... quand parfois il faut fortement rebondir. Avec 3 produits à différents stades de développement sous la marque Etendard, et mis dans les mains de possibles utilisateurs finaux, la société n'a pas traîné.
La crise du Covid a été un choc pour la société MCE - 5 Development alors que son principal, et quasi unique projet industriel était à l'époque avec un motoriste chinois Dongfeng. Il s’est arrêté du jour au lendemain et la société était alors à deux doigts de mettre la clé sous la porte. Misant sur les capacités d'ingénierie appliquées à la motorisation à très haut rendement et la propulsion hybride, la société pivote alors vers le haut de gamme dans le secteur du sport automobile, notamment pour le rallye raid. Un premier prototype maison tape rapidement dans l’œil d’une célèbre marque au taureau rouge, dont les pilotes professionnels sont rapidement conquis. Les victoires s’enchainent sur certains événements, dont le Paris-Dakar dans la catégorie Challenger (avec le T3MAX). Aujourd’hui, une vingtaine de voitures conçues par la société française située non loin de Lyon tourne sur différents circuits internationaux.
Mais l’intérêt pour le secteur de la défense de quelques cadres de la société n’était pas pleinement comblé par cette activité très civile. De discussions en discussions avec des forces spéciales ou spécialisées, en France ou à l’étranger (comme au Canada), une idée murit de développer une gamme de véhicules pensée pour ces usages relativement particuliers. Les besoins sont alors là, alors que les opérations menées au Sahel demandaient foudroyance et mobilité, le tout dans des conditions complexes. De ces réflexions conjointes avec les forces nait une gamme de produits : un buggy tactique, Furie, en cours de développement, un vecteur trial électrique à deux roues motrices, Spectre, dont les dernières demandes de modifications sont quasi finalisées pour atteindre une version finale, et une moto enduro tactique, Foudre, aujourd’hui déjà disponible.
Entre page blanche et détournement de l’existant adapté aux exigences des missions, les chemins pris sont variés. D'abord, s'appuyer sur du fiable. La moto enduro s’appuie sur une Yamaha WR 250 repensée. La qualité des Yamaha est déjà connue des opérateurs. MCE – 5 Development a négocié l'accord de Yamaha Europe (filiale basée en France) de prendre sous sa propre marque, Etendard, le développement, la préparation et la vente des solutions japonaises, en prenant les droits sur les pièces et les services. Le travail de modification peut alors commencer : renfort de certaines pièces, changement de la platine arrière, nouveaux feux visible/IR, augmentation de la capacité du réservoir, ajout de différentes fixations, protections intégrales avec camouflage ajoutable, etc. L’expérience d’un employé, ayant servi dans une unité de renseignement, a été précieuse pour définir au mieux les spécifications recherchées. Le produit est prêt depuis fin 2023, a été testé par un certain nombre d’unités, a été embarqué sur plusieurs vecteurs, etc. Le besoin est bien là, au-delà de celui d’urgence qui avait conduit à la commande d’un lot de motos il y a quelques années. Il ne manque plus que la ligne budgétaire…
Entre page blanche et détournement de l’existant adapté aux exigences des missions, les chemins pris sont variés. D'abord, s'appuyer sur du fiable. La moto enduro s’appuie sur une Yamaha WR 250 repensée. La qualité des Yamaha est déjà connue des opérateurs. MCE – 5 Development a négocié l'accord de Yamaha Europe (filiale basée en France) de prendre sous sa propre marque, Etendard, le développement, la préparation et la vente des solutions japonaises, en prenant les droits sur les pièces et les services. Le travail de modification peut alors commencer : renfort de certaines pièces, changement de la platine arrière, nouveaux feux visible/IR, augmentation de la capacité du réservoir, ajout de différentes fixations, protections intégrales avec camouflage ajoutable, etc. L’expérience d’un employé, ayant servi dans une unité de renseignement, a été précieuse pour définir au mieux les spécifications recherchées. Le produit est prêt depuis fin 2023, a été testé par un certain nombre d’unités, a été embarqué sur plusieurs vecteurs, etc. Le besoin est bien là, au-delà de celui d’urgence qui avait conduit à la commande d’un lot de motos il y a quelques années. Il ne manque plus que la ligne budgétaire…
Pour le vecteur trial, la société est partie d’une page blanche, cherchant un juste milieu entre vitesse, endurance et compacité. Avec un guidon facilement alignable dans l’axe du vecteur, un système de pliage facile, et un poids de l’ordre de 55 kg, le vecteur doit pouvoir tenir dans une grande gaine de chuteur opérationnel. Des tests pourraient être envisagés prochainement. Le vecteur a également suivi une intensive campagne d’essais, l’ayant conduit à être transporté en hélicoptère, embarqué sur des vecteurs nautiques de commandos, etc. Autant de retours précieux pour les dernières modifications sur les systèmes d’attache ou l’ergonomie générale. Au-delà des unités spéciales et spécialisées (13è RDP, 1er RPIMa, GCP, GCM...) pouvant l'utiliser sur les dernières kilomètres de l'action, les usages sont nombreux, pour rapidement se rendre d’un point A à un point B. Par exemple dans le cadre de la surveillance de bases ou de grands terrains, en patrouille ou en QRF. Là aussi, le besoin semble bien là, et doit encore se transformer en programme.
