jeudi 29 mai 2025

A400M - En version 'Forces spéciales'

Sur la flotte de 24 appareils de transport A400M livrés à la 61è escadre de transport de l'armée de l'Air et de l'Espace, et en attendant un 25ème appareil à venir cette. année, l'escadron de transport 3/61 Poitou de la Brigade des Forces Spéciales Air (BFSA) a un droit de tirage de 2 appareils en mode "bons de guerre" en alerte pour tenir le contrat opérationnel des opérations spéciales. C'est à dire des appareils déjà aux derniers standards en termes d'auto-protection, de suivi de terrain, avec un certain potentiel d'heures de vol sans grandes butées calendaires...
 

Selon les opérations à mener, les A400M prélevés peuvent alors recevoir des kits spéciaux. En une petite demi-journée, les mécaniciens de l'escadron 3/61 Poitou peuvent les transformer en plateforme C3ISTAR (command, control, communications, intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance) en reprenant les kits développés pour les C-160 Transall et en les câblant. Ils servent ainsi de postes de commandement aériens et de plateformes de renseignement. Sont installés des antennes de communications satellitaires mises sur des supports épousant les panneaux des issues de secours pour de la communication à haut débit et à longue portée, une boule optronique mise sur un support épousant l'une des portes latérales, des consoles de poste de commandement fixées sur les rails en soute, etc. Tout en ayant encore en soute de la place pour accueillir des opérateurs équipés, du matériel, du ravitaillement, voire des petits véhicules.

vendredi 23 mai 2025

Arquus - Vers une solution rapidement disponible pour la lutte anti-drones généraliste sous blindage (+MAJ)

Donner rapidement aux militaires non spécialisés (hors artilleurs sol-air) une capacité de détection et de neutralisation des drones (type FPV et autres de moins de 10 kg) depuis leurs blindés. Telle est l’ambition des travaux menés sur fonds propres par Arquus et sa branche Hornet dédiée aux tourelleaux téléopérés (TTO) développés et assemblés en France. Le TTO Air Guard est ainsi passé au stade de démonstrateur avec la réalisation de premières détections suivies de ralliements automatiques sur une piste radar, et peut basculer rapidement au stade de prototype avant production.
 
 
Cette version repensée du TTO s’appuie sur un TTO standard Hornet T1, avec une mitrailleuse modèle M2HB (Heavy Barrel) en 12,7mm ou Mag 58 en 7,62mm. Les équipes d’Arquus ont installé un radar de détection, de suivi et d’identification sur la couronne tournante, accueillant à ce jour le système d’auto-protection Galix (fourni par le groupe Etienne Lacroix). Pesant moins de 5 kg, le radar à un panneau n’empêche pas le fonctionnement normal du TTO : les pots de munitions multi-spectrales restent disponibles, tout comme le bloc optronique de Safran, la couronne reste mobile indépendamment de la partie armement du TTO, etc. Au niveau de l’écran du TTO est ajouté un écran d’interface de remontées d’alertes, qui permet de sélectionner la piste à suivre et à éventuellement traiter. La tourelle effectue un ralliement automatique sur le plot radar en quelques millisecondes, offrant une solution de tir immédiate grâce à son double gisement et une conduite de tir adaptée par les équipes au tir sur drone (via des mitrailleuses en 12,7mm ou en 7,62mm). 
 

mardi 13 mai 2025

Comand AI - Les assistants digitaux pensés en France des officiers d’état-major

Une création en septembre 2023. Déjà 12M€ levés en plusieurs levées. 3 produits en pleine montée en maturité. Un peu plus de 20 employés, avec des anciens de Palantir ou d’Andurill de retour en France, ou d’Open AI. 2 bureaux (en France et en Grande-Bretagne). Des 1ers contrats fermes signés en France et à l’étranger (comme en Allemagne), et d’autres pistes sérieuses à l’export (Grande-Bretagne, Ukraine, Pologne, Émirats Arabes Unis, Organisation du Traité de l'Atlantique Nord…). En moins de deux ans, la trajectoire du développement de la société française Comand AI est rapide, pour ne pas dire exponentielle, en bascule avant permanente pour tenir le rythme de l’évolution technologique et celui de la concurrence.

