenter comme un précurseur à une future intervention française, histoire de créer un espoir chez ces combattants et de mettre une pression inutile sur le dos de nos politiques? Bref, comment arrive-t-il à faire tout ça?
En espérant qu'il mette un jour fin à ses mises en scènes ridicules...
Il surfe sans doute sur les espoirs d'un court-terme sans doute plus radieux, qu'importe ensuite ce qui se passe.
RépondreSupprimerEntouré pour cela d'un certain nombre de personnes impressionnées par le bruit et la lumière qu'il attire.
PS : et merci ! ;-)
BHL dans ce cadre?
RépondreSupprimerMais c'est tout à fait conforme à la "vision stratégique" du duo Hollande-Fabius et si je voulais être vraiment désagréable, je dirais qu'elle prolonge assez parfaitement dans la totale médiocrité celle d'un autre duo les ayant précédés: Sarko-BHL! La boucle sera donc bouclée par l'IHEDN, espérons juste ne pas avoir un tour de plus de l'un ou l'autre après 2017.
Car pour l'instant, essayer de comprendre est aussi vain que suivre des girouettes en pleine tempête. Reste a espérer des jours meilleurs et que le Drian, qui devrait avoir son mot à dire, fasse enfin autre chose que le VRP et gérer les merdes (défendre ses crédits, démerder les softs de paie)... et utilises son poids politique et son bon sens à rattraper ce foutoir.
Bouhouhou ils ont invité quelqu'un avec qui vous n'êtes pas d'accord. C'est dur d'entendre des opinions contraires, surtout quand c'est des gens qui ont eu le malheur de sont tromper dans le passé.
RépondreSupprimerVous en aviez quelque chose à faire du lundi de l'IHEDN pour Jean Pierre Chevenement ?
Vous en aviez quelque chose à faire du lundi de l'IHEDN pour le patron de Skyrock ?
Vous en aviez quelque chose à faire du lundi de l'IHEDN pour Nicolas Hulot ?
De toute manière cette tempête dans un verre d'eau est ridicule. Vous nous servez ici le 15 000ème des posts de blog existant pour dénoncer BHL, chouette combat. Et ce genre d'évènement organisé par l'IHEDN a de toute manière autant de poids sur la politique étrangère française qu'une mouche s'écrasant sur une vitre du balardgone. Pas de quoi lancer des j'accuse et des dizaines de tweets...
Bon week end
Bonjour,
RépondreSupprimerSi il ne s'était que tromper (notamment en le reconnaissant a posteriori)... Si il n'avait juste que tordu le cou aux faits... Si il ne s'était pas servi des autres pour sa personne... Si... Alors cela serait juste une opinion contraire pouvant être utile car amenant quelque chose sur le fond, mais là...
Que reprocher de ce niveau à Chevènement, Hulot ou Bellanger ?
Ainsi, bon WE à vous aussi (et encore désolé de vous avoir importuné, et d'avoir, par exemple, osé espérer du mieux pour l'IHEDN) !
PS : "Hexagone Balard", et non plus "Balardgone".
Bonjour,
RépondreSupprimerLa France, face aux défis du XXI siècle, vaste programme comme disait un homme politique.
Et ce n'est pas cet invité qui semble le plus indiqué afin d'apporter des solutions. Notamment tant que l'imposture et le terrorisme intellectuel ne relèverons pas du droit pénal mais plus d'un sport national, ce type de girouette seront toujours dans le vent et les défis sans plus de solutions.
En attendant l'avènement du pollueur-payeur, que même l'indigence n'exonère pas, bon week-end à tous.
Chris Prolls
PS: Combien de frais de mission payés par le contribuable vont être dilapidés au prétexte d'assister à cette conférence?