dimanche 29 mai 2011

Best-of de la semaine (n°18)

1. RT Un attaquant Français tué lors de l'attaque de PNSMehran?

2. Deux Français de retour du ont été interpellés cette semaine par la DCRI

3. RT Les limites du miracle Facebook : l’exemple syrien | Culture et politique arabes

4. RT Les industriels français à l’honneur sur le marché militaire indien: Analyse

5. "Sous le feu des insurgés afghans" avec le 7e BCA (superbe reportage photos de Thomas Goisque)

6. As did not fight in (with troops stationed mainly in FOB) they can focus on negotiations as credible actors...

7. Germany would be in charge of talks with the Taliban but that doesn't protect against attacks...

8. États généraux de l'intelligence économique : enjeux et perspectives le 29 juin 2011 - 17h-20h30 à Paris

9. Now, snubs to avoid diplomatic difficulties in the military contract with India

10. RT Jour des forces armées espagnoles (28 mai 2011) Très belle opération de relations publiques!

jeudi 26 mai 2011

Des Français en Irak : le cas Anticip

Bien loin de certaines barbouzeries de barbus barbouzes, des accords clairement normés sont aujourd'hui passés entre prestataires de services et clients afin d'assurer la sûreté des entreprises évoluant dans des pays à risques.

Ainsi, le cas de l'Irak pour les sociétés françaises est particulièrement éclairant. Le choix de la société française Anticip par l'ADIT, cabinet privé de conseils à capitaux publics, n'est peut être que la première étape d'une généralisation de ces bonnes pratiques.

L'ADIT est en charge du Centre Français des Affaires (CFA) ouvert en février 2010 dans "la zone verte" de Bagdad, tout prêt de l'ambassade de France. Elle propose une aide en intelligence stratégique pour l'implantation et le développement des entreprises sur place.


Afin d'assurer la sûreté et la gestion des risques (escorte, emprise, communication), Anticip a été choisie le 15 décembre 2010 pour fournir une prestation visée par le GIGN. Une nouvelle étape dans le développement de cette structure déjà présente au Nigéria.

Positionnée entre la fermeture totale du marché de la sûreté par tradition régalienne et l'ouverture sauvage au nom d'un libéralisme économique pas sans risque, cette mesure médiane pourrait marquée le début d'une nouvelle ère de coordination et de coopération.

mardi 24 mai 2011

Expliquer Clausewitz aux enfants

"La guerre est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux grandes personnes ! Encore faudrait-il que les enfants s'en préoccupent sérieusement...". Vous ne connaissez pas ce célèbre dicton stratégique ? Allons donc!

Il serait donc alors plus que nécessaire que les charmantes petites têtes blondes puissent prendre connaissance d'un classique de la stratégie qu'est l'oeuvre inachevée de Carl von Clausewitz. Que l'on en soit un admiratif ou un détracteur, c'est un réfèrent incontournable.

Et c'est bien le projet que mène depuis janvier 2011 une Américaine, diplômée en Relations Internationales et spécialistes des questions de sécurité, des relations civilo-militaires, ou encore du Moyen-Orient.
Sacré travail que de mettre à la portée des plus jeunes la parfois aride réflexion de ce penseur prussien. L'adaptation est à la fois dans l'explication du fond que dans la mise en forme pour la rendre attractive.

Des esquisses des illustrations (Clausewitz sous les traits d'un lapin vaut le détour) au texte du Livre Premier sur la nature de la guerre, l'auteur met en libre accès l'avancée de ses travaux pour pouvoir recevoir les critiques des lecteurs et améliorer son travail.

Initiative autant étonnante qu'intéressante pour pouvoir bénéficier peut être plus tard de grands stratèges ou penseurs militaires! A suivre!

dimanche 22 mai 2011

Best-of de la semaine (n°17)

1. Via La répression est rose en Ouganda // Quand les policiers repeignent les manifestants

2. NATO Tiger Meet 2011 : a real exercise with some interesting "hardware" rather than a gathering of friends // Nice pics

3. Nice Pictures of The Marines Brigade 810

4. Élimination de Ben Laden et guerre électronique // excellent résumé en français de l'opération

5. Windsor Castle Royal Tattoo : musique, soutien à l'exportation et resserrement des liens franco-britanniques

6. Un bon papier à lire - Les sociétés militaires privées à l'affût du business libyen

7. Les pirateries somaliennes et nigérianes sont-elles si différentes ? Réponse: oui!!!

8. Osama's Bin Legoed: Al Qaeda leader's last moments now captured in toy bricks

9. MT Twitter, l'armée canadienne & les Talibans: Military fires back at false claims in Taliban tweet

10. MT En qd un journaliste est à court de batteries, il récupère une arme et fait le coup de feu

jeudi 19 mai 2011

102 journalistes en 2010 en Afghanistan, et avant?

