Un légionnaire n’oublie jamais la date de Camerone, mais certaines célébrations restent plus ancrées que d’autres dans la mémoire...
L’un d’entre eux (souhaitant rester anonyme) se souvient bien de son deuxième Camerone comme légionnaire, raconté l'année dernière : "l’un des rares cas depuis un siècle, où des légionnaires sont sortis, au contact, en tenue de parade, épaulettes de tradition, fourragères en bataille et décorations pendantes !".
Avec son peloton, le 2ème peloton du 4ème escadron du 1er Régiment Étranger de Cavalerie (REC), il était alors déployé en opérations extérieures, tenant un poste isolé, installé dans une scierie abandonnée aux abords de la ville de Duékoué, dans le grand Ouest ivoirien (au Sud de Man et à l’Ouest de Yamoussoukro, à une centaine de kilomètres de la frontière libérienne). C’était alors le 2nd mandat de l’opération Licorne (de mars à juin 2003), une opération débutée en septembre 2002. "Nous devions renseigner dans notre zone sur les mouvements rebelles descendant du Nord, et être en mesure de prêter main forte aux compagnies d’infanterie du 2ème Régiment Étranger d’Infanterie (REI), qui bloquaient alors les axes", se rappelle-t’il. Pour cet élément du Groupement Tactique InterArmes (GTIA) Ouest d'alors, et dans le cadre de missions de sécurisation de la ligne de cessez-le-feu (dite "ligne de confiance" qui coupe le pays d'Ouest en Est) et de soutien/appui à la MICECI (Mission de la Communauté Économique (CEDEAO) en Cote d'Ivoire), une mission de renseignement et d'intervention taillée pour cet escadron alors Escadron d’Éclairage et d'Investigation (EEI) de la 6ème Brigade Légère Blindée (BLB).
Dès le 1er soir de leur arrivée dans la zone (une arrivée un peu précipitée, du fait d'activités alors détectées), des coups de feu avaient été entendus. Quelques prises à partie, au cours d'embuscades, avaient déjà eu lieu dans la zone, se remémore également un autre légionnaire. Ambiance, en somme. "Et pour ce Camerone, nous devions célébrer l’événement comme les légionnaires ont l’habitude de faire où qu’ils soient : du mieux qu’ils peuvent, et avec les moyens qu’ils ont !", indique-t-il.