lundi 31 mars 2014

Mali - Militaires français, maliens et tchadiens face à une guérilla...

Rien de très confidentiel comme contenu, mais des points intéressants...

Tout en appuyant la montée en puissance des forces armées maliennes (FAMA) et de la mission onusienne (MINUSMA), les militaires français de l'opération Serval poursuivent au Mali leur lutte contre les groupes armés terroristes - GAT (car des groupes non-armés terroristes existent ?).

Comme noté dans un récent article, les militaires français des unités conventionnelles font face aujourd'hui surtout à un adversaire mobile, léger et fuyant. Ainsi, les militaires du 7ème BCA (Varces) n'ont eu aucun contact avec ces GAT depuis leur arrivée au Mali (fin janvier).


Évitant généralement les contacts directs, les GAT privilégient les modes d'actions indirects : pose de mines sur les voies les plus employées, utilisation d'IEDs (Improvised Explosive Devices), tirs de roquettes (type CHICOMs), etc. 

Michael Yon, ancien membre des forces spéciales américaines, aujourd'hui journaliste free-lance (souvent intégré au sein d'unités militaires en Irak et en Afghanistan), a récemment publié 3 intéressants documents (avant d'autres ?) permettant d'illustrer ces modes d'actions ennemis.

Peut-être retravaillés par Michael Yon, n'ayant (étrangement) aucune mention de niveau de confidentialité, ces documents donnent des informations sur des événements s'étant déroulés dans le Nord du Mali fin 2013, notamment à Tessalit et à Gao. 

Ces compte-rendus d'événements (SITREP) sont, sans doute, de niveau GTIA - Groupement Tactique InterArmes (peut-être du S2 - le bureau renseignement) et distribués aux différents partenaires de ces unités (GTIA malien, unités de la MINUSMA, etc.).




A noter :
  • L'action des équipes de déminage (EOD) des bataillons maliens qui agissent quasiment chaque fois aux côtés des équipes EOD de l'opération Serval.
  • Si ces équipes existent au sein des unités maliennes, les DAO (détachements d'assistance opérationnels) se révèlent encore indispensables pour conseiller ces équipes maliennes.
  • Les IEDs sont réalisés avec des munitions extrêmement variées (des stocks pillés des FAMA ou d'ailleurs) : roquettes de 57mm bulgares, roquette de 122mm, obus de mortier chinois, etc. 
  • Des munitions pouvant être utilisés dans des montages improvisés (peu complexes) sont encore disponibles malgré donc les tonnes d'explosifs déjà découvertes depuis janvier 2013.
  • L'importance du renseignement de la population pour de telles découvertes, les unités maliennes interagissant avec la population étant une importante plus-value.
  • A la différence des compétences maîtrisées par des insurgés en Afghanistan, les dispositifs, bien que potentiellement dévastateurs, sont souvent assez sommaires (en moyenne).
  • Le 1er événement montre une attaque complexe (avec un véhicule suicide et des combattants équipés de gilets d'explosifs), mode d'action plus directe que les 2 autres événements.
  • Les informations sont transmises à l'équipe WIT - Weapon Intelligence Team (une innovation issue de l'expérience afghane) pour les exploiter (numéros de série, contenu des téléphones, etc.).
  • Lors du 2nd événement, le rédacteur note que le téléphone comportait des SMS avec des numéros issus du Mali, du Niger et de l'Algérie...
Sur l'Afghanistan, Michael Yon avait publié en 2009 un intéressant PPT sur les tactiques adverses : The eagle went over the moutain.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut plutot comprendre qu'il existe des groupes armes non terroristes!!

Unknown a dit…

au Mali les roquettes ne sont pas de type Chicom (Chinese Commnist), car la Chicom a un calibre de 107mm. Les roquettes au Mali sont de 122mm, car issues des stocks de BM21 de l'armée malienne, voire libyenne.

Anonyme a dit…

Il existe aussi des terroristes non armés, qui agissent entre autres sur le web avec des actions ciblés contre les grandes institutions nationales et privées. A moins de considéré le PC comme une arme, ce qui est le cas dans ce genre d'attaques...