Les chiffres sont plus parlants dès lors que nous les comparons à d'autres... Ainsi pour faire suite à ma récente brève sur
les 102 journalistes présents auprès des forces armées françaises en Afghanistan durant l'année 2010, voici quelques chiffres des années précédentes.
En 2009, 167 journalistes ont été accueillis sur le terrain par les militaires français en Afghanistan, sans compter les correspondants permanents (une dizaine à Kaboul) et les équipes médias qui accompagnent les autorités politiques sur le théâtre. 167 journalistes en Afghanistan, c’est près de la moitié des journalistes qui ont couvert l’ensemble des opérations où sont engagés les soldats français – soit une trentaine d’OPEX au total. 167 journalistes en 2009, c’est 20% de plus qu’en 2008 (ndlr : 76 journalistes), deux fois plus qu’en 2007. C’est plus de 600 jours cumulés de reportages dont certains se sont étalés sur plus de 50 jours.
Ces chiffres sont issus d'un article rédigé par le contre-amiral Christophe Prazuch, ancien conseiller en communication du chef d'Etat-major des Armées et porte parole de l'EMA.

La baisse de l'année 2010 est évidemment la conséquence de la fermeture de la zone aux médias suite à l'enlèvement des deux journalistes de France2, aujourd'hui toujours otages.

Néanmoins, sur les 9 mois d'ouverture complète de la zone de responsabilité française, le nombre de journalistes de passage est en sensible augmentation.

mercredi 18 mai 2011

Lecture - Kapisa, kalachnikovs et korrigans

Le numéro 9 des Cahiers de l'IRSEM est sorti. Rédigé par Guillaume Lasconjarias, historien et parfait connaisseur des questions de défense, il étudie avec une extrême précision une partie de la zone de responsabilité française en Afghanistan et l'action qui y fut menée durant six mois en été 2009 par les militaires français.

S'intéressant à toutes les dimensions de la région Kapisa, il en décortique les composantes physiques, historiques, culturelles, ethniques. Caractéristiques qui influent grandement sur la nature, les motivations et la composition de ceux qui aujourd'hui (et parfois comme hier) luttent contre "l'étranger", ou le gouvernement central de Kaboul et ses représentants.

Engagée sur cette zone, le GTIA Korrigan, principalement armée par le 3ème RIMa, a tenté d'apporter des procédés innovants à même de patiemment et progressivement faire bouger les lignes de force et les logiques d'affrontement. On y découvre ainsi l'analyse systémique, la contre-réaction ou l'apport de construction d'une route.

D'approche simple mais non simpliste, il est à lire pour mieux comprendre!

Depuis dix ans, la France est engagée en Afghanistan.

En 2008, la coalition lui confie une zone stratégique, la province de Kapisa et le district de Surobi.

Présentant cette province d’importance stratégique, coupée entre deux grands groupes ethniques, les Tadjiks au Nord et les Pashtouns au sud, Guillaume lasconjarias analyse cet espace d’affrontement où la rébellion s’est durablement et solidement implantée, héritage ancien de lutte contre le pouvoir central.

L’auteur adopte sur ce sujet, peu étudié dans la production académique, un regard novateur qui s’attache à expliquer la nature composite de l’insurrection. Il a mené ce travail précis et approfondi avec la Task Force « Korrigan ».

