mardi 12 septembre 2023

De quelques évolutions de l'armée de Terre dite de combat...

Quelques points (évidemment non exhaustifs) transparaissent peu à peu sur des évolutions capacitaires significatives à venir de l’armée de Terre de demain (dite "de combat"), pour densifier la bulle aéroterrestre (en termes de létalité, de transparence, et de protection).


Par exemple, à terme, il est recherché 3 gammes différentes de munitions télé opérées (MTO / MUNTOP) :
  • MUNTOP - AD (appui direct) pour la zone 0-30 km, soit celle de la brigade interarmes (BIA), dans la zone du radar Murin, du Griffon VOA d'observation, du Griffon MEPAC de mortier embarqué, du drone SMDR... ;
  • MUNTOP - AE (action d’ensemble) dans la zone 0-80 km, soit celle de la division (dans la zone des tirs de Caesar, ou de la roquette LRU, qu'elle soit non souveraine, aujourd'hui, ou demain potentiellement souverraine...) ;
  • Puis, à terme, MUNTOP - FLP (feux longue portée), dans la zone des 0-150 km.

mardi 18 juillet 2023

Publication - Une maintenance de haute densité (revue DefTech - n°6-2023)

Dans le dernier numéro de la revue DefTech, revue des innovations technologiques pour la défense et la sécurité, qui a repris un rythme de croisière très dynamique depuis quelques mois maintenant, je publie un article sur quelques questions pour la maintenance dans d'éventuelles phases de haute intensité. Le numéro est actuellement en kiosque. Bonne lecture.

Comment faire face à des flux de matériels cassés à rendre à nouveau disponibles dans des proportions jusque-là peu connues ? Si les défis sont nombreux pour monter progressivement vers les exigences d’une éventuelle haute intensité, les acteurs de la maintenance se mettent en ordre de bataille.

Un changement d’échelle de la casse

Exercise Warfighter 2021, Orion 2023, Warfighter 2025, Orion 2026… Ces grands exercices participent à un renforcement de toutes les fonctions opérationnelles, dans un premier temps de manière qualitative, pour viser des entraînements de « haut de spectre », puis dans un second temps de manière quantitative, en multipliant les activités de la préparation opérationnelle. Avec des enjeux nombreux pour la maintenance, à la fois pour les armées et les acteurs industriels y participant.

En mettant sous tension de manière réelle ou simulée les différentes composantes des armées, ces exercices apportent de précieux retours d’expérience. Notamment pour mettre à jour les abaques en termes d’efforts de maintenance nécessaire dans le cadre de tels scénarios, avant, pendant et après. C’est une de leurs participations à une « phase 5 », pour reprendre le découpage de l’exercice Orion (planification, engagement d’urgence, travail interministériel, et engagement majeur) : celle de la formalisation des enseignements et de leur prise en compte dans le cadre d’un cycle d’adaptation. Sans que cela soit de totales redécouvertes, ces exercices font en effet toucher du doigt les différences entre les situations connues jusqu’alors, déjà marquées par les intenses phases (parfois cumulatives) de régénération des matériels post Afghanistan et post Sahel, et les situations qui pourraient être connues dans le cadre d’affrontements qui seraient de haute ou de longue intensité, donc plus destructeurs et plus contraignants. A la fois pour les forces, mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème les soutenant, au contact sur « le front » comme en « zone arrière ». Pour la maintenance terrestre, par exemple, il s’agit de savoir comment passer de la régénération actuellement prévue en quatre ans environ pour 700 véhicules de retour de l’opération Barkhane (selon les chiffres de fin 2022 publiés dans le cadre des discussions pour le projet de loi de finances 2023) à un volume de véhicules qui pourrait être équivalent en nombre, en fonction du niveau de pertes et de dégâts, mais qui devrait être traité par contre en un mois seulement ? Il faudrait en effet réinjecter le plus rapidement possible les équipements aux unités engagées dans une longue opération d’ampleur, soit une prouesse en tant que telle qui devrait être réitérée plusieurs mois de suite. Tel est le défi auquel doit progressivement se préparer l’ensemble des acteurs du soutien des flottes en service ou prochainement en service sur un périmètre de l’ordre de plus de 20.000 équipements actuellement.

