vendredi 18 septembre 2015

BHL à l'IHEDN - Vous n'avez pas honte ?

L’IHEDN a donc jugé pertinent d’inviter Bernard-Henri Lévy à un prochain « Lundi de l’IHEDN ».

Cette institution, sous tutelle du Premier ministre, est en charge de former, sensibiliser et rayonner sur les questions de Défense, de Politique étrangère et d’Economie de Défense. En somme, être un phare de la pensée stratégique française, en France et à l’étranger.

Après avoir pris connaissance de ce choix et être passé par l’étonnement (voir plus certainement la colère), la raison invite à se demander si cela ne pourrait pas être l’occasion pour les auditeurs de la conférence de mieux comprendre le phénomène « BHL » (qui ne peut-être ignoré), à des fins de culture générale et de réflexion intellectuelle. Comme le veut la mission de l’IHEDN, finalement.

Or, cela se révèle faux, biaisé et non pertinent à bien des égards.


Mai 1940, le retour...

Cela serait tout d'abord oublier que cette institution a une fonction politique (voulue ou subie), notamment du fait de sa tutelle administrative (mais aussi de son Histoire, du choix des invités précédents, etc.). Le célèbre "Les propos tenus n'engagent que leur auteur, et non l'IHEDN ou les services du Premier ministre" n'est qu'une mince précaution, sans véritable poids dans les faits. Y passer, c’est recevoir un tampon qui accrédite le propos, renforce la réputation, et in fine valorise les agissements. Cela indique une certaine conformité entre l’invité et la vision politique, malgré les récents efforts d'ouverture (bienvenus) à des propos plus iconoclastes (mais toujours sensés).

Le format même de l’événement, qui tient plus lieu de la leçon magistrale (avec peu de questions suite aux propos préliminaires - souvent longs - de l’intervenant) que de la vénérable disputatio (avec un réel contradicteur), se prête mal à autre chose qu’à cela. Sans réelle critique (positives ou négatives). Au final, offrir une tribune (à quelqu’un qui n’en a pas véritablement besoin, du fait de ses réseaux), sans véritable contradiction.

Cela serait également oublier l’invité en lui-même et ce qu’il pourrait apporter de pertinent sur « Les défis du 21ème siècle » (thème de son intervention). Des défis dont il est, par les agissements, au moins autant responsable pour certains (toutes proportions gardées) qu’une possible partie de la solution si il lui prenait l’envie de s’y intéresser (parfois, à nouveau…).

mardi 8 septembre 2015

Com' 2.0 Défense - C'est une Révolution !

Après avoir râlé (souvent même...) sur la lente prise en compte des outils que sont les médias sociaux par les organismes de communication officielle du ministère de la Défense et des armées, comment ne pas mettre en avant plusieurs récentes initiatives montrant que les temps ont bien changé ? Enfin !
 
La page Facebook officielle de l'armée de Terre a partagé hier une vidéo amateur d'une musique tournée par deux marsouins du 21ème RIMa (Fréjus) à propos de leur mission dans le cadre de l'opération Barkhane (au Sahel).
 
 
La vidéo a eu 1,6 millions de vues en moins d'une semaine (cf. ici, maintenant), soit bien plus qu'aucune vidéo institutionnelle produites par les services officielles de com' ces dernières années. Il s'agit, dès que l'indispensable est préservé (la sécurité des personnels déployés), d'accompagner le mouvement plutôt que d'essayer de tout verrouiller et/ou contrôler.
 

lundi 7 septembre 2015

La France en Syrie - Vers l’infini et au-delà !

Le Président de la République a donc décidé de déployer un peu plus de puissance militaire française au-dessus de la Syrie. Espérons sincèrement, qu’après l’envoi obligé d’appareils Mirage 2000-N (jusque-là réservés à la dissuasion nucléaire) pour tenir le rythme opérationnel uniquement au-dessus de l’Irak, il ne soit pas nécessaire pour tenir parole de déployer des appareils Alphajet, des Epsilon ou des Xingu...

Pour le moment, le plan visant à épuiser durablement l’armée de l’Air, espéré dans les rêves les plus fous de l’organisation de l’Etat islamique, se déroule « nominalement ». Car ces décisions sont prises sans attendre « la remontée en puissance » française, débutée récemment mais dont les effets ne seront pas visibles avant plusieurs mois / années.


Au-delà de ces considérations techniques, les considérations stratégiques sous-tendues par une telle décision posent également question. Qu’avons-nous appris de nos 20 dernières années de chevauchées militaires pas forcément victorieuses, et de celles menées par nos plus proches alliés ? Il est permis de se demander si nous en avons réellement tiré quoique ce soit…
 
Et cela, alors même que ce (nouveau) revirement met à bas (un détail…) toutes les justifications savamment distillées depuis un an pour expliquer la posture singulière française sur les opérations menées en Irak et en Syrie, et sur sa participation active à la réduction d’une nébuleuse présente sur plusieurs continents. Alors, comment expliquer (et évaluer en partie), cette décision ?