Selon les opérations à mener, les A400M prélevés peuvent alors recevoir des kits spéciaux. En une petite demi-journée, les mécaniciens de l'escadron 3/61 Poitou peuvent les transformer en plateforme C3ISTAR (command, control, communications, intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance) en reprenant les kits développés pour les C-160 Transall et en les câblant. Ils servent ainsi de postes de commandement aériens et de plateformes de renseignement. Sont installés des antennes de communications satellitaires mises sur des supports épousant les panneaux des issues de secours pour de la communication à haut débit et à longue portée, une boule optronique mise sur un support épousant l'une des portes latérales, des consoles de poste de commandement fixées sur les rails en soute, etc. Tout en ayant encore en soute de la place pour accueillir des opérateurs équipés, du matériel, du ravitaillement, voire des petits véhicules.
jeudi 29 mai 2025
A400M - En version 'Forces spéciales'
Selon les opérations à mener, les A400M prélevés peuvent alors recevoir des kits spéciaux. En une petite demi-journée, les mécaniciens de l'escadron 3/61 Poitou peuvent les transformer en plateforme C3ISTAR (command, control, communications, intelligence, surveillance, target acquisition and reconnaissance) en reprenant les kits développés pour les C-160 Transall et en les câblant. Ils servent ainsi de postes de commandement aériens et de plateformes de renseignement. Sont installés des antennes de communications satellitaires mises sur des supports épousant les panneaux des issues de secours pour de la communication à haut débit et à longue portée, une boule optronique mise sur un support épousant l'une des portes latérales, des consoles de poste de commandement fixées sur les rails en soute, etc. Tout en ayant encore en soute de la place pour accueillir des opérateurs équipés, du matériel, du ravitaillement, voire des petits véhicules.
vendredi 23 mai 2025
Arquus - Vers une solution rapidement disponible pour la lutte anti-drones généraliste sous blindage (+MAJ)
mardi 13 mai 2025
Comand AI - Les assistants digitaux pensés en France des officiers d’état-major
Une création en septembre 2023. Déjà 12M€ levés en plusieurs levées. 3 produits en pleine montée en maturité. Un peu plus de 20 employés, avec des anciens de Palantir ou d’Andurill de retour en France, ou d’Open AI. 2 bureaux (en France et en Grande-Bretagne). Des 1ers contrats fermes signés en France et à l’étranger (comme en Allemagne), et d’autres pistes sérieuses à l’export (Grande-Bretagne, Ukraine, Pologne, Émirats Arabes Unis, Organisation du Traité de l'Atlantique Nord…). En moins de deux ans, la trajectoire du développement de la société française Comand AI est rapide, pour ne pas dire exponentielle, en bascule avant permanente pour tenir le rythme de l’évolution technologique et celui de la concurrence.
A l’origine, une intuition sur l’apport que pourrait apporter de manière raisonnée et rapide les algorithmes d’intelligence artificielle sur les taches les plus chronophages pour les structures de commandement, en offrant des briques utiles dans la boucle de déçision : « Plus qu’une simple automatisation pour gagner du temps, il s’agit d’une augmentation », explique la société. Ces structures de commandement sont composées de militaires, rares, dont la formation est longue et couteuse. Il y a dans les armées françaises un pool de 2.000 officiers environ en mesure de tenir des postes dans des structures hautes de commandement (brigade, division, corps d’armée…). Avec un peu plus de 100 à 200 nouveaux officiers formés par an. Sans même prendre en compte des taux forcément élevés d’attrition pour tenir correctement dans la durée ces structures en cas mise en œuvre des contrats opérationnels les plus exigeants, il en faudrait environ 10 fois plus.
samedi 3 mai 2025
Sesame Acoustics - Comment répondre par l’acoustique à l’impasse capacitaire actuelle de la couteuse et complexe fonction détection/localisation
Il est plus fréquent de mentionner la nécessité de faire autrement que de décrire concrètement comment y arriver, notamment quand il s’agit de répondre à une impasse capacitaire où les rendements sont décroissants du fait des coûts (quels qu’ils soient : financiers, humains…) qui augmentent sans apporter d’avantages tactiques décisifs.