La suite dans le numéro...

lundi 12 juin 2023

Drones - Une trame de drones compléte qui prend de la consistance au sein de l'armée de Terre

Les premiers drones Patroller de Safran (au nombre de 3) sont bien arrivés au sein du 61e régiment d'Artillerie (RA), régiment référent drones/renseignement de l’armée de Terre.

Une petite dizaine de vols a déjà été réalisée depuis la base de Chaumont-Semoutiers, dont certains pour la phase 4 du récent exercice Orion 2023. Et progressivement, le rythme devrait s’accélérer.

La prise en main est en cours par les Diables Noirs du 61è RA pour la partie pilotage comme pour la partie maintenance, sous supervision de l'industriel présent au sein du régiment. Avec la montée en compétences d'un noyau de militaires formés, avant la diffusion de la compétence à toutes les quatre batteries drones du régiment. Avec déjà des infrastructures nécessaires bien visibles pour aller plus loin (hangars bâchés, bâtiments en dur, etc.) au sein de ce régiment hébergé en Haute-Marne sur une ancienne base aérienne de l'OTAN à l’architecture si caractéristique.

La prononciation officielle de l'entrée en service est attendue d'ici quelques mois (en 2024 plutôt à priori). Avec des qualifications encore à réaliser petit à petit pour l'extension du domaine de vol du système : avec des conditions météo plus variées et complexes, un emploi sur terrain sommaire (c’est-à-dire en-dehors d'une plateforme aéroportuaire), des durées de vol plus longues, etc.

dimanche 28 mai 2023

Colloque drones et renseignement - Samedi 10 Juin et Dimanche 11 juin à Semoutiers (Chaumont)

Le 61e régiment d'artillerie, le régiment référent "drones" de l'armée de Terre, l'Amicale du 61è et des 6è et 7è régiments d'Artillerie et la Délégation régionale Grand Est des Jeunes IHEDN organisent ensemble des rencontres inédites sur les drones et le renseignement.
 
Elles auront lieu durant le week-end du 10 au 11 juin à Chaumont (52469, Semoutiers-Montsaon), dans le quartier du 61è RA. Avec stands d'exposition et de démonstration, et tables rondes de réflexions.

 
Nous pourrons nous y retrouver avec plaisir. Notamment autour de la table ronde n°3 du samedi 10 juin sur "État, drones et industrie : le temps du mariage de raison". 
 
 
Plus d'une trentaine d'industriels du secteur seront normalement présents lors de ces premières journées.
 
A suivre...

jeudi 25 mai 2023

Conférence - Innovation et systèmes terrestres du futur pour les soldats

Une récente conférence organisée par le COGES a permis d’aborder le sujet de l’innovation, « des ateliers aux tranchées », dans le secteur terrestre. Un secteur parfois vu, à tort, comme relativement conservateur dans le domaine. Et pourtant. Que cela soit dans la manière d’innover (comme « acte de management »), d’innover dans les produits ou les services, ou dans les concepts. 


Crédits : COGES.

Ainsi, les méthodologies ne sont pas éloignées de ce qui peut se voir ailleurs : la méthode agile (pas uniquement sur le software, mais aussi sur le hardware), les FabLabs et autres espaces de créativité via du design thinking, cette approche méthodologique dont l'objectif est d'innover ou de résoudre un problème identifié. Avec, par exemple, des réalisations concrètes conjointes pour Nexter avec les forces armées et la Direction générale de l’armement (DGA) sur le programme Dragon pour imaginer conjointement la défense Nucléaire Radiologique Biologique et Chimique (NRBC) à horizon 20 ans. Ou encore quant à l’artillerie du futur, pour des réflexions en interne Nexter. Cela a été aussi le cas avec des sprints, de quelques semaines à quelques mois, menés pour le développement de la munition de 120 mm SHARD (de type APFSDS - Armor-Piercing Fin Stabilized Discarding Sabot) dont une des données était de venir très directement concurrencer le produit d’un autre industriel. Pour cela, il était indispensable de pouvoir faire des essais de tirs en réel très rapidement, de pouvoir faire tourner des modèles numériques en s’appuyant sur les données retenues, et d’atteindre ainsi 80-90% des attentes du cahier des charges le plus vite possible. Le tout en gagnant environ 30% sur les cycles de développement jusque-là observés. La munition a été qualifiée en fin 2022, via de nouvelles campagnes de tirs autorisées sur un champ de tir situé au Portugal, détenu en propre, qui permet de réaliser des essais de manière plus souple, quoique sécurisés.


