mercredi 28 novembre 2018

Forum #InnovationDéfense 2018 : entre chemin parcouru et encore à parcourir [1/2]

Avec plus de 5.000 entrées pour le Forum Innovation Défense (lors des journées professionnelles et des journées ouvertes au grand public, mêlant petits et grands), un stock volumineux de cartes de visites échangées et un nombre tout aussi impressionnant de retours de potentiels utilisateurs de futurs produits, la 1ère édition, préparée en temps contraint, semble être d'ores et déjà une réussite. Et non pas une simple V0 pleine de bugs… Une seconde édition semble d’ores et déjà être prévue pour 2019, selon certains bruits de couloir insistants.

Ce forum avait vocation à promouvoir la stratégie d’innovation du ministère des Armées comme mise en œuvre actuellement, en relevant notamment les progrès réalisés depuis une grosse année et dévoiler environ 160 projets représentatifs (et très divers) pour donner un peu de concret à cette ambition. Projets qui n’avaient évidemment pas attendu l'élan ministériel pour être lancés pour nombre d'entre eux, élan salvateur néanmoins pour plusieurs autres.

Crédits : FSV/MA.
 
Tout en montrant, par effet miroir, le chemin encore à parcourir, avec des points de grippage que certains qualifieraient de "durs" (dans le domaine technologique, des procédures, des investissements, etc.). Avec notamment le défi du passage parfois extrêmement complexe à une réelle employabilité et à la large diffusion de certaines de ces innovations.

Stratégie de l’innovation : chemin parcouru...

La relecture rapide de la série d’articles publiés ici même abordant cette question d’innovation en début d’année (introduction, expérimentations, relations utilisateurs/industries, processus, et enjeux RH) permet de se rendre compte des décisions prises, des réorganisations engagées, des dialogues ouverts, ou des premières concrétisations.

Sans en faire un inventaire à la Prévert, il est possible de mentionner l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) créée le 1er septembre pour coordonner à l'échelle nationale les initiatives et fédérer les acteurs. Avec à sa tête Emmanuel Chiva, entouré de son équipe d'une centaine de personnes, encore en cours de recrutement. Avec les pôles "Stratégies et technologies de Défense" pour l'innovation planifiée et de long terme, "Innovation Ouverte" pour capter l'innovation civile, "Valorisation de 'l'innovation" pour la communication et l'accompagnement des innovations, et "Financement et acquisition") en cours de montée en puissance. L’inauguration de l’Innovation Défense Lab (avec Starbust Accelerator) le 23 novembre comme "tiers-lieu" ouvert, consacré à l’innovation et aux partenaires extérieurs, est également une autre des avancées.


lundi 19 novembre 2018

Entretien - Une mine d'or pour la recherche - tenue31,site-musée sur l'officier français de 1918 à 1940

Laurent est l’auteur du site tenue31. Passionné par l’Histoire et par les enjeux de mémoire sur la période 1918 - 1940, il a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions sur ce patient travail de fourmi mené depuis près de deux années.

1/ Vous vous présentez comme webmestre de tenue31, musée en ligne de l'officier français de 1918 à 1940. Qui êtes-vous ? Et pourquoi ce travail ?

Je suis né dans le département de la Manche, mes grands-parents habitaient dans deux villages totalement détruits par les combats de l’opération Cobra en juillet 1944 qui permirent de débloquer le front de Normandie. A propos du déluge de feu qui s’abattit sur eux, des soldats allemands survivants diront : "Plutôt un mois à Stalingrad qu’un jour à La Chapelle-En-Juger (ndlr : commune de La Manche au cœur de ces opérations)". Très tôt, dès l’âge de 7 ans, je me suis donc intéressé à cette histoire militaire, locale et familiale en accumulant toutes sortes d’objets glanés dans les greniers. C’est adolescent, que j’ai pris conscience de l’intérêt moindre porté - à l’époque - à l’armée française d’avant 1940, considérée comme une armée de vaincus. Pendant 35 ans, j’ai consacré mes loisirs que me laissait mon métier d’ingénieur, à la connaissance de l’armée française, son histoire, ses uniformes, ses traditions. Il y a deux ans, j’ai décidé de mettre à profit mes connaissances en webmarketing pour lancer ce site. Finie la phase d’accumulation, place à la valorisation et au partage de savoirs.
2/ Vous présentez souvent cette période de 1918 à 1940 comme "oubliée", "coincée" entre les 2 grands conflits mondiaux. Pourquoi un tel oubli ?

