Des guerriers.
Les GCM (commandos de montagne de la 27è BIM) (et leurs homologues GCP - commandos parachutistes de la 11è BP), tout comme certains personnels de l'ALAT - aviation légère de l'armée de Terre (notamment les pilotes de certains types d'hélicoptères, les plus récents, comme ceux concernés ici : un Cougar rénové et unTigre), sont des spécialités ayant les taux de déploiement en opérations extérieures parmi les plus élevés des armées françaises.
En moyenne, pour ces fils, maris, pères, concubins, amis, rares sont les années où ils ne sont pas loin de chez eux, en opérations extérieures. Certains étaient rentrés d'un précédent déploiement début 2019 et y étaient repartis, d'autres, encore plus récemment, il y a moins de 4 mois. D'autres enchaînaient les déploiements (3 à 4 en 2 ans), des plus courts pour les personnels de l'ALAT (autour de 2 mois), des plus longs (autour de 4 mois) pour les membres des GCP.
Et au cours des mandats Cobra (mandat GCP) ou Spartan (mandat GCM), en auto-relève depuis plus de 5 ans, les combattants de ces groupes spécialisés (petites équipes détenant des compétences rares - aérocordage, tireurs embarqués, etc., plutôt mieux équipées que la moyenne), sont très fréquemment au cœur des actions les plus intenses de l'opération Barkhane : évacuations médicales amies et de forces partenaires, neutralisations d'ennemis, avec des combats à courte distance... Avec leurs camarades de l'ALAT, déployés mandat après mandat, ensemble, couple indissociable. Gardien, mule, appui fidèle.
Ils connaissent l'épreuve du feu. Régulièrement. Très régulièrement pour certains. Ainsi, au cours de certains mandats "chauds", cela a pu être largement plus d'une quinzaine de prises à partie (TIC - Troops in contact) en 4 mois de mandat. De nuit, de jour. Dans l'inconnu d'une situation parfois brumeuse. Régulièrement lors de contacts proches. Face à un ennemi acculé, non fuyant, avec du répondant. Avec du bilan "en face", très clairement. Mais également, hélas, de la casse aussi dans leurs propres rangs.
Ils connaissent l'épreuve du feu. Régulièrement. Très régulièrement pour certains. Ainsi, au cours de certains mandats "chauds", cela a pu être largement plus d'une quinzaine de prises à partie (TIC - Troops in contact) en 4 mois de mandat. De nuit, de jour. Dans l'inconnu d'une situation parfois brumeuse. Régulièrement lors de contacts proches. Face à un ennemi acculé, non fuyant, avec du répondant. Avec du bilan "en face", très clairement. Mais également, hélas, de la casse aussi dans leurs propres rangs.
Sans compter, à intervalles réguliers, en roulement, les missions longue durée (10 jours et plus) de nomadisation, avec certains spécialistes qui les accompagnent : renseignement humain, guerre électronique... Missions exaltantes en petits groupes soudés, en pick-up 4X4 mobiles principalement, "dans la verte". Mais aussi missions qui se succèdent, exigeantes et abrasives pour les corps et les esprits (et les matériels, secondaire ici).
Des engagés volontaires devenus sous-officiers. Des sous-officiers devenus officiers. Un réserviste devenu militaire d'active. Un Français non par le sang reçu, mais par le sang versé. Un enfant adopté "qui voulait rendre à la France par son engagement ce qu'elle lui avait donné". Des anciens qui avaient déjà connu l'Afghanistan, la Cote d'Ivoire, le Kosovo et ailleurs, partis cette fois-ci au Sahel. Des titulaires de citations, de médailles d'or de la défense nationale, de croix de la Valeur militaire pour actions exemplaires. Des militaires à 1 OPEX, d'autres à 6 OPEX.
Des "fils de", fils d'ancien ministre et de sénateur, fils d'amiral major général de la Marine Nationale, fils de parents tous deux militaires. Fils non issus d'un milieu militaire. Tous pleinement fils de France par leur engagement. Un mari qui allait bientôt devenir père. Un jeune papa qui était parti pour sa première OPEX. Un père de deux, trois ou quatre enfants. Un jeune concubin, tout juste pacsé. Des types bien. Des amis. Un engagé à 18 ans, mort en opération à 22 ans lors de sa déjà 3ème opération. Des militaires servant la France depuis 3, 4 ou 5 ans, d'autres ayant 17 ans de service.
Nul besoin de mourir pour être un héros. Il y a, et heureusement, des héros bien vivants. Pour certains, ce qu'ils ont fait, en conscience, avec le courage du quotidien, et un peu plus bien souvent, avant ce tragique accident (cf. leurs biographies diffusées, où, par bien des indices à qui veut bien et sait bien lire, des actions et un engagement remarquables transparaissent au cours de leurs années de service), permet bien de pouvoir légitiment les considérer comme tels.
Nous essayerons ici de ne pas décevoir, et de nous montrer dignes de ce qui a été fait, pour nous, par eux. Jusqu'à ce tragique accident. Et de ce qui est fait et sera fait par les vivants, par tous ceux qui poursuivent.
superbe commentaire qui réchauffe le coeur et élève nos âmes
RépondreSupprimermerci
que Dieu protège la France notre mère qui est si malade
Merci pour ces lignes.
RépondreSupprimerBel hommage
RépondreSupprimerMerci pour eux de si bien dire des choses que d’autres peuvent ressentir
Bravo pour ces lignes et bravo au personnel cible de cet hommage
RépondreSupprimerNous pensons à eux et à leurs proches, ainsi qu'à leurs camarades:
RépondreSupprimerhttps://www.air-cosmos.com/article/barkhane-la-cause-de-la-collision-dindelimane-23905
Les conclusions du BEA-É:
RépondreSupprimerhttps://www.ouest-france.fr/monde/mali/mali-le-crash-de-deux-helicopteres-francais-en-2019-principalement-lie-a-une-mauvaise-communication-7137074
Un jour, peut être pourra-t'on éviter ce type de drame:
RépondreSupprimerhttps://www.forcesoperations.com/un-systeme-anti-abordage-pour-les-helicopteres-de-lalat/
Il y a eu un reportage sur les pièges du désert pour les hélicoptères sur TF1:
RépondreSupprimerhttps://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/pilotes-dhelicopteres-les-pieges-du-desert-16463158.html
Sans ce drame, on en aurait certainement jamais entendu parler.