Regagner pas à pas une réelle souveraineté de développement et de production sur certaines briques technologiques aujourd’hui non maitrisées et utilisées dans les drones : c’est le défi qu'entend relever la société Drone Français lancée fin 2024.
S’appuyant sur leur expérience de Multinnov, fabricant de drones pour les inspections en espaces confinés, les dirigeants de la société ont dû se confronter aux difficultés d’avoir une pleine maitrise sur les contrôleurs de vitesse électroniques (Electronic Speed Controler - ESC en Anglais) ou les cartes de vol, éléments critiques pour la maitrise de profils de vol de plus en plus complexes dans certains contextes d'utilisation. Drone Français est ainsi l’aboutissement de 5 ans d’effort dans le domaine : "Nous nous sommes dit, qu’à la vue du contexte géopolitique, une renationalisation de l’industrie allait voir le jour. Ce qui est le cas aujourd’hui. Drone Français arrive donc au moment parfait", indique Maxime Bignard, un des dirigeants à l'origine de l'initiative. Drone Français s’appuie sur le savoir-faire de Multinnov, "sinon la société n’aurait pu exister", poursuit-il. "Aujourd’hui, la majorité des dronistes français achètent des solutions
asiatiques, car ils n’ont pas le choix, et assemblent avec des PCB
intermédiaires. Drone Français permet vraiment d’avoir une solution
optimisée et souveraine", explique-t-il.
Le vol en intérieur, qui est la spécificité de niche de Multinnov, a permis aux entrepreneurs de rapidement avoir une connaissance fine des contraintes technologiques rencontrées, dans des vols en espace confiné plus contraignants et demandant plus de précision que des vols en espace ouvert. « Cela nous a mis face à de réels défis d’ingénierie, que nous avons su développer sur fond propres. Les technologies disponibles n’étaient pas adaptées aux drones que nous développions, et en plus il fallait les embarquer dans des drones aux spécifications particulières. Pour le vol extérieur, les technologies utilisées sont plus facilement accessibles en se fournissant en Asie. Pour le vol en extérieur, il n’y avait pas forcément une nécessité aussi forte de faire des développements profonds », précise le dirigeant.