jeudi 25 novembre 2010

Naplouse-Mogadiscio: même combat (ou presque)



Au début du mois d'avril 2002, lors de la seconde Intifada, les forces de défense israéliennes lancent l'opération Defensive Shield. Les opérations menées dans la ville de Naplouse, au nord de Jérusalem, sont étudiées avec soin par les experts de la guerre urbaine, encore aujourd'hui.

Afin d'éviter les pièges explosifs disséminés, et les tunnels creusés et défendus par les unités para-militaires du Hamas ou du Fatah, les forces israéliennes (une brigade de parachutistes et la brigade Golani) contournent ces systèmes de défense par une approche innovante.

Plutôt que de subir l'aménagement de l'espace tel que pensé par son adversaire, Tsahal reprend l'initiative de la pénétration dans le tissu urbain. Ils utilisent des tunnels en surface, creusés dans les murs et les plafonds afin de circuler à l'abri, de maison en maison.

Ils évitent ainsi les espaces ouverts (rues, cours, etc.), champs de tirs pour les adversaires, ou les portes et les fenêtres, points d'entrée généralement piégés. L'espace urbain ne commande plus comme avant le mouvement des troupes, mais l'inverse : les troupes commandent au terrain.

Les IDF ne sont pas les seuls "architectes opérationnels" éclairés par les lectures des philosophes français Deleuze et Guattari. Mais dans certains cas, cela ne s'apparente pas à un transfert culturel d'innovation à travers un apprentissage académique ou des circuits officiels.

Récemment, un reportage de France 24 nous plongeait au cœur de Mogadiscio aux côtés des forces de l'Union Africaine qui essayent de résister comme ils peuvent à la guerre d'attrition spatiale des shebab dans la capitale somalienne.

Les soldats ougandais passent par les murs afin de réduire l'espace avec leurs adversaires afin de grignoter les quartiers disputés. Méthode moins poussée que celle des experts israéliens du combat en zone urbaine, mais innovante pour la culture stratégique de ces contingents.

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