Crédits : Nexter.

Pour Arquus, l’innovation participative est particulièrement développée en interne sur la manière de produire, via les ICP (ou « idées concrètes de progrès ») soumises par les employés directement, avant de pouvoir les développer puis les appliquer. En trouvant ainsi une réelle motivation à le faire. C’est le cas sur des processus améliorés, des nouveaux outils de travail, etc. Comme le présente à une autre occasion, un responsable, cela se fait notamment via la démarche Lean Kaizen, centrée sur les améliorations jour après jour des processus, en mettant les opérateurs au cœur de la démarche. Par exemple, sur le site de Limoges, spécialisé dans la production de véhicules neufs, un important travail d’information partagée au sein des équipes a été réalisé, via la multiplication de tableaux de bord de suivi, les briefings matinaux, la mise en place d’écrans TVs sur les postes des lignes de production pour suivre des tutoriels vidéos à proximité de la réalisation des tâches, etc. 800 chantiers Kaizen ont été ouverts sur les différents sites Arquus depuis 2018, notamment dans l’optimisation des postes de travail. En plus de processus de remontées d’idées, des ateliers Kaizen dédiés ont été installées dans les différents bâtiments des sites de production pour permettre aux opérateurs d’innover eux-mêmes (avec mise à disposition d’outils et de matériaux), pour la réalisation de prototypes qui peuvent ensuite être généralisés. C’est le cas par exemple pour des chariots d’outillage (avec les emplacements pour les Equipements de protection individuelle (EPI), les outils, le support de tablette, les tableaux de bord…) développés dans certains bâtiments et ensuite industrialisés pour l’ensemble de certains sites.

dimanche 7 mai 2023

De la diffusion de "l’esprit des capacités"

Le débat qui se tient actuellement autour de la Loi de Programmation Militaire 20224-2030 montre plus que jamais le besoin d’une évolution forte sur comment est mené en France le débat sur les questions de défense. Cela doit permettre de sortir d’une approche trop souvent arithmétique, à base de moins et de plus dans des comparaisons chiffrées mêlant malhabilement des torchons du 20ème siècle et des serviettes du 21ème siècle, en s’appuyant sur des trop rares tableaux incomplets (quand ils ne sont pas inexacts).
 

Ce débat est mené, il est vrai, dans un (trop) petit monde d’initiés. Il montre aussi, par effet de bord, la fragilité des connaissances employées (ou disponibles) pour le conduire à quelques trop rares (et notables) exceptions. Il s'agit donc de collectivement réussir à élever le niveau. Les torts sont partagés entre une culture capacitaire et opérationnelle sans doute moins diffusée qu’auparavant. Pour expliquer cela, pas besoin de refaire un grand retour en arrière sur la suspension de la conscription ou autres grands flashbacks historiques. Le rôle des autorités (politiques, civiles, militaires...) ou autres parties prenantes (industriels, associations, chercheurs, experts…) est aussi notable, faisant parfois tout pour se concentrer sur d’autres sujets (leurs champs restreints d'expertise), par paresse (un peu), par facilité, par choix assumés, par  "cachotterie" politique ou par gêne d'affronter une certaine vérité dérangeante. Des raisons sans doute plus fréquentes que celles parfois pointées de pure sécurité opérationnelle vis-à-vis de partenaires ou d’adversaires, il est vrai, de plus en plus curieux ou pressants, rendant ces excuses pas non plus totalement illégitimes.
 
