NB: For an English version available, see here.
Le 14 avril 2018, le camp de la MINUSMA à Tombouctou (centre du Mali), appelé "Super Camp", et l'emprise attenante de l'opération française Barkhane situés non loin de l'aéroport subissent après 14H une attaque complexe, coordonnée et massive.
Le 14 avril 2018, le camp de la MINUSMA à Tombouctou (centre du Mali), appelé "Super Camp", et l'emprise attenante de l'opération française Barkhane situés non loin de l'aéroport subissent après 14H une attaque complexe, coordonnée et massive.
Après une dizaine de tirs de mortiers et de roquettes type CHICOM, 3 véhicules piégés repeints aux couleurs de l'ONU ou des forces armées malienne (FAMA) ont tenté de forcer les entrées, censés ouvrir la voie à une petite vingtaine d'éléments djihadistes d'infanterie du Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (GSIM) qui, pour certains porteurs de ceintures explosives et déguisées avec des uniformes, voulaient profiter de la situation chaotique pour pénétrer dans l'enceinte fortifiée (postes de garde, murs d'enceinte, chicanes, bastion walls, barbelés, etc.). 22 assaillants (tous repoussés) seront identifiés à l'issue du travail de renseignement.
Crédits : privés. Après l'attaque. Ils ne sont pas passés.
Il y en aurait des choses à raconter sur les actions ce jour des rares militaires français présents au début de l'attaque... Abritant habituellement l'équivalent d'une compagnie d'infanterie avec ses appuis et ses soutiens (un sous-groupement tactique interarmes - ou S-GTIA), l'emprise française était ce jour là quasi vide, les patrouilles à l'extérieur dans les environs se succédant ainsi que les opérations longue durée (à plus de 600 km plus à l'Est). Le S-GTIA du DIA PMO 4 - détachement interarmes du partenariat militaire opérationnel 4 (principalement constitué autour d'éléments de la 13è DBLE - demie-brigade de la Légion étrangère, pour qui s'était son 1er gros déploiement depuis sa réinstallation en 2016 au Larzac - au sein du groupement tactique désert Infanterie Monclar) était déployé depuis plus d'un mois sur
l’opération KOUFRA 3 dans le Liptako malien aux alentours de Ménaka, à plus de 5 jours
de route, la zone d'effort du GTIA.
Le début de la journée avait été marquée par la 1ère visite sur place du nouveau REPCOMANFOR Barkhane (représentant au Mali du commandant de la force Barkhane, dont le PC est situé à N'Djamena), récemment arrivé sur le théâtre. La visite s'était cloturée par un déjeuner avec les chefs de détachement avant le retour vers Gao par avion du REPCOMANFOR.
Lors des premiers tirs de roquettes et obus, la sirène d’alerte du GA10 (système de détection des obus ou roquettes, radar Ground Alerter de 10 km de portée environ, couplé au SL2A, ou (système de localisation de l'artillerie par acoustique) fait son officie et prévient de l'arrivée imminente, permettant au personnel présent de réagir et de gagner les abris ("shelters").
Alors que vers 15h, le 1er véhicule explose à l'entrée du camp français et cause par le souffle de l'explosion les premiers blessés français (notamment un sous-officier gravement blessé à la tête), un second véhicule s'approche, refusant de s'arrêter et entraînant la réponse des personnels de garde.
Pour les uns, c'est le début d'une importante consommation de leurs chargeurs de FAMAS ou de HK pour arrêter le véhicule qui sera finalement stoppé par les tirs nourris.
Un légionnaire, d'origine népalaise, manœuvre son blindé VAB (modèle Génie) après la 1ère explosion pour bloquer les accès à d'éventuels autres voitures piégées, puis monte dans la tourelle de 12,7mm à droite du poste de pilotage pour vider quelques bandes de munitions.