La Patrouille de France, formation aérienne ambassadrice de l’armée de l’Air en particulier, et de la France plus généralement, ouvrira cette année le défilé du 14 juillet dans une formation inédite dite "Tour Eiffel".
Cette l’innovation visuelle, rompant avec des formations plus traditionnelles généralement en forme de chevrons (ou en "croix de Loraine", permet de renouveler un exercice plutôt figé par une longue tradition historique qui est ce défilé à pieds et dans les airs de militaires et de forces de sécurité.
Cette formation particulière est surtout officiellement présentée comme un soutien à la candidature de la ville de Paris aux Jeux Olympiques de 2024, avec le logo accolé. Sans doute parce qu’il n’y avait pas d’autre moment possible pour faire cette promotion, par exemple les répétitions préalables.
Tremblez Los Angeles, Rome et Budapest (les autres villes candidates à ce jour), l’investissement de nos armées est total. Et fera oublier sans aucun doute certains points faibles de notre candidature (infrastructures, transports, etc.). Chance aucune des villes d'alliés (Australie et Nouvelle-Zélande) également invités en souvenir de leurs sacrifices passés.
Pour certains, il ne serait donc pas incongru de le faire au cours de cet événement, qui sert fondamentalement à rappeler, une fois par an, la primauté du politique, chef des armées, sur le militaire (d’où l’inclinaison des drapeaux et étendards, en présence du gouvernement). Ou qui permet, via une journée qui leur est consacrée, de « faire voir » à la collectivité nationale (présente physiquement le long du défilé et via les retransmissions médias) toute la communauté de défense et de sécurité qui œuvre, parfois au péril de sa vie (de récents événements le rappellent), à assurer leur défense et leur sécurité (comme rappelé ici).
Cérémonie considérée parfois comme trop figée, elle a ces dernières années évoluée, à petites doses, afin, par exemple, d’intégrer les différentes composantes de cette communauté de défense et de sécurité (forces de police, sécurité civile, douanes, etc.) mais également l’ensemble de la société, acteur de notre résilience collective (notamment la jeunesse, les vétérans, les blessés, les tableaux historiques, etc.). Sans jamais toucher à son sens premier, rappelé au-dessus.
Aujourd’hui donc, rompant avec cela, et au nom d’une relative proximité entre les valeurs animant ceux qui défilent et certains sportifs (modulo un certain nombre de différences, dont le risque consenti de mourir, et le fait d'avoir potentiellement à donner le mort), il est donc prévu cette opération publicitaire. Rupture (sans doute pas majeure, bien que réelle) qui peut encore une fois être une forme de jurisprudence permettant beaucoup, tant elle repose sur des fondements instables, car trop larges (cette proximité sur certaines valeurs, qui sont d’une certaine façon universelles chez bien de nos concitoyens). A moins que le sport ne soit la continuation de la guerre par d'autres moyens, comme la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
Cela serait être de mauvaise foi (quoique) que de croire que l’équipe soutenant la candidature à l’Exposition universelle en France en 2025 n’aura pas prochainement un similaire soutien, comme des chars Leclerc défilant en formant un rond pour rappeler le Globe terrestre et le côté universel. Les affiliations politiques entre le gouvernement et l’équipe soutenant la candidature y étant évidemment pour rien.
Outils dociles et qui fonctionnent, les armées, politisées d'une certaine façon en "armées du Prince et de ses semblables", donnant l'impression de mettre, malgré elles (du moins nous l'espérons) un pied dans ces querelles d'egos et d'accointances bien visibles publiquement depuis quelques semaines...
Pour la candidature au Mondial de Rugby 2023, il est sans doute déjà prévu le défilé des formations en forme de ballon de rugby. Et cela en attendant les logos d’entreprises en difficulté (principalement bretonnes, vous comprendrez bien pourquoi…) accolés sur les chars Leclerc, au nom de la lutte contre le chômage, ou le portrait géant du futur participant français à l’Eurovision accroché sous un hélicoptère de transport au nom de la défense de la francophonie.
Difficile dans de tels cas de résister à deux exhortations, en des termes que certains pourraient définir comme crus, ou déplacés. Et si certains arrêtaient de demander aux militaires de se prostituer ? Et si certains militaires arrêtaient d’accepter, voire de le proposer de le faire ? Pour nous ne savons quelles rétributions, faites d'honneurs pour services rendus, ou de quelques fonds pour bonne conduite.
Et cela quant bien même ce passage ne durerait qu’une quarantaine de secondes. Gageons ainsi qu'il soit tellement court, qu'il en devienne insignifiant, noyé dans la masse, et qu'ils ne cachent pas l'essentiel.
De quoi être triste de ces travestissements. Infiniment triste, alors même qu’en cette période de ruptures, d’instabilités et de tensions, il est plus que jamais nécessaire de revenir au sens premier des choses. Les armées servent avant tout à faire la guerre, non à offrir des moyens à bas coûts de rassurer les dirigeants ou promouvoir des intérêts, pour le moment, surtout de quelques uns.
