mercredi 5 novembre 2008

Pour les A-10, fin ou retrait « temporaire prolongé » ?

Le 10 octobre 2008, une dépêche passée un peu inaperçue, a annoncée que l’US Air Force donnait l’ordre de laisser au sol près de la moitié des 370 Fairchild A-10 Thunderbolt pour une inspection poussée, suite à l’observation récurrente de fissures sur les ailes :

WASHINGTON (AP) - The Air Force said Friday it has ordered immediate inspections and repairs to about 130 of its A-10 aircraft to fix possible cracks in the wings. There has been an increase in the number of cracks found in the thin-skin wings, largely related to fatigue in the aging fleet, the service said in a statement.

Priority is being give to the aircraft currently in the US Command Central area of responsibility, which includes Iraq and Afghanistan . The Air Force said the inspections will not affect current or future combat missions.


L'A-10 est un avion qui par ses caractéristiques, est très apprécié pour l’appui -feu et l’attaque au sol dans le combat aéro-terrestre. Sa manœuvrabilité à très basse altitude, la possibilité d’évoluer à 300 mètres du sol, une vitesse possible de vol lente grâce à des turboréacteurs à double flux, ses onze points d’ancrage pour des armements (jusqu’à 9500 kilos) et son canon Gatling de 30 mm sont autant d’avantage pour une précision et une efficacité supplémentaire (temps long de visée possible et diversité des emports) dans la délivrance des feux.

Mis en service en 1975, il est conçu initialement pour être un tueur de chars dans la logique d’affrontement de Guerre Froide face aux divisons de chars russes. Les Guerres du Golfe n° 1 et n°2 lui permettront de montrer toutes ces capacités antichars et plus largement anti-véhicules. Il est aujourd’hui largement utilisé pour le soutien des troupes engagées au sol lors des phases de stabilisation ou d’intervention. En Afghanistan, les soldats français (OMLT ou 8ème RPIMa) ont régulièrement pu le voir à l’œuvre.

La stratégie opérationnelle fondée sur la supériorité aérienne incontestable en Afghanistan pour tenir ou retenir « les taliban » se trouverait partiellement compromise avec cette annonce. L’appel aux avions (pour des frappes ou des « show of force ») étant régulièrement demandé par les troupes au prise avec les insurgés au sol tant que ennemis et amis ne sont pas trop imbriqués.

Les possibilités de remplacement ne sont pas légions : F15 et autres Ferrari des airs ayant des vitesses beaucoup plus élevées et des armements à effets plus dispersés (malgré les efforts de ciblage des bombes de précision) compromettront un peu plus les efforts d’attention faits pour limiter les pertes civiles (en hausse constante cette année). Ce qui est le point sensible actuellement en Afghanistan dans la volonté de gagner en légitimité auprès de la population régulièrement touchée par des drames. Les hélicoptères souffrent de la chaleur et de la hauteur des reliefs à franchir, d’un armement pas toujours assez puissant et conséquent (ce n’est pas des mitrailleuses de sabords qui remplaceront des A-10…) et d’un manque de blindage même face aux petits calibres lors de passes au ras du sol et à basse vitesse.

Ce qui n'est pas sans rappeler les problèmes survenus au mois d'avril 2008 à différents bombardiers B-2 et B-1. Affaire à suivre donc, le retrait de service étant prévu pour 2020 au mieux avec un remplaçant non opérationnel à ce jour (on parle du F35). Surtout que des rumeurs annoncent un retour au parking imminent pour l’intégralité de la flotte de A-10.

3 commentaires:

  1. Ce qui est étonnant, avec une cellule de 30 ans qui à connu en moyenne 5 années d'opérations de guerre, c'est qu'elle ait tenu aussi longtemps. Preuve de la robustesse de l'engin.

    Un partie du parc des A-10 a bénéficié début 2008 de nouvelles ailes dans le cadre d'un programme d'extension de vie, la solution serait d'étendre ce programme à toute la flotte.

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  2. Cette avion est un succès à plus d'un titre: longévité, endurance face aux révisions cycliques, multiple rôles avec réorientation partielle réussi au cours de son existence...

    Pour les nouvelles ailes, les crédits feront peut être la différence quoique le remplaçant le F35, il me semble, un appareil multi-missions, n'est pas encore prêt.

    Donc les A-10 coucous vieux de plus de 30 ans devront encore faire des merveilles. Les problématiques des périodes de rupture ou de continuité entre différents programmes est un "mal" international...

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  3. Concernant le F-35B, la version ADAV devant remplacer les Harriers des Marines, le développement est ''suspendu'' jusqu'à nouvel ordre. Le A-10C, seul autre véritable avion d'attaque au sol de l'arsenal américain, à des chances de voir sa carrière durer encore quelques décennies.

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