jeudi 8 juillet 2010

Je ne comprends plus rien...

Une visite sur Small Wars Journal et j'attrape un coup de sang en étant confronté à un nouvel exemple de la médiocrité de l'influence militaire française... Alors que l'on n'arrête pas de nous seriner sur l'opportunité offerte par le poste à l'Allied Command for Transformation (ACT), etc.

Sur ce site, toujours informé il est possible de télécharger depuis aujourd'hui la version anglaise de la doctrine de contre-rébellion rédigé par le Centre de Doctrine et d'Emploi des Forces (CDEF) en janvier 2009. Elle est intitulé "Doctrine for counterinsurgency at tactical level".

Cool! Les anglophones et internautes du monde entier peuvent lire cette prose, la doctrine française issue des grands maitres à penser rayonne à nouveau, la lecture critique par d'autres intellectuels servira à s'adapter, etc.

Là où cela blesse, c'est que ce manuel n'est toujours pas disponible sur aucun site officiel français : CICDE, CID, CESAT, CDEF, etc. Pire, je ne sais pas quel raison politique (sans doute issue de l'Algérie d'il y a plus de 40 ans) empêche qu'il soit distribué hors d'un cercle d'initiés.

Et pourtant, rien de révolutionnaire là-dedans. Le FM 3-24 est une source importante d'inspiration comme quelques figures historiques bien connus (Lyautey, Galula, Bigeard, etc.).

Si ce manuel doit sortir qu'il ne sorte pas en catimini, presque par inadvertance suite à une décision sans doute pas concertée.

Le rayonnement français est vraiment d'un autre âge, archaïque par ses moyens comme par ses ambitions! Vivons heureux, vivons cachés mais surtout tentons de survivre...

3 commentaires:

  1. ...Ben vous l'avez dit vous-même: y'a rien à comprendre!
    Nous avons maintenant une armée à trois vitesses:
    1 - Les Franco-français, en général en Province, tournés vers leur nombril et incapables de s'adapter aux nouvelles notions comme l'Influence ou les CNO; sont projetés en environnement national uniquement car ethno-centrés. Espèce en voie de disparition.
    2 - L'Armée de Paris: près du Bon Dieu, mieux vaut s'écraser si on veut durer. Le manuel ne plaît pas en haut-lieu? Ne le diffusez surtout pas ! Ne sont pas projetés mais progressent bien quand même, sans aucun doute grâce à leurs qualités intrinsèques.
    3 - Les autres, càd ceux qui servent dans l'OTAN, dans l'UE, qui sont projetés en Afghanistan, ou avec l'ONU ou l'UE; ils parlent anglais, ils ont une excellente connaissance du milieu multinational et, très souvent, travaillent en langue anglaise. En général, ils lisent les manuels de doctrine des autres nations avant les nôtres et s'étonnent...

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  2. @ mili75, j'acquièsce et j'applaudis des deux mains et deux pieds ! :-)
    même constat ...

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  3. @ Mili75:

    Cela sent le vécu... Ce n'est pas avec ma maigre expérience de deux années dans le microcosme parisien du CDEF que je pourrais réellement vous contredire (plus quelques piges en régiments TDM).

    Si je retrouve dans vos propos quelques (tristes) réalités rencontrées, je ne peux que relativiser votre catégorisation (qui concerne sans doute surtout les officiers).

    Avec les mutations vers EMA, l'EM, etc., la préparation au CID puis le CID, l'OPEX CESAT, etc. le brassage est plus important que cela. Et de la langue anglaise au contexte multinational, beaucoup y passent (des plus jeunes aux plus anciens).

    Pourtant il est vrai que du provincial au parisien, la marche est haute quand on quitte les tracasseries quotidiennes du commandement des hommes pour le monde des idées ou des décisions de programmes et de doctrine.

    Néanmoins faut-il que votre provincial et le parisien aient les mêmes préoccupations?

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