Liée grandement à la stratégie des moyens, l’approche capacitaire et la diffusion continue de son importance, la défense d'une forme "d'esprit des capacités" (au sein de l'esprit de défense), doit pourtant regagner des lettres de noblesse. Et cela, malgré la patience nécessaire pour en dépasser le côté frustrant ou ardu, et atteindre une certaine maîtrise (toujours relative, et jamais pleine et entière tant le champ est vaste). Cela est nécessaire pour aller au-delà de grands débats peu opérants sur certaines fins poursuivies (avec des débats en plus parfois  mal menés, comme dans la dernière Revue Nationale Stratégique), ou sur certaines approches face aux évolutions d'un monde qui change (et qui continuera à changer, ce qui est assez dingue...). Il s’agit de ne plus se contenter d’approximations ou de simplismes présentés à longueur d'articles, de posts de blog, de tweets ou de commentaires. Toutes ces fausses bonnes idées simples qu’une plongée en profondeur dans la complexité d’un système de forces devrait faire rapidement disparaitre ou évoluer. Cela doit permettre de plus de mieux se concentrer sur pouvoir vs. vouloir, et se concentrer sur d'autres priorités atteignables.
 
Il faut donc sans cesse réexpliquer la complexité d’une approche où un système (et non un matériel ou un équipement) est d’abord un tout, avec porteur central, charges utiles de senseurs, capteurs et effecteurs, réseaux internes, ou encore interfaces numériques/physiques, nécessaires à une approche combinatoire, celle qui aujourd’hui fait la différence comparée à la simple accumulation ou juxtaposition de moyens. Que ce système est lui-même issu d’un système de production complexe, avec un contexte particulier de développement (scientifique, idéologique, doctrinale…), une sous-traitance en cascades, des chaines d’approvisionnement courtes ou étendues, des stocks et des flux,  des délais, des acteurs régis par des logiques économiques, avec des sujets de RH qualifiées, etc. Qu’il est aussi pris dans un système de soutien, avec des infrastructures, des outillages, des pièces de rechange, des systèmes d’information et de logistique, des moyens de tests, de la documentation et une réglementation… Avec des coûts financiers plus ou moins anticipables et identifiables pour chacun de ces éléments.
 
Ou encore réexpliquer patiemment les initiales DORESE (qui peuvent avoir des variantes, selon la précision recherchée) de la capacité opérationnelle, pour prendre en compte la doctrine (le pourquoi et le comment ?), l’organisation (quelles structures interagissent ?), la RH (quel volume et quelle formation ? LE point clé à tous les plans les plus ambitieux...), l’entraînement (quels fréquences ? quels moyens et espaces dédiés ?), le soutien (quels infrastructures ? quels plans de maintenance ? quelle logistique ?...) et l’équipement (quel environnement ? quelle interopérabilité et quelles interfaces ?...). 
 
Sans un effort pédagogique déjà fait en partie par certains et qui mériterait d’être poursuivi (par les exemples disponibles, l’accès aux données, les conférences, les auditions, les discours, les rapports parlementaires, etc.), le risque est sinon grand de manquer à la fois l’idée générale et le détail qui compte au moment donné sur le terrain, lors de la finalité opérationnelle. C'est aussi risquer de rendre finalement bien caduc et inopérant l’ensemble des efforts engagés de persuasion, de mobilisation et de juste évolution de l'ensemble. Cela serait aussi continuer à comparer numériquement des capacités qui n’ont pas grand-chose à voir du fait d’évolutions des spécifications et de l'environnement. Ces évolutions, est-ce un mal, est-ce un bien ? Est-ce nécessaire ? Optionnel ? A modifier ? A faire évoluer ? Le débat doit évidemment apporter aussi ces réponses, mais toujours dans un cadre fini (temporel, financier, social, politique, humain…) aux complexes interactions. 
 
Mais cela passe déjà par la nécessité de prendre en compte l’intérêt de comparer ce qui est comparable, de le faire pour comprendre et évaluer les avantages et les inconvénients des choix et des renoncements. D'éviter sans doute de parler de transformation d’un modèle de forces, en mode marketing, quand il s’agit sans doute plus encore de poursuite de réparation d’un modèle, en mode pessimiste, ou plus surement de mise en cohérence de ce modéle, en mode optimiste. La cohérence n’étant pas un vilain mot dès lors qu’il s’agit d'être capable de produire réellement des effets attendus, au prix de justes efforts de recomplétement et de points d'efforts prioritaires. Des mesures peu vendeuses peut-être, mais nécessaires. Il s’agit aussi par cela de ne pas créer des niveaux d’expectation sur-élevés par rapport aux perceptions et attendus, et donc d'éviter de créer des frustrations, néfastes pour un tout un tas de raisons, notamment quand à la confiance mise dans les responsables, pensant parfois plutôt bien faire. 
 
