mardi 30 septembre 2014

Lecture pour commencer à y comprendre quelque chose - "Attention : Cyber !"

Grâce et face aux évolutions induites par le cyber-électronique, pourquoi et comment penser autrement le phénomène guerrier et agir différemment ? Pour les deux officiers de l'armée de Terre, auteurs de l'ouvrage "Attention : Cyber !", il s'agit, en retournant la citation d'Henri Bergson, de proposer des réponses à ces deux questions en "Pensant en homme d'action pour pouvoir agir en homme de pensée". Car, si "le cyber ne permet pas de gagner seul la guerre, mais que perdre dans le cyber, c'est perdre tout court", encore faut-il en prendre conscience, être convaincu et s'adapter en conséquence.

 
Si la guerre, sujet central de l'ouvrage (ce qui exclut donc de facto certaines problématiques liées au cyberespace), ne change pas de nature, restant cette activité humaine immuable d'affrontement de volontés, elle change bien de visage nécessitant une adaptation pour faire face à cette évolution, plus qu'à une quelconque révolution comme le démontre les auteurs par la mise en perspective historique préalable.
 

mardi 23 septembre 2014

Irak - Faut-il rajouter des bâtons de dynamite dans la chaudière ?

Le gouvernement français a donc jugé que la balance bénéfices-risques, pour reprendre une expression issue du domaine médical, permettait et réclamait une plus grande participation militaire de la France (car elle participait déjà de fait) dans l’application du traitement administré aux menaces que fait peser l’Etat islamique.
 
 
Du fait de nos intérêts, de nos valeurs et de nos alliés (3 critères qui peuvent permettre d’apprécier génériquement une décision de participer ou non à une coalition), un pas de plus a été franchi avec une mission aérienne par jour depuis 1 semaine. Nos forces ont même mené une 1ère frappe, utilisant pour cela pas moins de 4 appareils (1 ATL-2, 2 Rafale, 1 C-135 ayant effectué son 1er vol en 1964 cela dit en passant), belle illustration, au-delà de l’aspect technique d’un raid mené avec succès, d'une certaine forme d’épuisement du modèle occidental de la guerre tant les parkings à détruire sont nombreux en Irak pour des moyens comptés...

Maintenant, pour les responsables politiques français, il y a, pour combler déjà un certain retard, une triple nécessité d’information, notamment via la séquence médiatico-politique en cours (allocution du Président suite aux 1ères frappes, participation au 20H de France 2 du ministre de la Défense ce jour, débats au Parlement demain…).

lundi 8 septembre 2014

Entretien - Les sapeurs français au combat en Afghanistan (Christophe Lafaye)

Christophe Lafaye vient de recevoir le Prix d’Histoire militaire 2014 de la DMPA (Ministère de la Défense) pour sa thèse « L’emploi du génie en Afghanistan (2001-2012). Adaptation d’une arme en situation de contre-insurrection. Hommes, matériel, emploi », réalisée sous la direction du LCL Rémy Porte. Chercheur rattaché au CHERPA (IEP d’Aix-en-Provence), il est également officier de réserve au 19e Régiment du Génie (Besançon).

Il a bien voulu répondre à nos questions, dans un long (et riche) entretien visant à mettre en avant le délicat travail réalisé par nos sapeurs en Afghanistan durant ces 12 années, tout en l'intégrant dans le temps long de l'histoire récente de l'arme du génie d'une part, et des opérations interarmes d'autre part. Il est également un hommage aux 13 sapeurs qui y ont perdu la vie dans l'accomplissement de leur mission. Ne les oublions pas.

 
1/ Pour les sapeurs français, les opérations en Afghanistan s'inscrivent-elles dans une continuité historique ou marquent-elles une rupture ?

Nous ne pouvons pas parler franchement de rupture mais de la poursuite d’une évolution. L’Afghanistan est un moment de redécouverte des savoir-faire propres à la lutte de contre-guérilla, avec les techniques et les moyens du XXIème siècle. L’armée française puise dans sa riche histoire coloniale, dans « les bonnes pratiques » de ses alliés et dans la capacité d’innovation de ses hommes. A l’échelle de l’histoire du génie des 50 dernières années, ce conflit semble répondre à la première guerre du Golfe (1990-1991), qui avait été propice à la redécouverte des actions offensives dans le cadre d’un conflit conventionnel en coalition. Cette guerre, ainsi que les opérations de maintien de la paix de l’ONU et celles menées sous l’égide de l’OTAN, ont façonné le génie qui se trouve projeté en Afghanistan dès la fin de l’année 2001. De mon point de vue, nous pouvons voir s’esquisser une forme de continuité, marquée, il est vrai, par les nombreuses inflexions politiques au fil des « Livres Blancs ».

mercredi 3 septembre 2014

Felin - La reine a pris trop de poids

Trop lourd et trop encombrant, sauf peut-être en défensive et de nuit. La reine des batailles française est bien contrainte à une sévère cure d'amaigrissement, en plus d'une réflexion innovante sur la modularité, pour retrouver des marges d'efficacité. Le constat évoqué par des militaires du 8ème RPIMa sur le système d'arme FELIN en combat, à pied ou motorisé, en localité est à ce sujet sans appel. Rien de fondamentalement non connu (quoique...), mais un rappel et une synthèse.

 
Ayant commencé à le recevoir fin 2011 le système FELIN, le 8ème RPIMa (Castres) a eu l'occasion de l'utiliser en zone urbaine en opérations extérieures (l'année dernière à Bangui) comme au centre d'entraînement Cenzub (Sissonne), pour des évaluations ou des expérimentations. Une expérience qui permet d'amasser quelques avis frappés du coin du bon sens sur son utilisation.