Aux côtés des forces gouvernementales afghanes, le GTIA a conduit ses missions en n’oubliant jamais que l’instauration d’une bonne gouvernance passe par une somme d’actions militaires et politiques. Ecouter et impliquer les populations dans des projets à leur profit constitue une nécessité stratégique.

lundi 16 mai 2011

Best-of de la semaine (n°16) (+MAJ)

1. La vie de bureau : l'entreprise, ce nid d'espions ! via

2. Article about Counterinsurgency bloggers : or // ideas for French bloggers ?

3. "Ds une Europe en paix, les opérations extérieures sont très utiles à l’entraînement de nos soldats" Gérard Longuet, min de la Défense

4. Via @ Hoplites numériques: le combat d'infanterie à l'âge de l'information

5. : passage des Road Maintenance Teams (RMT) en Afghan Local Police (ALP) // fin des milices à Tagab?

6. Horse Soldiers : The extraordinary story of a band of US soldiers who rode to victory in // FS à cheval!!!

7. MT Kandahar Prison Escape : the Taliban’s Tale // Do not miss the version of the Taliban on the escape !

8. Via @ Doctrine Tactique n°21 : le combat des capitaines de l' de terre :

9. ISAF forces in by numbers : how each country contributes ? via

10. Métro parisien : comment la RATP a tué une fausse rumeur développée sur les médias sociaux

MAJ : on me signale que le lien du tweet n°6 ne fonctionne pas. Il est donc possible de trouver la fiche de lecture de cette ouvrage à cette autre adresse. Merci à Midship pour sa vigilance!

dimanche 15 mai 2011

Les batailles de Koursk et Tcherkassy-Korsun expliquées

C'est une oeuvre magistrale que publie Jean Lopez avec son ouvrage sur Le chaudron de Tcherkassy-Korsun - Et la bataille pour le Dniepr (septembre 1943-février 1944). Si pour la brièveté il faudra sans doute repasser, le lecteur (un peu intéressé par les questions historiques et stratégiques) se plaira à découvrir cette bataille en Ukraine relativement méconnue.

La marque de fabrique (la plus value) de l'auteur est bien présente dans ce nouveau volet qui fait suite à l'étude de Stalingrad, Berlin ou Koursk (dont je finis l'excellente réédition). En plus de décrire dans le détail les éléments factuels de ces méga-affrontements, l'auteur y ajoute des analyses brillantes bâties sur une connaissance précise des modes de pensée des acteurs.

Replacer telle ou telle grande décision dans son contexte, expliquer pourquoi ce choix a été fait parmi d'autres possibilités, comprendre les conséquences stratégiques en cascade d'un ordre apparemment anodin, autant d'apports fournis par cette étude qui a pour mérite de ne tomber ni dans le déterminisme ni dans la généralisation.

Et bien sûr, s'y ajoutent les comparaisons entre les tactiques, matériels et modes de réflexion, la remise à l'honneur des questions logistiques, les mythes bâtis par la propagande (ou l'historiographie) qui s'écroulent, etc. S'il faut sans doute avoir préalablement à cette lecture une vraie passion pour ces questions, ce qui est sûr c'est qu'ensuite, le lecteur ne s'ennuie pas!

Pour finir, je remercie vivement l'auteur qui a eu l'extrême gentillesse de m'envoyer deux de ses ouvrages. Si grâce à lui, je perd quelques heures de sommeil, transporté quelque part sur le front russe, j'y gagne sans aucun doute de précieux éléments d'analyse et de nombreuses connaissances. Vraiment, merci Monsieur Lopez !

samedi 14 mai 2011

Twitter comme nouveau champ de bataille entre les Taliban et la coalition

Depuis des années, les Taliban et la coalition internationale se livrent une intense bataille informationnelle au niveau des opinions locales et internationales. Le point de vue de l’un doit l’emporter sur le point de vue de l’autre, et pourvu qu’un plus grand nombre de récepteurs puisse avoir accès à la vision des uns ou des autres. Le succès de chacun en dépend en partie.

Un réseau dans le réseau

Ainsi, de nombreux canaux de transmission d’informations ont été employés. Aux traditionnels journaux et tracts au format papier ont succédés les revues online. Des chaines officielles Youtube ont été ouvertes pour partager des vidéos, des radios diffusent localement des émissions reprenant les éléments de discours de l’une ou l’autre des parties.

Puis, les moyens de diffusion comme Facebook ou Twitter ont été investi créant in fine un réseau pour chacune des parties prenantes. À un site est accolé un compte Twitter ou un profil Facebook, relié à une chaine vidéo et chacun, bien qu’inséré dans une stratégie globale de communication, essayant de coller aux règles et normes informelles de ces supports médias.