Fondée en décembre 2022, la start-up alsacienne Sesame Acoustics apporte des réponses aux grandes questions que se posent tous combattants : Où est l’ennemi ? Depuis où cela tire ? Qui tire ? Pour y parvenir, Sesame Acoustics s’appuie sur la révolution qu’a connue ces dernières années l’acoustique, grâce à la simultanéité de « la réduction des prix des capteurs et des systèmes embarqués, l’augmentation de la puissance de calcul et d’analyse des sons, et la facilité à diffuser des alertes par la connectivité radio ». Elle concentre surtout ses efforts là où il y a le plus de valeur ajoutée, la couche logicielle, en s’appuyant sur des capteurs réellement à bas coûts, de simples téléphones portables. Ils permettent d’espérer regagner de la masse (du fait de coûts d'acquisition réduits), au service d'une plus grande efficacité de la boucle distribuée renseignement / acquisition / neutralisation.
Pour le développement de la solution MOSAIC (Moyen de Surveillance Acoustique Intelligente et Connectée), il ne fût pas question de concentrer ses efforts sur le développement du hardware, du fait du parti pris de s’appuyer sur des portables mis en réseau. Chaque combattant peut en posséder un, comme ceux portés au poignet ou sur des interfaces pectorales placées sur le gilet de combat ou le porte-plaques. Ils coûtent de l’ordre de 300€ (pour ceux de la marque Crosscall, par exemple), un investissement minimum, sont durcis pour mieux résister aux chocs, à l’humidité et aux changements de températures, et peuvent embarquer une batterie supplémentaire pour encore gagner en autonomie (jusqu'à 10 ou 15 jours). Dans l'armée de Terre, ils sont utilisés aujourd’hui comme terminaux du Système d'information unique du programme Scorpion - Débarqué (SICS-DEB). Plus globalement, de tels produits bénéficient de l’effort de R&D de plusieurs milliers d’ingénieurs de par le monde, qui fiabilisent ces objets du quotidien, notamment au niveau des microphones, de la consommation d’énergie et de la transmission de données. Il n’y a donc aucune valeur ajoutée importante atteignable rapidement via un effort de R&D. Sesame Acoustics les prends donc comme ils sont.
jeudi 3 avril 2025
Quelques remarques (non exhaustives) de retour du salon SOFINS
- L’offre industrielle française en matière de drones matures est aujourd’hui globalement là, avec un rattrapage du retard particulièrement important. Il y a une réelle profusion en termes de spécifications/performances. Évidemment, des optimisations sont encore à rechercher, des rapprochements entre acteurs de la filière sont à réaliser, mais il y a un réel espoir de parvenir à des produits utilisables.
- Le drone, c’est bien, mais finalement ce sont à la fois les charges utiles et l’intégration dans un système qui sont les plus importantes. La modularité est encore relative chez certains, tout comme la miniaturisation de certaines charges, et le juste milieu entre la logique propriétaire et la logique ouverte n’est pas toujours trouvé pour l’intégration dans des systèmes simples de partage de données.
- La mise à disposition de cadres réalistes et récurrents d'essais et d'expérimentations est un vrai sujet pour les utilisateurs et les industriels, pour pouvoir jouer la profondeur du champ de bataille, l'affrontement des Rouges contre les Bleus, les aspects cinétiques, etc. Cela limite grandement les réflexions sur les cas d'usages, aujourd'hui sans limites, et qui sont les vrais différenciants en termes d'expérience engrangée par les partenaires plus avancés ou les possibles adversaires.
- A l’inverse de la partie aérienne, l’offre en robots terrestres assez matures est encore relativement restreinte (quand bien même elle se structure autour d’une trame en masse relativement claire aujourd’hui : les petits, les moyens et les plus gros), avec des caractéristiques physiques du milieu terrestre rendant plus complexes le sujet de la mobilité et de l'autonomie (quand les robots sont quasi tous pleinement téléopérés avec peu d'aides)
- L'intérêt de plateformes (véhicules, hélicoptères, avions, drones…) pas forcément si légères et compactes est bien perçu pour porter ici certains armements collectifs, lancer tels drones ou robots, servir de nourrice logistique, etc. Avoir des extensions possibles de type système mère – systèmes filles. Le tout sans multiplier les interfaces, les systèmes C2 (qui doivent accueillir des flottes de robots/drones hétérogènes), etc. C'est encore à des phases parfois embryonnaires de réflexion, mais cela avance, et pourrait avancer (si là aussi le sujet qualification/certification accompagne le mouvement plus qu'il ne le freine).