A l’origine, une intuition sur l’apport que pourrait apporter de manière raisonnée et rapide les algorithmes d’intelligence artificielle sur les taches les plus chronophages pour les structures de commandement, en offrant des briques utiles dans la boucle de déçision : « Plus qu’une simple automatisation pour gagner du temps, il s’agit d’une augmentation », explique la société. Ces structures de commandement sont composées de militaires, rares, dont la formation est longue et couteuse. Il y a dans les armées françaises un pool de 2.000 officiers environ en mesure de tenir des postes dans des structures hautes de commandement (brigade, division, corps d’armée…). Avec un peu plus de 100 à 200 nouveaux officiers formés par an. Sans même prendre en compte des taux forcément élevés d’attrition pour tenir correctement dans la durée ces structures en cas mise en œuvre des contrats opérationnels les plus exigeants, il en faudrait environ 10 fois plus.

samedi 3 mai 2025

Sesame Acoustics - Comment répondre par l’acoustique à l’impasse capacitaire actuelle de la couteuse et complexe fonction détection/localisation

Il est plus fréquent de mentionner la nécessité de faire autrement que de décrire concrètement comment y arriver, notamment quand il s’agit de répondre à une impasse capacitaire où les rendements sont décroissants du fait des coûts (quels qu’ils soient : financiers, humains…) qui augmentent sans apporter d’avantages tactiques décisifs.

Fondée en décembre 2022, la start-up alsacienne Sesame Acoustics apporte des réponses aux grandes questions que se posent tous combattants : Où est l’ennemi ? Depuis où cela tire ? Qui tire ? Pour y parvenir, Sesame Acoustics s’appuie sur la révolution qu’a connue ces dernières années l’acoustique, grâce à la simultanéité de « la réduction des prix des capteurs et des systèmes embarqués, l’augmentation de la puissance de calcul et d’analyse des sons, et la facilité à diffuser des alertes par la connectivité radio ». Elle concentre surtout ses efforts là où il y a le plus de valeur ajoutée, la couche logicielle, en s’appuyant sur des capteurs réellement à bas coûts, de simples téléphones portables. Ils permettent d’espérer regagner de la masse (du fait de coûts d'acquisition réduits), au service d'une plus grande efficacité de la boucle distribuée renseignement / acquisition / neutralisation.

Pour le développement de la solution MOSAIC (Moyen de Surveillance Acoustique Intelligente et Connectée), il ne fût pas question de concentrer ses efforts sur le développement du hardware, du fait du parti pris de s’appuyer sur des portables mis en réseau. Chaque combattant peut en posséder un, comme ceux portés au poignet ou sur des interfaces pectorales placées sur le gilet de combat ou le porte-plaques. Ils coûtent de l’ordre de 300€ (pour ceux de la marque Crosscall, par exemple), un investissement minimum, sont durcis pour mieux résister aux chocs, à l’humidité et aux changements de températures, et peuvent embarquer une batterie supplémentaire pour encore gagner en autonomie (jusqu'à 10 ou 15 jours). Dans l'armée de Terre, ils sont utilisés aujourd’hui comme terminaux du Système d'information unique du programme Scorpion - Débarqué (SICS-DEB). Plus globalement, de tels produits bénéficient de l’effort de R&D de plusieurs milliers d’ingénieurs de par le monde, qui fiabilisent ces objets du quotidien, notamment au niveau des microphones, de la consommation d’énergie et de la transmission de données. Il n’y a donc aucune valeur ajoutée importante atteignable rapidement via un effort de R&D. Sesame Acoustics les prends donc comme ils sont.