Les contingents en présence sur Twitter

Avec plus de 6000 tweets (ou messages) et plus de 7000 abonnés à ce jour, le compte de l’ISAF(composante militaire de l’opération en Afghanistan) est le compte phare de la stratégie sur Twitter. Ce dernier est en réseau avec les comptes de certains contingents sur place (GB par exemple), de commandements régionaux, de journalistes ou d’instances de l’OTAN.

En face, une autre galaxie se développe. Il s’agit de comptes plus modestes ayant des particularités linguistiques. Ainsi, un compte est en Pashto (une des deux langues officielles avec le Dari) et l’autre en Arabe littéral. Et, ô nouveauté, depuis quelques jours des tweets sont écrits en Anglais sur celui en Arabe. C’est peut être le signe que l’un est à usage régional et l’autre orienté pour un auditoire mondial.

Des modes d’action nouveaux ?

Bien souvent, ces comptes ne font que reprendre automatiquement les titres des communiqués parus sur les sites en y ajoutant un lien URL. La forme est souvent très formalisée dès lors qu’il s’agit d’un compte rendu d’opération (avec une similitude d'ailleurs entre les deux parties : déroulé, pertes, etc.). Il est alors possible de comparer la vision de chacun.

Sans pouvoir déterminer d’un lien de cause à effet, il semble que l’apparition de ces tweets en Anglais de la part des Taliban a conduit l’ISAF à modifier sa communication, au moins sur l’expression du message. Ainsi, les tweets sont devenus moins impersonnels, interpellant les lecteurs. Passage du passif au proactif ? Juger plutôt par les captures d’écran ci-dessous.
Un champ d’affrontement non autonome

Il ne s’agit pas de se laisser enfermer dans un effet tunnel et de croire que ce qui se passe sur cette plateforme d’échanges de messages soit l’alpha et l’omega. En effet, les parties prenantes semblent bien comprendre qu’il ne s’agit que d’un autre champ de bataille avec des opportunités, des risques et donc aussi un besoin d’adaptation.

Vecteur d’influence aux possibilités importantes qui ne se suffit pas en lui même, Twitter n’est que l’image de réalités bien moins virtuelles aux conséquences bien plus concrètes. Pourtant, il ne s’agit pas de l’ignorer et c’est bien ce que ces acteurs semblent avoir compris en y déployant au service de leur grande stratégie des moyens selon différents modes d'action.

Article complémentaire : Afghan Taliban's Firts English-language Tweet par Ahmad Shuja (avec en particulier une remarque sur un troisième acteur qui est le gouvernement afghan).

PS : Quand le terme de Taliban est employé, il fait ici référence aux Taliban authentiques (canal historique) qui prônent en particulier l’instauration d’un émirat islamique en Afghanistan. Il ne s’agit pas, comme cela est lisible souvent, de l’ensemble des mouvements en rébellion contre le gouvernement central ou la coalition le soutenant.

Découvrant et voulant me perfectionner sur de telles problématiques (à la fois sur les réseaux sociaux, l'influence, etc.), je suis particulièrement intéressé par toutes les suggestions de lectures ou les critiques sur mes courtes analyses que vous pourriez me faire, chers lecteurs. N'hésitez donc pas !

lundi 9 mai 2011

Pearl-Harbor, Hiroshima, 11 septembre 2001 et guerre en Irak : une même culture stratégique à l'oeuvre ?

Le premier numéro de l'année 2011 de la revue Politique Etrangère (la publication de l'IFRI) a accueilli une de mes fiches de lecture. Elle porte sur un ouvrage traitant de la culture stratégique américaine étudiée à travers la comparaison des 4 événements que sont Pearl Harbor, Hiroshima, le 11 septembre 2001 et la guerre en Irak.
Historien américain spécialiste du front Pacifique de la Seconde Guerre mondiale, John W. Dower a été frappé par la réminiscence d’allusions à sa période de prédilection au lendemain du 11 septembre 2001. S’interrogeant sur la pertinence de telles évocations pour décrire et expliquer des événements contemporains, il en tire une analyse comparée précise, richement annotée et illustrée. Il confronte en trois parties les discours et les analyses de quatre grands événements que sont Pearl Harbor, Hiroshima, le 11 septembre et la guerre en Irak.
Il est possible de lire en ligne la suite de cette recension ! N'y manquez pas d'ailleurs celle sur les islamistes saoudiens par Jean-Pierre Filiu. Enfin, dans le numéro complet (non disponible en ligne), les articles sur les "états faillis", en particulier ceux interrogeant les solutions apportées à ces états fragiles, sont quant à eux extrêmement stimulants, bien que vraiment pas rassurants...