C’est peut-être à ce prix d'effort pédagogique quant à "l'esprit des capacités" que le débat gagnera en précision et en qualité. Ce débat est appelé de leurs vœux par bien des acteurs, sur un mode de quasi ritournelle, alors qu’ils ne donnent pas toujours dans le même temps les moyens suffisants de le mener, par manque d’informations surtout, d’échanges et de temps parfois. Cette maturité du débat stratégique sur les moyens (comme celui sur les fins), nous le devons à la fois pour ceux qui exécutent cette politique de défense, parfois au péril de leur vie, mais surtout pour tous ceux au nom de qui cette politique de défense est menée. Le niveau des moyens accordés et employés, et les conséquences de leur emploi, l’exigent.

mercredi 19 avril 2023

Vidéos suite à l'exposition "Forces spéciales" au Musée de l'Armée (Invalides)

La chaîne Youtube du Musée de l'Armée a mis en ligne plusieurs heures d'entretiens réalisés dans le cadre de la récente exposition sur les Forces Spéciales. Morceaux choisis entre histoires, moyens, innovation…

Noël comme femme d'un équipier du 13è RDP (régiment de Dragons parachutistes) déployé en opérations Madame. Mon plus grand respect (certains et certaines souriront - ou grimaceront - à l'évocation du portable mis en mode sonnerie qu'importe les situations, et mis à portée de main même sous la douche, pour ne pas rater un coup de fil)

Le témoignage, poignant, de la veuve du commando marine Loic Le Page mort au combat en 2006 en Afghanistan. Petite claque.

Au retour "On décore des militaires pour des faits de guerre, mais je pense qu'il ne faut pas oublier nos femmes".



30 ans du COS

Quand le respect des accords de Dayton en Bosnie (et le retrait d'une division serbe) se joue après des jours de négociations lors d'un concours de tir au pistolet entre un officier français et un général serbe (après quelques verres de slivovitz pour corser l’affaire...)

Un "record" qui teindrait encore (depuis 1974) réalisé conjointement par un membre du commando Hubert et un Navy Seals américain, en échange en France, d'une plongée de 7km en 4H10

Quand lors de l'évacuation de ressortissants français (et européens) à Brazzaville (Congo) en 1997, il a aussi fallu pour les forces spéciales aller chercher les bébés gorilles du zoo local, abandonnés à leur sort, alors que la ville était à feu et à sang...

En aout 1991, lors de l'exfiltration du général Aoun au Liban, le plus compliqué d’une mission complexe menée par les commandos-marine a peut-être été de réussir à convaincre le général d'enfiler un ciré pour l'exfiltration qui s’est faite en hors-bord...

vendredi 3 février 2023

UNIVEM - Amoureux de mécanique et passeurs de mémoire cherchent locaux !

Le véhicule de commandement, Dodge Command Car, qui a réellement vu le Général Leclerc rentrer dans Paris à l'été 1944, le seul exemplaire roulant en France de char de conception américaine Sherman entièrement rénové à l'extérieur... et à l'intérieur (avec moteur d'origine), le véhicule prototype n°1 Renault 1984 du programme de Véhicule Blindé Léger (VBL) bien connu de l'armée de Terre (le choix se portant au final sur le véhicule Panhard), une grue roulante Borckway Quickway dont il ne reste que 3 exemplaires en Europe...


Autant de pièces rares présentes au sein de la plus grande collection privée française de véhicules historiques liés à la 2ème Division Blindée (Division Leclerc) ou aux armées américaines et britanniques de la Seconde Guerre mondiale. Véhicules conservés et entretenus avec passion par les quelques 160 cotisants de l'association UNIVEM (Union Nationale des Collectionneurs de Véhicules Militaires), association loi 1901 crée en 1993, et reconnue d'intérêt général.