lundi 24 mars 2025
Mission (pas totalement) impossible - Sur les matériels d'origine française au sein des forces armées américaines
En moyenne, 200 à 300 millions de $ de biens à usage militaire sont importés par an par les États-Unis depuis la France depuis une dizaine d’années. Un montant qui est relativement stable d’ailleurs.
jeudi 13 mars 2025
Asterodyn - Des drones hyper-véloces français utiles quand la haute vitesse fait la différence
Quels liens entre les vols de sportifs extrêmes en combinaison ailée (ou ‘wingsuit’), ceux des pilotes de voltige aérienne et le monde de la défense ? Clairement un certain niveau d’exigence, mais aussi des drones. Et même des drones volant à plus de 300 km/h, permettant par leur maniabilité et leur fiabilité d’assurer des prises de vues au plus près des parachutistes et des avions filmés, et éventuellement de répondre à d’autres besoins du fait de leurs caractéristiques.
A la croisée des deux mondes
C’est en mêlant ces deux mondes que s’est créée en 2024 la société française Asterodyn. Elle combine les expériences de pilotes de ces drones ultra-rapides de captation de vidéos, d’ingénieurs développant depuis quasi 10 ans ces machines sur-mesure pour répondre à ces besoins bien spécifiques et de spécialistes des services aériens, experts notamment en navigabilité et maintenance. La société propose maintenant une gamme de plusieurs drones véloces destinés à un usage militaire. Certains fondateurs, en école d’ingénieurs ensemble, avaient beau avoir pris des chemins bien différents ces dernières années, ils se sont finalement retrouvés autour d’un même projet, portés par les mêmes valeurs.
Les drones de cette gamme, pilotés au moyen de lunettes type ‘First Person View’ (FPV), volent aujourd’hui. Leur design permet à la fois des accélérations fulgurantes (0 à 300 km/h en moins de 2 secondes), des vols sur place d’une grande stabilité, et plus globalement un faible niveau de vibration (pour éviter des images non nettes lors des prises de vues pour les usages civils). Les charges utiles embarquables peuvent être variées entre caméras de différentes sensibilités, boules optroniques, charges de renseignement électromagnétiques, demain des charges explosives, etc. L’énergie cinétique dégagée en impact direct, vues les vitesses des drones, est aussi pensée pour suffire en tant que telle sur certains cadres d’emploi, notamment pour des drones anti-drones.
vendredi 7 mars 2025
Podcast - "Que ferait-on sans les Américains ? Dépendances et matériel" (Le Collimateur)
Au-delà des grandes masses (catapultes, Hawkeye, drones...), il est aussi nécessaire de "soulever le capot" et de se plonger plus en détails : communications, composants, hardware et software... Par ailleurs si certaines composantes de nos forces armées sont particulièrement sensibles à ces dépendances, des mesures de désensibilisation ont déjà été lancées depuis plusieurs années pour réduire ces dépendances. Néanmoins, le temps politique et de l'émotion n'est pas le temps de l'industrie et des capacités. Cela prend du temps, des moyens, et dans un budget de défense fini, et non sans limites, des choix et des priorités sont nécessaires dans l'analyse risques/bénéfices des chantiers à lancer pour atteindre cette souveraineté, qui consiste à choisir ses dépendances plus qu'à toutes les supprimer.
DCS, FMS, EAR, ITAR, GPS Code M, PRS de Galileo... J'espère avoir simplifier quelques réalités complexes, sans approche simpliste. N'hésitez pas en cas de questions et commentaires.
dimanche 16 février 2025
Arastelle - Faire simple pour permettre la persistance des micro-drones via un système filaire
C’est ce que propose la start-up française Arastelle avec un dispositif simple pour rendre filaire certains drones, en les reliant à une source d’énergie avec un adaptateur et un fil ne nécessitant aucune modification du hardware et du software, et permettant donc d'utiliser un drone standard, parfois déjà détenu.