dimanche 8 mai 2011

Best-of de la semaine (n°15)

1. Fin programmée d’une légende de l’aéronautique russe : MIG // des conséquences du dernier round du contrat indien MMRCA

2. Article à propos des blogs militaires

3. Les explications fournies par le Pakistan sont crédibles !

4. Via @ "Australia is now the second-biggest provider of military training to Pakistan after the US."

5. "Des boîtes noires prochainement installées dans les tanks israéliens Merkava" via @

6. RT @ A qui profite la perte d'influence Française au Sénégal? (1) // les USA les remplacent pr former les armées

7. A qui profite la perte d'influence Française au Sénégal ? (2)

8. Via @ Le jour où Israël a perdu sa bataille d’influence en Côte d’Ivoire: "J'avais encore il y a quelques instants au ...

9. Via @ . Bilan provisoire de l'engagement militaire en , P. GROS. Analyse, tableaux, cartes, graphiques (pdf)

10. RT @ 2 tués et 18 blessés ds des affrontements entre musulmans et chrétiens au Caire (AFP) // les lendemains qui déchantent?

mercredi 4 mai 2011

102 journalistes auprès des forces françaises en Afghanistan en 2010 (+MAJ)

Quelques chiffres en passant. Répondant aujourd'hui à des questions des députés Colette Langlade (Dordogne), Patrice Balkany (Hauts de Seine) et Jacques Valax (Tarn), le ministère de la Défense a livré quelques chiffres sur la couverture médiatique des forces françaises en Afghanistan pour l'année 2010.
L'année 2010 a été marquée par l'enlèvement, fin décembre 2009, de deux journalistes de France Télévisions. Par mesure de sécurité, la zone de responsabilité française en Afghanistan a été totalement fermée aux médias pendant près de trois mois, puis seulement partiellement réouverte (la région de Kapisa exclue). Depuis novembre 2010, la zone est à nouveau entièrement accessible aux médias souhaitant couvrir les activités des soldats français. Malgré ces contraintes, outre les correspondants permanents à Kaboul et les équipes de presse accompagnant les autorités politiques ou militaires, 102 journalistes de 64 médias différents ont été accueillis en 2010 par les forces françaises en Afghanistan. Cette présence s'est traduite par une production équivalente à 948 jours de reportages, dont certains se sont étalés sur plus de 50 jours.
Analyse à venir...

MAJ1 : la journée de travail étant passée, voici quelques commentaires à propos de cette information du matin.

1. Il faut tout d'abord remarquer que très peu de ces journalistes repartent d'Afghanistan avec un avis négatif sur l'action au quotidien des forces françaises. Malgré les apriori de départ de plus d'un. Finalement, très peu d'articles attaquent cette action.

2. 102 journalistes, cela représente un nombre important d'insérés au sein des unités à encadrer, accompagner ou éclairer. Un article paru en 2009 décrivait le dispositif alors mis en place en Afghanistan pour les accueillir.

3. La réponse du ministre le démontre, il y a un réel effort de fait autour de la diversité des produits finaux : films, articles, livres, etc. Il y aurait sans doute encore des efforts à faire pour apprivoiser les réseaux , vecteurs d'influence en puissance.

4. Sur les messages au niveau du théâtre, ils semblent correctement passés comme le démontre l'assimilation (ou au moins la reprise à leur compte) par les journalistes des éléments de langage, acronymes et autres mots du jargon.

