dimanche 16 février 2025

Arastelle - Faire simple pour permettre la persistance des micro-drones via un système filaire

Face à la durée très relative des batteries d’un micro-drone de 1 kg environ, quelle réponse apporter à cette limitation de leur emploi ? Leur mettre un câble d'alimentation, mais pouvoir très facilement passer d’un mode à l’autre, selon le besoin.

C’est ce que propose la start-up française Arastelle avec un dispositif simple pour rendre filaire certains drones, en les reliant à une source d’énergie avec un adaptateur et un fil ne nécessitant aucune modification du hardware et du software, et permettant donc d'utiliser un drone standard, parfois déjà détenu.

 Crédits : FSV / MA

Rester simple pour apporter une réponse pertinente à un réel irritant

Installé d’un simple clic à la place de la batterie habituelle, l’adaptateur est relié par un fil, qui peut atteindre une centaine de mètres, à une caisse faisant le volume d’une valise cabine et pesant 14 kg. Cette caisse dispose de 2 batteries lithium-ion pour fonctionner de manière indépendante entre 4 et 5h, et d’un ensemble de connecteurs pour être relié à d’autres sources d’énergie (secteur, générateur...).

Le système utilisé n’interfère pas dans la partie vol (en stationnaire ou en mouvement), qui reste gérée par le drone et la télécommande habituelle, tout comme la transmission des données. Cela facilite ainsi l’intégration en n’intervenant pas dans les softwares propriétaires des fabricants de drones et ceux de capteurs/senseurs. La tension du câble qui relie le drone à la caisse est gérée finement afin d’économiser la puissance nécessaire au vol, d'en limiter autant que de besoin le bruit, et éviter un câble trop lâche qui irait s’enrouler dans des obstacles à proximité.

Ainsi, il ne s’agit pas de développer un système avec un drone ad hoc, comme d’autres propositions qui existent, mais de s’appuyer sur des drones déjà connus et maitrisés par les utilisateurs, avec un système simple, robuste, standard donc sans optionnel.

jeudi 13 février 2025

Helsing - Industrialiser et opérationnaliser l'intelligence artificielle embarquée à des fins militaires

Avec les annonces faite par la société fondée en Allemagne Helsing, quelques grandes problématiques industrielles et capacitaires semblent donc avoir trouvé des débuts de solutions à encore confirmer.

- Embarquabilité de l’intelligence artificielle : il s’agit de mettre sur des drones d'une vingtaine de kilos pour moins d'1 m de long et d’envergure : plus de 4 kg de charge explosive, des batteries pour la propulsion et l’alimentation des systèmes, 4 moteurs électriques à hélices, des larges gouvernes (cf. ci-dessous), une partie liaison de données, des capteurs optroniques jour/nuit « pas forcément d’une excellente qualité » (donc avec des coûts pas les plus élevés) mais dont les performances de détection, reconnaissance et identification sont fortement augmentées grâce à des algorithmes qui tournent sur des central processing units (CPU) de taille réduite qui sont installées à bord pour faire du traitement en embarqué. Tout cela doit tenir dans un volume relativement réduit, supporter les contraintes aéronautiques et être convenablement alimenté en énergie.
 

Crédits : Helsing.

- Intégration hardware / software : du fait des profils d'attaque recherchés de la munition télé-opérée (haute vitesse, virages serrés...) pour réduire les possibilités d’être neutralisé de manière cinétique avant de faire but et du fait de l’optimisation nécessaire de la charge utile embarquée, une architecture dédiée a été développée, plutôt que de repartir en se basant sur des designs existants de drones. L'empennage arrière en forme de croix de Saint André et les 4 moteurs à hélices placés à l’arrière garantissent la possibilité d’avoir ces profils de vol adéquats, notamment pour la phase terminale des vols. Sur le plan des ressources humaines, cela nécessite évidemment de s’ouvrir à des profils autres, alors que la société était jusqu’à présent surtout composée de data scientists, de développeurs, etc. Il s'agit en plus d'avoir pour la société qui développe ce produit une gestion plus maitrisée des coûts et des tarifs, en n'étant pas uniquement sous-traitant d'un fabricant de la partie hardware, quand la part software et algorithmique est généralement plus complexe à chiffrer, à la fois au moment de l'achat, mais encore plus dans la prise en compte contractuelle de l'amélioration continue (A quel rythme ? A quels coûts ? Avec quelles assurances ? Etc.).