Hébergée depuis 2005, après avoir quittée les anciens locaux AMX d'ISsy-Les-Moulineaux, via une autorisation d'occupation temporaire (AOT) au sein d'hangars de la Section Technique de l'armée de Terre (STAT) sur le Plateau de Satory, son avenir s'est assombri du fait de difficultés administratives, notamment liées au plan d'urbanisme prévu sur le Plateau de Satory (arrivée prochaine du métro Ligne 18, évolution de l'A86 toute proche, modernisation possible des emprises de la STAT...).

Alors que plusieurs solutions étudiées n'ont pas débouchées récemment (nouveaux locaux au sein de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres - SIMMT, du 121ème régiment du Train de Montlhéry...), l'association pourrait se retrouver prochainement sans toîts pour héberger ses pièces de collection, et sans pouvoir continuer son travail important de mémoire et de transmission.


L'association participe en effet avec ses véhicules à de très nombreux événements commémoratifs, reconstitutions, films, expositions (avec un prêt d'une Jeep SAS pour l'exposition récente sur les forces spéciales au Musée de l'armée aux Invalides), liens entre générations (via les efforts des plus anciens pour transmettre les secrets de la mécanique ,parfois un peu capricieuse sur ces véhicules, aux plus jeunes adhérents), etc. Ce qui serait fort dommage tant est grande leur disponibilité et leur passion, prouvées rencontre après rencontre avec le public.

Ainsi, l'association et sa soixantaine de véhicules sont à la recherche urgente de locaux (d'environ 1.500 m2 minimum), potentiellement de locaux privés, dans l'Ouest de la région parisienne, et jusqu'à un axe Paris-Normandie. En l'absence de mécènes, possiblement avec un loyer (modéré, évidemment, du fait de l'absence de subventions reçues par une association entièrement auto-financée). Toute piste sera étudiée, donc n'hésitez surtout pas à contacter ces amoureux de l'Histoire vivante et incarnée !

Et n'hésitez pas à les soutenir également via la signature d'une pétition.

samedi 28 janvier 2023

Lecture - "Face à la mort" (Rémy Nollet, Editions du Rocher)


"Face à la mort" (Rémy Nollet).
 
Pas de grands chapitres ici sur des interventions du GIGN ou autres forces spéciales et spécialisées. Mais des tranches de vie du quotidien connues par bien des gendarmes départementaux.
 
Avec pas moins d'humanité, de don et de service aux populations. Au plus près de la société et de son quotidien, où le banal côtoie souvent le tragique.

En rencontrant très, trop, souvent la mort, quand tout est fait pour la sortir de nos quotidiens. Or personne n'en sort indemne de ces foutues rencontres. Et il faut pourtant poursuivre, son intervention, sa vie.

C'est donc une plongée pleine d'humanité, avec des mots simples, que propose ici le colonel Rémy Nollet, en s'appuyant sur les situations réelles, vécues durant sa carrière en Gendarmerie départementale.

Pour découvrir, un peu, "l'humaine condition de ces soldats" en bleu pour reprendre les mots de la préface du directeur général de la Gendarmerie nationale, du général Christian Rodriguez. 

Pas de "recettes magiques" ou de prétentions universelles dans les chapitres sur la 1ère fois, sur celle d'un plus proche, d'un enfant, sur celle qui touche un frère d'armes, sur la 1ère annonce...

Mais des mots posés sans emphase sur ces situations personnelles si variées, et si communes pour certains. D'un homme, d'un père, d'un gendarme, d'un chef.

Un ouvrage qui trouve son origine au moment de la scolarité de l'auteur à l'Ecole de Guerre. Moment vécu par l'auteur comme un moment de prise de recul et d'intenses échanges avec les camarades de promotion, notamment des armées, aux expériences variées, et aux réflexions poussées sur cette foutue compagne qu'est la mort. Un riche moment donc qui a entraîné le début du long parcours d'écriture, dont nous bénéficions ici à travers cet ouvrage. Qu'il en soit remercié. Qu'ils en soient remerciés