Pour le buggy, les travaux sont encore en cours, en s’appuyant sur l’expérience du rallye raid de la société, afin de proposer un bon optimum. Modulaire, les arceaux sont retirables, et le plateau arrière peut accueillir différents emports. Des portes peuvent être ou non mises, comme des supports d’armes de bord. Une version hybride est prévue à terme. La fin des développements de la première version est envisagée pour fin 2024, avec le lancement des premières campagnes d’essais qui le verra se faire martyriser par des utilisateurs finaux exigeants, et aux précieux conseils...
Avec déjà 3 produits en catalogue (sans compter les services d'ingénièrie proposables), la société de 20 personnes propose une gamme déjà diversifiée pour une marque lancée officiellement seulement en 2022. Une marque qui fait résolument le choix de la juste technologie et du made in France autant que possible. Un travail de co-développement avec un partenaire français a été réalisé pour des connecteurs, jusque-là trouvables uniquement en Asie et dont la qualité était très relative. A suivre.
Avec déjà 3 produits en catalogue (sans compter les services d'ingénièrie proposables), la société de 20 personnes propose une gamme déjà diversifiée pour une marque lancée officiellement seulement en 2022. Une marque qui fait résolument le choix de la juste technologie et du made in France autant que possible. Un travail de co-développement avec un partenaire français a été réalisé pour des connecteurs, jusque-là trouvables uniquement en Asie et dont la qualité était très relative. A suivre.
Crédits : MCE-5 Development / Etendard.
Merci pour ce bel article.
RépondreSupprimerSur ce coup-là, les gendarmes vont vraiment venir voir...
https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/01/20/dans-le-finistere-la-gendarmerie-teste-le-cyclo-electrique-t-24375.html
Bilbon, Saint Tropez en cyclo électriques c'est surfait.
Les motos pour les unités spéciales sont plutôt un effet de mode.
RépondreSupprimerEn effet, les capacités de franchissement sont ridicules, la conduite de nuit sous jvn et chargé nécessite un investissement élevé en temps d'entraînement et est accidentogène, la capacité a géré les cas non conformes (type remorquage ou transport de blessés) est quasi-inexistante...
À moins de reprendre le format du 1RI/FAR qui pouvait avoir du sens ou le cas très particulier de la mobilité du chuteur opérationnel ne bénéficiant pas d'un colis autoguidé et qui possède une remorque pour transporter son équipement, ce concept restera un concept.
Cela me semble très péremptoire, voire insultant pour les unités spéciales qui cèderaient "aux effets de mode". Vous semblez oublier que les matériels expérimentés ou développés sont ensuite utilisés en condition réelles, et ont donc intérêt à être utiles et protecteurs (on ne parle plus de mode). Par ailleurs les budgets sont loin d'être illimités et ces unités (et leurs chefs , y compris non FS) hiérarchisent soigneusement leurs besoins. Enfin les conditions d'engagement étant multiples ils seraient étonnant que les motos n'y trouvent jamais aucune raison d'être. Les capacités de franchissement sont loin d'être ridicules (d'emport peut être plus mais le concept de véhicule père est fait pour cela). Le critère accidentogène est surprenant : la plongée à l'oxy et le sotgh avec charge lourde sont aussi accidentogenes ("pas un sport de masse"). Les CNC ne sont pas moins gérables qu'en véhicule à 4 roues. Le concept des CLR / 1er RI n'avait absolument rien à voir s'agissant de canaliser pour les amener au CECAC tout en renseignant ces dernières face à un ennemi blindé mécanisé. Donc je ne partage pas votre avis: loin d'etre la panacée, les moto tactiques (thermiques, hybrides ou électriques) ont un cadre d'emploi à explorer avec rigueur mais sont loin d'être un gadget? Ce concept n'est d'ailleurs déjà plus un concept.
SupprimerLe 1er RI a expérimenté la moto du temps del a guerre froide (avant 1991 pour les millenial):
RépondreSupprimerhttps://mars-attaque.blogspot.com/2020/05/operations-motos-dhier-1er-ri-12.html
Depuis d'autres ont pris le relais:
https://mars-attaque.blogspot.com/2020/05/operations-motos-aujourdhui-forces.html
Donc la suite est enclenchée, merci monsieur FdeStV.
Camille.
Dans la guerre actuelle en Ukraine, il y a des "innovations" qui ressemblent à ce qui se faisa2pendant la deuxième guerre mondiale: le retour des unités de motocyclistes.
RépondreSupprimerhttps://www.courrierinternational.com/article/guerre-les-assauts-a-moto-nouvelle-tendance-sur-le-front-ukrainien
Bilbon, "mets la poignée des gaz".