mardi 25 février 2020

Lecture - "AML Panhard - Des hommes, une histoire", par Charles Maisonneuve

Légère (5 tonnes environ), ramassée et pourtant véloce (avec son armement), la Panhard AML est de ces engins qui irriguent la pensée de la cavalerie légère "à la française", une automitrailleuse blindée 4x4, pour la reconnaissance et le combat au contact.

En se plongeant dans l’histoire industrielle et opérationnelle de ce véhicule, Charles Maisonneuve, ancien journaliste, officier de réserve, aujourd’hui directeur affaires publiques et médias chez Arquus, nous entraîne dans plus de 60 ans d’histoire d’hommes, avec cet ouvrage récemment publié par Histoire & Collections

Plusieurs moments clés sont ainsi abordés : la filiation entre les engins la précédant jusqu'à son successeur le char ERC 90 Sagaie (avec la révolution de l'alimentation électrique de la tourelle...), le prototype qui fait ses premiers tours de roue en avril 1959, les différentes versions (déclinaisons des 2 modèles principaux AML 90 pour le canon de 90 mm ou AML 60 avec un mortier, à des modèles plus "exotiques"...), et bien sur quelques uns des épisodes phares de sa carrière opérationnelle, pas toujours de tout repos.


Avec de nombreuses photos d’archives en bonne qualité, un tableau de livraisons et des schémas techniques, l’ouvrage hagiographique nous entraîne de la conception à son utilisation : de la défense opérationnelle du territoire (DOT) en France (face aux possibles actions soviétiques sur l'arrière) aux confins du Mali avec les AML tchadiennes en 2013 lors des premiers mois de l’opération Serval, en passant par le Nord du Tchad lors du raid sur la base libyenne d'Ouadi Doum en 1987. Pour n'en citer que quelques uns.

vendredi 21 février 2020

Entretien - Matières premières stratégiques et Industrie de Défense, avec Raphael Danino-Perraud

Raphaël Danino-Perraud est doctorant au Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) et au laboratoire d'économie d'Orléans (LEO). Il est également doctorant associé à l'IRSEM, pour qui il a récemment publié une étude : "La Criticité des Matières Premières Stratégiques pour l'Industrie de Défense". Il s'intéresse aux politiques d'approvisionnement en matières premières minérales et à leur criticité tout au long de la chaîne de valeur. 


Terres rares, matières premières stratégiques, métaux critiques… Il est courant d’entendre plusieurs dénominations autour de ces métaux. En quoi une matière première est dite critique et stratégique ? 

La crise des terres rares a révélé la vulnérabilité des économie occidentales vis à vis de leurs approvisionnements en métaux. Les terres rares ont ainsi été amalgamée aux métaux rares, critiques ou encore stratégiques, alors qu'elles n'en constituent qu'un groupe de 16 éléments aux propriétés particulières. En général, le terme stratégique est utilisé pour les matières premières relevant d’une industrie particulière et historiquement, de l’industrie de défense, tandis que les matières premières critiques concernent l’ensemble de l’économie. La criticité est caractérisée par un faible volume de production mais une utilisation primordiale dans l’industrie de pointe et à une certaine rareté géologique associée à un statut de co-produit. Les tensions géopolitiques de toutes sortes sont aussi un facteur de criticité majeur. 



Cependant, la criticité d'un métal ne se mesure pas seulement à ces caractéristiques, mais est aussi facteur de l'institution qui la mesure. Un métal peut être critique pour un pays, une entreprise ou une technologie, mais pas pour d'autres. Le prisme d'analyse est donc à prendre en compte pour la mesurer. 


mardi 18 février 2020

L’innovation par et pour les forces : Impression 3D au 2è RIMa (+ MAJ 1+2)

Un premier challenge autour des potentialités de l’impression 3D (ou "fabrication additive") pensé et mené par et pour les militaires de l’armée de Terre, a été récemment organisé pour trouver, via cette technologie, des solutions, sans filtre, à leurs besoins opérationnels immédiats. Prometteur, le passage à l'échelle des projets est à suivre, permettant notamment de valider l'actuel dispositif de soutien à l'innovation mis en place au sein de l'armée de Terre.

Décentralisation de l'innovation

Le 2ème régiment d’Infanterie de Marine (2e RIMa / Le Mans) a organisé du 13 au 15 février ce premier Hackahaton Mili 3D pour les unités opérationnelles de la 9ème Brigade d’Infanterie de Marine (BIMa). La fabrication additive s’oppose à la fabrication soustractive où l’on enlève de la matière pour atteindre la forme désirée. Dans la fabrication additive, les pièces en trois dimensions sont construites, via des imprimantes, par addition de couches successives de matière (selon différents procédés et avec différentes matières), sous contrôle d’un ordinateur. 


L’idée de cet événement a germé dans la tête d’un officier du régiment, profil EMIA, épaulé par un autre officier, profil officier sous contrat (OSC) ayant une formation d’ingénieur. Sans cesse à la recherche de nouvelles idées, notamment pour faciliter l’instruction, le premier présente à son chef de corps il y a un an les opportunités de l’impression 3D dans le domaine : produire à bas coûts des répliques de mines pour simuler ces menaces, etc. Conquis, ce dernier aide à pousser plus loin l’idée, en s’appuyant notamment sur le représentant régimentaire au sein du réseau de référents simplification-innovation-numérique (RSIN), mis en place dans toutes les unités de l’armée de Terre depuis quelques mois. Ce maillage vise à permettre la captation, la remontée et la maturation des idées. Un dossier est donc monté et déposé sur une plateforme numérique centralisée.