MAJ 1 : éditorial déroutant du chef d'état-major de l'armée de l'Air qui en quelques lignes passe de l'engagement des militaires d'aujourd'hui et d'hier (Verdun) à la candidature de Paris aux JO de 2024, rappelant "les valeurs analogues qui animent l'athlète de haut niveau" et l'aviateur, sans mettre en avant la différence fondamentale qui éviterait de tout mélanger : le sacrifice suprême (article 1er du statut général des militaires).
Cette formation particulière est surtout officiellement présentée comme un soutien à la candidature de la ville de Paris aux Jeux Olympiques de 2024, avec le logo accolé. Sans doute parce qu’il n’y avait pas d’autre moment possible pour faire cette promotion, par exemple les répétitions préalables.
Tremblez Los Angeles, Rome et Budapest (les autres villes candidates à ce jour), l’investissement de nos armées est total. Et fera oublier sans aucun doute certains points faibles de notre candidature (infrastructures, transports, etc.). Chance aucune des villes d'alliés (Australie et Nouvelle-Zélande) également invités en souvenir de leurs sacrifices passés.
Pour certains, il ne serait donc pas incongru de le faire au cours de cet événement, qui sert fondamentalement à rappeler, une fois par an, la primauté du politique, chef des armées, sur le militaire (d’où l’inclinaison des drapeaux et étendards, en présence du gouvernement). Ou qui permet, via une journée qui leur est consacrée, de « faire voir » à la collectivité nationale (présente physiquement le long du défilé et via les retransmissions médias) toute la communauté de défense et de sécurité qui œuvre, parfois au péril de sa vie (de récents événements le rappellent), à assurer leur défense et leur sécurité (comme rappelé ici).
Cérémonie considérée parfois comme trop figée, elle a ces dernières années évoluée, à petites doses, afin, par exemple, d’intégrer les différentes composantes de cette communauté de défense et de sécurité (forces de police, sécurité civile, douanes, etc.) mais également l’ensemble de la société, acteur de notre résilience collective (notamment la jeunesse, les vétérans, les blessés, les tableaux historiques, etc.). Sans jamais toucher à son sens premier, rappelé au-dessus.
Aujourd’hui donc, rompant avec cela, et au nom d’une relative proximité entre les valeurs animant ceux qui défilent et certains sportifs (modulo un certain nombre de différences, dont le risque consenti de mourir, et le fait d'avoir potentiellement à donner le mort), il est donc prévu cette opération publicitaire. Rupture (sans doute pas majeure, bien que réelle) qui peut encore une fois être une forme de jurisprudence permettant beaucoup, tant elle repose sur des fondements instables, car trop larges (cette proximité sur certaines valeurs, qui sont d’une certaine façon universelles chez bien de nos concitoyens). A moins que le sport ne soit la continuation de la guerre par d'autres moyens, comme la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
Cela serait être de mauvaise foi (quoique) que de croire que l’équipe soutenant la candidature à l’Exposition universelle en France en 2025 n’aura pas prochainement un similaire soutien, comme des chars Leclerc défilant en formant un rond pour rappeler le Globe terrestre et le côté universel. Les affiliations politiques entre le gouvernement et l’équipe soutenant la candidature y étant évidemment pour rien.
Outils dociles et qui fonctionnent, les armées, politisées d'une certaine façon en "armées du Prince et de ses semblables", donnant l'impression de mettre, malgré elles (du moins nous l'espérons) un pied dans ces querelles d'egos et d'accointances bien visibles publiquement depuis quelques semaines...
Pour la candidature au Mondial de Rugby 2023, il est sans doute déjà prévu le défilé des formations en forme de ballon de rugby. Et cela en attendant les logos d’entreprises en difficulté (principalement bretonnes, vous comprendrez bien pourquoi…) accolés sur les chars Leclerc, au nom de la lutte contre le chômage, ou le portrait géant du futur participant français à l’Eurovision accroché sous un hélicoptère de transport au nom de la défense de la francophonie.
Difficile dans de tels cas de résister à deux exhortations, en des termes que certains pourraient définir comme crus, ou déplacés. Et si certains arrêtaient de demander aux militaires de se prostituer ? Et si certains militaires arrêtaient d’accepter, voire de le proposer de le faire ? Pour nous ne savons quelles rétributions, faites d'honneurs pour services rendus, ou de quelques fonds pour bonne conduite.
Et cela quant bien même ce passage ne durerait qu’une quarantaine de secondes. Gageons ainsi qu'il soit tellement court, qu'il en devienne insignifiant, noyé dans la masse, et qu'ils ne cachent pas l'essentiel.
De quoi être triste de ces travestissements. Infiniment triste, alors même qu’en cette période de ruptures, d’instabilités et de tensions, il est plus que jamais nécessaire de revenir au sens premier des choses. Les armées servent avant tout à faire la guerre, non à offrir des moyens à bas coûts de rassurer les dirigeants ou promouvoir des intérêts, pour le moment, surtout de quelques uns.
MAJ 1 : éditorial déroutant du chef d'état-major de l'armée de l'Air qui en quelques lignes passe de l'engagement des militaires d'aujourd'hui et d'hier (Verdun) à la candidature de Paris aux JO de 2024, rappelant "les valeurs analogues qui animent l'athlète de haut niveau" et l'aviateur, sans mettre en avant la différence fondamentale qui éviterait de tout mélanger : le sacrifice suprême (article 1er du statut général des militaires).
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