5. Le réel effort à faire se situe sans doute ailleurs : non sur la compréhension de l'action au quotidien mais bien sur la compréhension de l'intérêt et de la raison de ces missions. Mais alors sur ce point, la communication a-t-elle à violer les foules ?

lundi 2 mai 2011

Café stratégique n°8: barrières frontalières

L'Alliance Géostratégique recevra pour son 8ème Café Stratégique le professeur Stéphane Rosière ce jeudi 5 mai à 19h au Café Le Concorde à Paris. Ce dernier viendra discuter avec nous de la question des frontières. Séparations physiques et psychologiques, lignes ou espaces, ces barrières ne sont pas poser de nombreuses questions qui ne manqueront pas d'être abordées.

Évitons un plantage au niveau de la communication ! (+MAJ1 et 2)

Aujourd’hui, lorsqu’Obama annonce qu’il fait beau à Washington, beaucoup de personnes attendent qu’il apporte la preuve de ce qu’il avance : bulletin météo, photo datée, etc. Et encore, parfois, cela ne suffit pas. Est-ce un bien, est-ce un mal (j'aurais tendance à pencher pour la 2nde option) qu’importe, c’est une réalité.

C’est un peu ce qui se passe actuellement avec la mort de Ben Laden. Dans un temps où la vitesse de transmission de l’information s’accélère, l’accès à l’information est facilité et les figures d’autorité ne sont plus celles d’avant. L'information se construit donc différemment.

Alors que le premier photomontage de Ben Laden mort diffusé par les TV pakistanaises a été formellement identifié comme un montage depuis plusieurs heures, les éléments tangibles d’appréciation manquent. Laissant, hélas, la place aux légendes les plus farfelues.

Ok, une opération a bien eu lieu cette nuit sur un compound pakistanais avec des hélicoptères et un échange de tirs intense a suivi. Un abonné à Twitter l’a même fait suivre en direct à tous ses abonnés sans savoir que l'opération visait le refuge présumé de Ben Laden.

Ensuite, et bien avant l’officialisation par le discours d’Obama, Twitter (entre autres) était au courant de la mort possible d’OBL. La communication officielle ne venant que confirmer une rumeur qui se diffusait à grande vitesse : un des aspects de la communication à l'ère 2.0

Aujourd’hui, c’est avec la crédulité et l'appétit des opinions en informations que les autorités officielles doivent agir. C’est sans doute tout le défi des prochaines heures : entre besoin de protection des informations sensibles et diffusion des faits, il va falloir trancher.

NDLR : Pour compléter cette réaction à chaud sur un des aspects de cet événement, n'hésitez pas à consulter l'analyse plus stratégique de Stéphane Taillat sur l'Alliance Géostratégique.

MAJ1 : d'où l'importance accordée ces derniers heures à toutes les informations sur les tests génétiques qui seraient en cours pour confirmer l'identité de Ben Laden.

Un bon résumé sur le déroulement de l'opération : The Secret Team that killed bin Laden par Marc Ambinder.

MAJ2 : La mort de Ben Laden : une magnifique opération militaire gâchée par la com ? par Jean Luc Cotard (billet signalé par Olivier Kempf qui exprime mieux que le mien ce que je pensais).

Conséquences sur un coup de sang franco-US en Afghanistan (+MAJ)

Jean-Dominique Merchet sur son blog puis Jean-Marc Tanguy sur le sien confirment et rendent public la rumeur qui traînait depuis des mois. La belle entente franco-américaine des communiqués de presse de l'ISAF aurait donc connu fin 2010 quelques fissures, avec comme point de désaccord les résultats obtenus dans la zone sous responsabilité française.

La division US dont dépend la Task Force française, la 101st Airborne Division, aurait réclamé l'ouverture de l'axe asphalté de délestage par l'Est de Kaboul, dont un tronçon passe dans la zone française, pour le printemps. Or, il s'avère que cet objectif (catalyseur de la stratégie de contre-insurrection sur zone) a pris du retard, entraînant le courroux des Américains.

Juste un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages ?

En premier, il faut relativiser les conséquences de ce coup de sang au niveau des relations de commandement. Le 21 avril, le général Petraeus, commandant les forces de la coalition en Afghanistan, visite les Français. Comme il l'a déjà fait en septembre, et ses prédécesseurs avant lui, c'est l'occasion de délivrer le traditionnel message de communication stratégique.

