Cet entretien avec le lieutenant-colonel Garnier, officier de l'armée de Terre détaché au Laboratoire de Recherche sur la Défense de l'Ifri et auteur du récent Focus stratégique "Le pari de l'amphibie: risque tactique, influence stratégique", a été réalisé en collaboration avec le blog Ultima Ratio.
1. En quoi les opérations amphibies se différencient-elles d’autres opérations militaires ?
La rupture de milieu entre la mer et la terre est la caractéristique majeure d’une opération amphibie. Cette rupture intervient sur une côte potentiellement hostile, en l’absence d’infrastructures portuaires utilisables, sans quoi il ne s’agirait que d’un transport maritime stratégique.
La rupture de milieu entre la mer et la terre est la caractéristique majeure d’une opération amphibie. Cette rupture intervient sur une côte potentiellement hostile, en l’absence d’infrastructures portuaires utilisables, sans quoi il ne s’agirait que d’un transport maritime stratégique.
Cette rupture physique a deux corollaires majeurs. D’une part, elle entraîne une difficulté logistique considérable puisqu’il faut débarquer les approvisionnements en l’absence d’infrastructures dédiées, ce qui ralentit le tempo de l’opération et rend délicate son exploitation (difficulté à débarquer les renforts). D’autre part, les unités terrestres débarquées ont été plus ou moins dissociées tactiquement en embarquant dans les différentes barges de débarquement. Avant de combattre de manière optimale, il leur faut donc se reconstituer, éventuellement sous le feu de l’ennemi et à découvert.