Je poursuis mes remarques incomplètes rendant compte d’interventions de personnalités du monde de la Défense. Il s’agit cette fois ci du chef d’état major des armées, le général Georgelin et de celui de l’armée de l’air, le général Abrial. Propos tenus lors d’un colloque organisé par le CESA et intitulé « retour sur une année stratégique pour l’armée de l’air ». Je n’ai pas assisté aux interventions du matin et ce compte rendu ne reprend pas entièrement les débats de l’après-midi.
1. La finalité d’une armée est bien son emploi en opérations. Comme pour l’armée de Terre, l’opération phare des aviateurs est l’Afghanistan. Jusqu'en 2008, le détachement Air a effectué 1 700 sorties et 300 show of force (passages à basse altitude pour intimider et disperser l’ennemi. Pas de chiffres évidemment, sur les missions d’appui-feu avec l’emploi d’armements. Ces 7 années d’expériences en A-Stan seront structurantes de la culture de l’AA française.
2. Si les enseignements tirés de ces opérations sont multiples, un a attiré mon attention. Plus qu’un rayon d’action important, les systèmes d’armes (avions avec ou sans pilotes embarqués) doivent posséder une longue endurance pour tourner dans le temps au-dessus d’une zone afin de surveiller ou d’être en mesure d’appuyer. Un drone peut décoller d’une FOB et graviter à seulement une dizaine de kilomètres de cette dernière.
3. Plus que des problèmes de compatibilité de procédures (déjà partagées), la réintégration dans l’OTAN pose des problèmes de ressources en compétences et en hommes (particulièrement en anglophones). Alors même, qu’un passage par les instances ottaniennes va devenir un préalable pour toute accession à un poste national de haute responsabilité. La nomination du CEMAA à ACT semble couler de source tant le terme de « Transformation » est employé fréquemment et couramment par les aviateurs français comme une nécessité pour leur armée.
4. Un dossier cristallise aujourd’hui certaines tensions. De qui va dépendre le (plus ou moins) nouveau milieu qui est l’espace ? La commission du LBDSN a tranché avec la création d’un commandement interarmées de l’espace rattaché à l’EMA. L’officialisation semble imminente, tout comme la désignation de son premier commandant qui sera un général de l’AA (selon le CEMA). Pourtant les aviateurs n’ont pas digéré la pilule alors même que pour eux la continuité air/espace les désignait comme les plus aptes à s’en occuper indépendamment. Le CEMA rappelle que toutes les composantes des armées ont besoin de l’espace (pour les transmissions, le renseignement, etc.), expliquant ce choix de l’interarmées.
5. Enfin, le suspens va sans doute toucher à sa fin. La LPM arrive un an après la publication des conclusions du LBDSN : trop longtemps sans y voir clair sur les futurs programmes. S’il ne faut pas s’attendre à de révolutions, le cyber-espace bénéficiera peut être de ressources financières, alors même qu’il est passé à la trappe lors de la rédaction du LBDSN.
6. Finalement, les deux généraux se sont efforcés à dédramatiser les réformes (induites par la RGPP et le LBDSN) et ont encouragé à les poursuivre. Les effets bénéfiques d’un remède sont souvent en décalage avec le moment de l’administration des soins. Une seule devise face aux récriminations : patience et persévérance pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain ! Une inquiétude partagée par tous (y compris par les deux généraux): les réformes ne doivent pas engendrées une banalisation de l’état militaire.
Le minDéf qui « n’existe que pour que les armées fonctionnent » (sic !) pourra avec les chefs d’états-majors travailler à entretenir l’outil de défense employé lors de guerres au nouveau visage définit par les 4D: la durée, la dispersion, le durcissement et la diversification.
1. La finalité d’une armée est bien son emploi en opérations. Comme pour l’armée de Terre, l’opération phare des aviateurs est l’Afghanistan. Jusqu'en 2008, le détachement Air a effectué 1 700 sorties et 300 show of force (passages à basse altitude pour intimider et disperser l’ennemi. Pas de chiffres évidemment, sur les missions d’appui-feu avec l’emploi d’armements. Ces 7 années d’expériences en A-Stan seront structurantes de la culture de l’AA française.
2. Si les enseignements tirés de ces opérations sont multiples, un a attiré mon attention. Plus qu’un rayon d’action important, les systèmes d’armes (avions avec ou sans pilotes embarqués) doivent posséder une longue endurance pour tourner dans le temps au-dessus d’une zone afin de surveiller ou d’être en mesure d’appuyer. Un drone peut décoller d’une FOB et graviter à seulement une dizaine de kilomètres de cette dernière.
3. Plus que des problèmes de compatibilité de procédures (déjà partagées), la réintégration dans l’OTAN pose des problèmes de ressources en compétences et en hommes (particulièrement en anglophones). Alors même, qu’un passage par les instances ottaniennes va devenir un préalable pour toute accession à un poste national de haute responsabilité. La nomination du CEMAA à ACT semble couler de source tant le terme de « Transformation » est employé fréquemment et couramment par les aviateurs français comme une nécessité pour leur armée.
4. Un dossier cristallise aujourd’hui certaines tensions. De qui va dépendre le (plus ou moins) nouveau milieu qui est l’espace ? La commission du LBDSN a tranché avec la création d’un commandement interarmées de l’espace rattaché à l’EMA. L’officialisation semble imminente, tout comme la désignation de son premier commandant qui sera un général de l’AA (selon le CEMA). Pourtant les aviateurs n’ont pas digéré la pilule alors même que pour eux la continuité air/espace les désignait comme les plus aptes à s’en occuper indépendamment. Le CEMA rappelle que toutes les composantes des armées ont besoin de l’espace (pour les transmissions, le renseignement, etc.), expliquant ce choix de l’interarmées.
5. Enfin, le suspens va sans doute toucher à sa fin. La LPM arrive un an après la publication des conclusions du LBDSN : trop longtemps sans y voir clair sur les futurs programmes. S’il ne faut pas s’attendre à de révolutions, le cyber-espace bénéficiera peut être de ressources financières, alors même qu’il est passé à la trappe lors de la rédaction du LBDSN.
6. Finalement, les deux généraux se sont efforcés à dédramatiser les réformes (induites par la RGPP et le LBDSN) et ont encouragé à les poursuivre. Les effets bénéfiques d’un remède sont souvent en décalage avec le moment de l’administration des soins. Une seule devise face aux récriminations : patience et persévérance pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain ! Une inquiétude partagée par tous (y compris par les deux généraux): les réformes ne doivent pas engendrées une banalisation de l’état militaire.
Le minDéf qui « n’existe que pour que les armées fonctionnent » (sic !) pourra avec les chefs d’états-majors travailler à entretenir l’outil de défense employé lors de guerres au nouveau visage définit par les 4D: la durée, la dispersion, le durcissement et la diversification.
Petite question, le bilan du ''détachement Air'' n'a pas compris les SEM de la Marine qui ont était basé à terre ?
RépondreSupprimerDesolé pour les délais de réponse: j'étais loin d'Internet pendant quelques jours.
RépondreSupprimerVu la coopération dans l'action et non dans les propos entre Air et Marine cela serait bien possible que les SEM ne soient pas comptés dans l'action des Mirages et Rafales.
Il serait intéressant de creuser pour déterminer la composition entre marins et aviateurs des détachements Air successifs.
Je n'ai donc aucune certitude.