Crédits : FSV / MA
Rester simple pour apporter une réponse pertinente à un réel irritant
Installé d’un simple clic à la place de la batterie habituelle, l’adaptateur est relié par un fil, qui peut atteindre une centaine de mètres, à une caisse faisant le volume d’une valise cabine et pesant 14 kg. Cette caisse dispose de 2 batteries lithium-ion pour fonctionner de manière indépendante entre 4 et 5h, et d’un ensemble de connecteurs pour être relié à d’autres sources d’énergie (secteur, générateur...).
Le système utilisé n’interfère pas dans la partie vol (en stationnaire ou en mouvement), qui reste gérée par le drone et la télécommande habituelle, tout comme la transmission des données. Cela facilite ainsi l’intégration en n’intervenant pas dans les softwares propriétaires des fabricants de drones et ceux de capteurs/senseurs. La tension du câble qui relie le drone à la caisse est gérée finement afin d’économiser la puissance nécessaire au vol, d'en limiter autant que de besoin le bruit, et éviter un câble trop lâche qui irait s’enrouler dans des obstacles à proximité.
Ainsi, il ne s’agit pas de développer un système avec un drone ad hoc, comme d’autres propositions qui existent, mais de s’appuyer sur des drones déjà connus et maitrisés par les utilisateurs, avec un système simple, robuste, standard donc sans optionnel.
jeudi 13 février 2025
Helsing - Industrialiser et opérationnaliser l'intelligence artificielle embarquée à des fins militaires
Crédits : Helsing.
mercredi 22 janvier 2025
Drone Français - La reconquête pas à pas de la souveraineté dans les drones
mercredi 27 novembre 2024
Le 17ème GA, acteur central d'une LAD terrestre en pleine transformation
Cela se fait via un catalogue varié de formations, pour répondre à certains enjeux d’adaptation, de massification et de densification de certaines capacités face à l’actuel contexte opérationnel. Et qui dits notamment formations et entraînements aux tirs, dits cibles nécessaires, et cibles nécessaires en masse.
vendredi 22 novembre 2024
MTO Fronde - Quand le processus de soutien à l'innovation participative fonctionne
Un projet de Munition TéléOpérée (MTO) dite ‘Fronde’ a été développé par un sous-officier, membre du Groupement des Commandos Parachutistes (GCP) du 1er régiment de Hussards parachutistes (RHP), avec son binôme, pilote à ses heures perdues de drone de type FPV (First Person View). La dénomination de Fronde est en lien avec l'histoire décrite dans l'Ancien Testament du jeune David qui terrasse le géant Goliath avec sa fronde.
Par la veille personnelle faite sur les médias sociaux et l’expérience accumulée au cours d’une quinzaine d’années d’opérations, le potentiel d’un tel système couplant drone et munition a tout de suite sauté aux yeux de ces militaires. L’idée de coupler une plateforme existante et une munition disponible en nombre remonte à quasi 2 ans, avant que les vidéos de l’emploi de ces systèmes fleurissent après leur utilisation massive dans les récents conflits, notamment dans les opérations en Ukraine et en Russie post février 2022.
Avec son idée, le sous-officier porteur du projet a aussitôt pris contact avec le référent innovation présent dans chaque régiment de l’armée de Terre pour être accompagné dans la rédaction d’une fiche HAPPI, le réseau social interne de l'innovation, décrivant succinctement le potentiel de l’idée, et proposant une approche capacitaire de type DORESE (doctrine, organisation, équipements, soutien...). Entre un sous-officier ayant une formation initiale avant de rentrer dans l’armée dans les procédés industriels et un référent innovation passé par l’École Polytechnique, le courant est bien passé pour avoir une approche technique d’amélioration de l’existant, tout de suite porté vers un possible passage à l’échelle en petite/moyenne série.
Dans le cadre du soutien au niveau central de l’innovation participative, un budget de quelques dizaines de milliers d’euros a pu être récupéré. Il a pu être complété par une partie du budget d’innovation décentralisée à la main de chacun des chefs de corps depuis quelques années. L’objectif est d’ailleurs dans les années à venir d’augmenter ces montants annuels (de l’ordre de 10.000€ et plus), pour permettre d'encore plus amplifier le soutien possible à de l’innovation décentralisée.