Le travail des forces françaises est décrit à cette occasion comme efficace et professionnel, l'intégration des forces de sécurité afghanes dans les opérations est jugée satisfaisante et l'approche française, bien connue d'un tel spécialiste de l'histoire des opérations de contre-insurrection, encore une fois louée.

Sans sous-estimer le décalage entre ces paroles d'un habile communicant et la réalité, il ne faut pas surestimer les tensions existantes entre chef et subordonnés. Sans doute que 6 mois après, le tir est rectifié à la fois sur le plan opérationnel et sur le plan diplomatique. La vitrine française, avec ses réels avancées et ses échecs, qu'est la Kapisa et la Surobi, n'est pas bannie.

200 coups de canon, ce ne serait pas de la guerre à l'américaine ?

Il n'y a pas si longtemps, le fait que les forces françaises tirent trois obus lors d'une opération était signalé dans les communiqués de presse officiels. Récemment, ce n'est pas moins de 200 coups qui ont été tirés sans que les communiqués mentionnent ce déluge de feu lors de l'opération Eternal Blacksmith.

Un tel bilan est difficile à assimiler à l'approche douce basée sur la "french touch". Sans se formaliser sur ces chiffres, il est notable que les dernières opérations semblent être marquées par un retour de la coercition avec les moyens US (non refusés donc signes de relations apaisées) et les moyens de feu français toujours plus nombreux (Caesar, mortiers, chasseurs).

Globalement, tout l'Afghanistan semble touché par cette tendance du retour à l'attrition avec une lente mais certaine glissade d'une contre-insurrection populo-centrée (protection de la population) à des opérations en grand nombre de contre-terrorisme (viser les "bad guys", insurgés, chefs de réseaux, etc.) saupoudré de mesures envers les populations civiles.

Les "petits actionnaires" obéissent au tempo américain

Ainsi, les forces françaises ne seraient-elles pas gagner par une attirance technologique et attritionnelle made in US ? Sans doute. Mais d'un autre côté, face à une insurrection, il ne suffit pas de seulement d'ouvrir des puits et distribuer des tracteurs pour y mettre fin. S'attaquer aux réseaux insurgés est aussi nécessaire : les Français sont donc poussés à être plus agressifs.
Sous la pression de forces américaines suite au fait que le metrics d'une des tasks (tâches) "MSR ouverte" soit rouge et non vert (cf. l'article sur la gestion managériale de la guerre), les Français ne seraient-ils pas entrain de perdre leur latin ? De subir la pression des résultats à obtenir et donc d'avoir à se presser ? De perdre leur différence finalement ?

Ainsi, vive la guerre en coalition! Les Américains, actionnaire majoritaire, attendent des résultats (question de politique intérieure) et imposent le tempo. Or, la France avait l'opportunité et voulait prouver le bienfait de ses méthodes. Mais elles avaient le défaut de la patience et les Américains n'avaient pas apparemment le loisir de se hâter lentement.

MAJ1 : il est souvent fait état de l'importance des saisons entre des périodes chaudes privilégiées par les insurgés qui profitent de la végétation luxuriante pour se cacher, et des périodes neigeuses entravant les mouvements. Avec des hivers particulièrement doux ces dernières années, cette assertion sur le ralentissement d'activités est sans doute à relativiser.

dimanche 1 mai 2011

Best-of de la semaine (n°14)

1. 1.300 missions, 7.000 obus de 30 mm, 300 roquettes de 68 mm, 12 missiles HOT = bilan des hélicoptères français en pour 2010

2. RT @ Très bon: Guam, forteresse américaine en Asie, par Arnaud de la Grange

3. U.S. to supply with 85 mini-drones RAVEN (1,4 m and 1,9 kg)

4. Compte-rendu d'étude - La diplomatie permet-elle d’obtenir des avantages commerciaux ? via @

5. Ce que l' a changé pour l'Union Européenne via @ // absolument à lire

6. The New Geopolitics of Food - By Lester R. Brown - Foreign Policy

7. Dans les affaires militaires, les simulations vont-elles constituer “le nerf de la guerre” ? via @

8. MT @ Longue journée pour la garde royale // ce RT sera mon instant people du jour!

9. : des marsouins du 21ème RIMa dans la vallée (images et commentaires) // un bon reportage à signaler

10. RT @ The Petraeus Effect // strategic communication in and Petraeus...