Indéniablement, la défaite de mai-juin 1940 est la cause de cet oubli. Il s’agissait de combats entre une armée allemande qui se préparait à la guerre depuis 22 années, en réaction au traité de Versailles, et une France qui faisait tout pour l’éviter. Comme le disait Churchill, à propos des accords de Munich : "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre". Mais cette défaite majeure de l’armée française n’est pas totale. L’armée des Alpes, et les forces stationnées en Afrique, au Levant et en Asie restèrent invaincues. Ces troupes contribuèrent fortement à la libération du territoire national et à la victoire de 1945. Il est donc injuste selon moi d’occulter les 22 années d’histoire de l’armée Française qui précédèrent ces deux mois de combats.

Le commandant De Gaulle, en 1928, écrivait d’ailleurs à ce propos "Au nom de quoi et pour quels motifs perdraient-ils la fierté d'eux-mêmes ces gens dont, depuis 10 ans, l'on a tant exigé, qui ont dû garder le Rhin, occuper Francfort, Düsseldorf, la Ruhr, prêter main-forte aux Polonais et aux Tchèques, demeurer en Silésie, à Mémel, au Schleswig, surveiller Constantinople, rétablir l'ordre au Maroc réduire Abd-El-Krim, soumettre 'la Tache' de Taza, s'opposer au rezzous sahariens, prendre pied au Levant, pénétrer en Cilice, chasser Fayçal de Damas, s'installer sur l'Euphrate et sur le Tigre, réprimer l’insurrection du djebel Druze, montrer la force en tous points d'Afrique, d'Amérique, d'Océanie, contenir en Indochine l'agitation latente, protéger au milieu des émeutes et des révolutions nos établissements de Chine".

C’est, par exemple, en 1931 qu’a été construit le fort de Madama, au nord du Niger, pour affirmer la souveraineté française à la frontière libyenne et "matérialiser aux yeux de nos voisins italiens la possession de ce territoire". Qui aurait imaginé à l’époque, que ce fort, à l’origine un simple poste-grenier, vivrait une seconde vie 80 années plus tard.

lundi 12 novembre 2018

Traditions et Solidarité avec le commando de Penfentenyo

Pour commémorer les 70 ans du commando de Penfentenyo, un des 7 commandos et l'un des 2 à avoir comme capacité spécifique les équipes spéciales de neutralisation et d'observation (ESNO), inspirer un sentiment de cohésion et d’appartenance historique aux marins du commando et ouvrir le commando vers le bassin de vie dans lequel il évolue, un projet de valorisation du nouveau bâtiment du commando livré en 2017 a été initié.

"Tradition & Solidarité" a donc été lancé, un projet culturel et pédagogique innovant, premier partenariat de ce type entre une force militaire et une école d’art (l’école des Beaux Arts de Lorient - EESAB Lorient) pour célébrer les 70 ans du commando. Ce projet a vocation à concourir pour le Prix Armée-Jeunesse en 2019.

Le volet Tradition du projet consiste en la mise à l’honneur des valeurs et du patrimoine du commando par la production d’œuvres d’art retraçant son histoire et ses succès. Il comprend une stèle, un blason, une frise historique, des fresques peintes et des photos et dessins réalisées par les élèves de l'EESAB, deux peintres officiels de la marine et l’artiste breton Gyan Meer. Les oeuvres seront présentées au public et aux autorités du bassin lorientais en 2019 - possiblement au Musée de Marine Nationale de Port-Louis - avant de rejoindre le nouveau bâtiment du commando sur la base de la FORCE FUSCO à Lanester de façon permanente.

Le volet Solidarité consiste, lui, à la vente lors de la journée du marin 2019 au profit de l’ADOSM (soutien aux familles de marins et aux blessés) d'œuvres d’art - éditions originale et livre regroupant toutes les œuvres - produites par les élèves de l’EESAB après des rencontres et des échanges avec les marins du commando à l’entraînement et dans leur vie de tous les jours.

Quatre entreprises ont d’ores et déjà accepté d’être mécènes de l’opérations. Parmi elles, Alotech, Prolarge et EMD sont des PME sous-traitantes de la défense implantées dans le bassin lorientais.

Le projet recherche encore des partenaires pour financer l’exposition des œuvres des élèves de l’EESAB (peintures croquis, photos) et la réalisation du livre souvenir, ainsi que 2 triptyques qui seront peints par 2 Peintres Officiels de la Marine.

Pour l’entreprise mécène, en vertu de l’article 238bis du CGI, le mécénat ouvre droit à une réduction d’impôts sur les sociétés de 60% du don dans la limite de 5 ‰ du CA.

Pour ce qui est de la frise qui retrace les opérations extèrieures jusqu’en 2001, un travail est réalisé avec le SHD et certains anciens du commando, mais toutes les photos et souvenirs sont les bienvenus au commando.

Pour tout cela contacter l’EV(R) Jérôme Vialla 02 97 12 64 10 ou cdopfn@gmail.com