Le budget a notamment permis de développer un FabLab régimentaire, avec l’achat de moyens de CAO (conception assistée par ordinateur), des imprimantes 3D, etc. Et ainsi réaliser les plans du système au standard 1 et de développer notamment le système de mis à feu du standard 2, couplant un système de sécurité physique et un système de circuit électrique (ouvert puis, lors de la mise à feu par l’opérateur, se fermant pour initier la charge). D'autres projets portés par la récemment créée cellule d'anticipation et d'innovation du régiment (rattachée au Bureau Opérations Instruction du régiment) peuvent maintenant aussi profiter de ce FabLab.
Pour conserver une approche à coûts maitrisés, le projet s’appuie pour la partie munitions sur les grenades à fusil existantes (type APAV 40), encore détenus dans des volumes importants. L’embout servant à être mis sur le canon ou le frein de bouche des armes individuelles est retiré (car inutile) pour gagner en poids et donc en durée de vol pour le drone porteur, et il permet l’initiation de la charge par le système sécurisé de mise à feu développé. Ces grenades à fusil, parfois complexes d’emploi pour avoir une bonne précision avec les armes individuelles, gardent néanmoins des pouvoirs de pénétration intéressants, en perçant une épaisseur de blindage non négligeable. Et surtout, elles existent déjà.
Même approche pour le porteur qui a été repris chez un droniste français, connu pour sa capacité à concevoir des produits sur-mesure, grâce à une forte expérience du développement agile. Le drone est de plus déjà connu des autorités, offrant donc des garanties certaines pour la sécurité des vols, et donc limitant le temps nécessaire pour obtenir certaines autorisations quant à la fiabilité du système. Quelques modifications mineures sont réalisées, notamment pour fixer la charge utile embarquée, mais en nombre réduit pour ne pas perdre un temps précieux dans le développement du projet.
Après des premiers essais de vol pour la précision du système il y a quelques mois, des premiers tirs dynamiques de la version 2 sont prévus pour début 2025, avec la Direction générale de l'armement - Techniques Terrestres (DGA-TT). Si les essais sont concluants, et qu’un Acte Technique peut-être signé par la DGA, un éventuel passage à l'échelle pourrait être décidé : à la fois sur la modification de la charge pyrotechnique, sur l’acquisition des plateformes et sur l’industrialisation de l’interface charge/porteur.
A ce stade, le système coûte autour de 6.000€ (porteur, manette de pilotage et de visualisation, et charge), est moins lourd et moins encombrant qu’une roquette de type AT4, tout en pouvant porter plus loin et avec un pouvoir de pénétration non négligeable. Une solution pertinente surtout si les efforts actuellement menés sont poursuivis quant à la résistance au brouillage des flux pilote/MTO. De quoi potentiellement déployer rapidement une capacité au sein des unités de combat, surtout qu’il a été estimé, après essais auprès une population représentative de possibles utilisateurs, qu’environ 3 semaines étaient nécessaires pour passer de télépilotes novices à télépilotes un minimum opérationnels. Les premières formations de pilotage de drones FPV devraient prochainement être lancées en 2025 par l'armée de Terre, notamment au sein de l'Ecole des drones à Chaumont (Marne).
En jouant de l'alliance de l'innovation participative,
issue des forces, et de l'innovation planifiée, issue plutôt de l’extérieur, ce
projet illustre bien l’enjeu que doit relever l'ensemble des acteurs participant à l'adaptation de l'armée de Terre, au premier rand duquel le Commandement du combat futur (CCF), pour permettre d'être prêt autant que possible "dès ce soir" et encore plus demain à s'engager dans le combat aéroterrestre.
mardi 5 novembre 2024
Euronaval 2024 - A321 version MPA - Le futur de la patrouille maritime pour la Marine Nationale et à l'export ?
La solution, en cours de finalisation de définition, d'A321 MPA est marquée par quelques grandes caractéristiques, concourant à "l'autonomie d'engagement" recherchée pour une telle capacité.
