J’aurais pu publier cet article lors de la Journée internationale de la femme (le 8 mars), mais poursuivre la réflexion entamée par l’article de Charles Bwele sur l’intégration de femmes à bord des sous-marins de l’US Navy est aussi une bonne occasion.
La nouvelle n’est pas récente puisqu’elle date du mois de février 2009. Une unité de Marines composée uniquement de femmes opère dans la poudrière du Sud afghan. L’équipe expérimentale du 3rd Battalion, 8th Marine Regiment a depuis été relevé par une équipe issue du 2nd Battalion, 2nd Marine Regiment, atteignant le nombre d’une petite centaine de personnels.
Le concept n’est pas nouveau puisque en Irak le programme « Lionnes » est mis en place au sein de la I Marine Expeditionary Force en 2006 dans la province al-Anbar. Des équipes de recherche composées de femmes sont entraînées afin de mener des opérations de fouilles d’habitations, de gardes de check-points et de fouilles corporelles sur les femmes irakiennes. L’emploi de kamikazes femmes étant alors un mode d’action insurgé très répandu et les insurgés employaient souvent les femmes pour transporter discrètement du matériel sensible. Ainsi, les taches menées par ces équipes et visant à réduire la menace envers la Force sont surtout cinétiques. L’entraînement est en conséquence : tirs, tactiques d’investigation de bâtiments, désamorçages de charges, etc. En 2008, les « Lionnes » sont même chargées d’entraîner les personnels féminins de la nouvelle armée et police irakiennes.
En Afghanistan, la logique est diamétralement opposée, signe sans doute visible d’une meilleure compréhension et intégration des nécessités de la contre-insurrection. Le Corps des Marines étant, encore une fois, en pointe pour la concrétisation de mesures visant à mieux s’intégrer dans l’environnement opérationnel. En effet, les Marines des équipes ont pour mission principale de créer des liens avec les femmes afghanes, interagissant ainsi avec potentiellement 50% de la population. Par les contacts auprès des femmes se sont aussi leurs enfants qui peuvent être touchés par les messages délivrés (et peuvent être moins enclins à rejoindre le rang des insurgés…).
En Irak mais encore plus en Afghanistan, il est impossible culturellement pour leurs camardes hommes de réaliser certaines tâches tant il est inadmissible qu’un homme regarde, touche ou parle à une femme afghane, accompagnée ou non de son mari. Le général commandant de la FIAS ordonnant même dans sa Directive tactique de Juillet 2009 : « Units will provide female searchers and a discreet search area for the search of female occupants ». Un homme afghan ne pouvant lui aussi interagir avec les femmes, cette unité féminine est donc bénéfique aussi bien pour la FIAS que pour une armée nationale afghane très peu féminisée.
La nouvelle n’est pas récente puisqu’elle date du mois de février 2009. Une unité de Marines composée uniquement de femmes opère dans la poudrière du Sud afghan. L’équipe expérimentale du 3rd Battalion, 8th Marine Regiment a depuis été relevé par une équipe issue du 2nd Battalion, 2nd Marine Regiment, atteignant le nombre d’une petite centaine de personnels.
Le concept n’est pas nouveau puisque en Irak le programme « Lionnes » est mis en place au sein de la I Marine Expeditionary Force en 2006 dans la province al-Anbar. Des équipes de recherche composées de femmes sont entraînées afin de mener des opérations de fouilles d’habitations, de gardes de check-points et de fouilles corporelles sur les femmes irakiennes. L’emploi de kamikazes femmes étant alors un mode d’action insurgé très répandu et les insurgés employaient souvent les femmes pour transporter discrètement du matériel sensible. Ainsi, les taches menées par ces équipes et visant à réduire la menace envers la Force sont surtout cinétiques. L’entraînement est en conséquence : tirs, tactiques d’investigation de bâtiments, désamorçages de charges, etc. En 2008, les « Lionnes » sont même chargées d’entraîner les personnels féminins de la nouvelle armée et police irakiennes.
En Afghanistan, la logique est diamétralement opposée, signe sans doute visible d’une meilleure compréhension et intégration des nécessités de la contre-insurrection. Le Corps des Marines étant, encore une fois, en pointe pour la concrétisation de mesures visant à mieux s’intégrer dans l’environnement opérationnel. En effet, les Marines des équipes ont pour mission principale de créer des liens avec les femmes afghanes, interagissant ainsi avec potentiellement 50% de la population. Par les contacts auprès des femmes se sont aussi leurs enfants qui peuvent être touchés par les messages délivrés (et peuvent être moins enclins à rejoindre le rang des insurgés…).
En Irak mais encore plus en Afghanistan, il est impossible culturellement pour leurs camardes hommes de réaliser certaines tâches tant il est inadmissible qu’un homme regarde, touche ou parle à une femme afghane, accompagnée ou non de son mari. Le général commandant de la FIAS ordonnant même dans sa Directive tactique de Juillet 2009 : « Units will provide female searchers and a discreet search area for the search of female occupants ». Un homme afghan ne pouvant lui aussi interagir avec les femmes, cette unité féminine est donc bénéfique aussi bien pour la FIAS que pour une armée nationale afghane très peu féminisée.
Insérés au sein des troupes en opérations, ces Marines sont surtout en charge de collecter des informations sur la perception de la Force, sur le mode de vie de la population, leurs besoins en aide humanitaire et médicale, etc. Elles n’hésitent pas par respect de la culture à retirer leur casque et leur gilet de combat, tout en portant un voile couvrant leurs cheveux. La conquête du soutien de la population et de son libre choix de soutenir le Gouvernement de la République Islamique d’Afghanistan (GIRoA) passent aussi par les femmes afghanes qu’il est nécessaire de convaincre.
Nous sommes bien loin alors de l’image de Marines mégères utiles pour garder et surveiller des bâtiments et des axes. Une certaine forme de reconnaissance…
2 commentaires:
Des idées intéressantes. A voir comment les unités s'articulent et quels résultats elles peuvent obtenir.
Savez-vous si l'armée française s'interroge sur un usage tactique des féminines plus conventionné ?
Cordialement,
Pour l'armée française, rien qui ira jusqu'à ce niveau. Cela reste du ponctuel.
Néanmoins, il est visible que les personnels féminins, pas forcément issues des unités de combat, sont amenées en Afghanistan à mener les missions de fouilles et de contacts avec les Afghanes.
Ainsi, on peut trouver des photos et des reportages de personnels des unités logistiques, sanitaires ou administratives qui sont sur le terrain dans cette optique d'interactions.
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