Un large fuselage permettant d'intégrer la partie mission avec les consoles (au nombre encore à préciser selon les besoins des clients), les capacités de traitement des données senseurs/capteurs (avec algorithmes d'intelligence artificielle, capacités de calcul élargies...), une zone vie pour l'équipage (kitchenette/couchettes pour les longues missions et les phases de transit), une soute à bagages accessible, avec une porte cargo, sous le plancher pour loger des palettes (de l'ordre de 3 à 5) de fret (bagages, pièces détachées, ravitaillement...) lors de détachements de l'appareil par des plots relativement autonomes (les mécaniciens de l'appareil pouvant embarquer en plus de l'équipage), et le tout, avec de la réserve de place pour de la modularité/évolution incrémentale.
Via le contrat d'architecture de 18 mois d'études attribué début 2023 par la Direction Générale de l'armement (DGA) à Airbus Defense & Space (ainsi qu'à Dassault Aviation pour préciser une solution avec une plateforme centrée sur le Falcon 10X), l'avionneur a pu avancer dans la pré définition des spécifications, et proposer différentes solutions (nombre de consoles, positionnement de capteurs/senseurs, mode de maintenance...). Cela a aussi été l’occasion de vérifier (en partie sur fonds propres, en partie avec les fonds des études) les sujets de profils de vol (notamment lent et bas), d'intégration de capteurs (intégration et éventuelles interférences du MAD proche de l'Auxiliary Power Unit (APU), et de sa masse métallique, à l'arrière, par exemple), etc.
lundi 4 novembre 2024
Publication - "Couach et la dronisation navale - Oser pour se faire reconnaître comme un acteur crédible" (Deftech)
Pour répondre aux évolutions des besoins de ses clients, et ainsi garantir la pérennité de sa raison d’être, un chantier naval ne peut ignorer les évolutions technologiques. Encore faut-il choisir avec justesse ses axes d’efforts.
Répondre à l’inéluctable dronisation navale qui vient
Le milieu maritime n’est pas plus épargné que les autres milieux par la multiplication d’engins, sans présence humaine à bord, ayant des degrés variables d’autonomie de pilotage et de supervision, depuis un navire-mère ou depuis la terre (et demain potentiellement depuis les airs). Et cela dans les différents domaines de lutte du combat naval : sous la surface et en surface, voir même très au-dessus de la surface.
Si les utilisateurs finaux (marines de haute mer ou côtière, garde-côtes et autres agences de sécurité) sont aujourd’hui à des stades plus ou moins avancés d’appropriation de ces technologies, avec des expérimentations qui s’accélèrent et des utilisations opérationnelles de plus en répandues et complexes, il est nécessaire pour un acteur industriel d’être en mesure de s’adapter rapidement aux demandes, voire de les anticiper. Il lui faut a minima ne pas être l’élément retardateur de l’adoption de ces nouvelles technologies aux apports intéressants, soit être prêt au moment où la maturité technologique permet d’espérer la maturité capacitaire.
Ainsi, et en allant au-delà de certaines grandes incantations sur le souhaitable, la réalité industrielle de tous acteurs fait que des choix doivent être faits, des priorités décidées, et donc un positionnement stratégique défini par des dirigeants. Cela est notamment le cas dans des périodes de transition, où « l’ancien monde » de certaines pratiques ne se meurt pas encore ou totalement, et où le « nouveau monde » peine à émerger, alors même que sans doute les deux auront tendance à cohabiter longtemps.
De l’intérêt d’un démonstrateur
Concernant la dronisation, le chantier naval Couach, situé à Gujan-Mestras (en Gironde), est depuis plus de deux ans dans ce clair-obscur, en s’appuyant sur ses compétences propres et ses atouts. Il ne s’agit pas pour le chantier de chercher à tout faire dans le domaine, mais il s’agit de déjà bien comprendre et maîtriser avant de pouvoir proposer, en certains points de la chaine de valeur, ce qui est le plus à même d’être un vrai différenciant par rapport à une concurrence qui ne manque pas. En effet, l’écosystème industriel français de la dronisation est aujourd’hui florissant avec des acteurs de taille variable, maîtrisant tout ou partie des technologies nécessaires. Le salon Euronaval ne manquera pas montrer les avancées connues dans le domaine en quelques années.
A poursuivre dans la revue, trouvable en kiosque et sur Euronaval...