lundi 18 septembre 2017

A vos agendas ! Présentation de l'ouvrage collectif "Notre monde est-il plus dangereux ?" (10 octobre - Ecole Militaire - Paris)

À l'occasion de la parution de l'ouvrage collectif, auquel j'ai (très modestement) participé, "Notre monde est-il plus dangereux ? 25 questions pour vous faire votre opinion", dirigé par Sonia Le GOURIELLEC (Good Morning Afrika), une conférence de lancement est organisée le mardi 10 Octobre 2017, de 16h à 18h à l’École militaire, amphithéâtre MOORE.
 
 
La présence d'une grande partie des auteurs de cet ouvrage collectif est annoncée, afin de pouvoir échanger avec eux, discuter sur le point d'interrogation à la fin de la question servant de titre à l'ouvrage, les approcher "en vrai" ! N'hésitez donc pas à venir, en ayant commencé ou non la lecture de l'ouvrage (aujourd'hui disponible à la vente), avec vos éventuelles questions suite à la lecture.
 
Pour cela, nous vous remercions de bien vouloir vous inscrire en indiquant vos nom, date et lieu de naissance ainsi que votre nationalité à l’adresse : inscription.irsem@defense.gouv.fr

mardi 12 septembre 2017

Armées - La preuve par A + B que les étalements des livraisons ne sont pas sans conséquence (Julien Maire)

Quels impacts des étalements de livraisons (notamment dues à des coupes budgétaires) sur les coûts et l'exploitation des flottes d'appareils ? En se basant sur un modèle théorique aussi exact que possible, Julien Maire, spécialiste des questions industrielles de Défense et auteur du blog European Military Aircrafts, apporte des  éléments de réponses à cette question. Cet article faisant suite à celui sur l’impact multi-facteurs de la réduction de la taille des flottes d’appareils.

Comme modèle théorique, supposons un plan de livraison linéaire (donc sans accrocs chez le fournisseur…) pour une flotte de 12 appareils à raison de 3 appareils par an (1 en Janvier, 1 en Mai et 1 en Septembre). Comme dans le précédent exemple, le matériel a une maintenance périodique (qui dure 6 mois) de 400 h de vol ou tous les 2 ans. En conséquence :
  • Ce plan de maintenance donne donc les potentiels de vols annuels (au point optimal, cf. article précédent) suivants : 400 HDV à la fin de la 1ère année de livraison, 1.000 HDV en n +2, 1.350 HDV, et 1.900 HDV (ou 1.920 HDV en potentiel lissé : 12 x 400 / 2.5) ;
  • En accord avec cela, un plan de montée en maturité de la flotte a été défini, à raison de + 400 HDV / an (pour l’ensemble de la flotte livrée, progressivement) : 400 HDV la 1ère année, 800 HDV la seconde, 1.200 HDV, 1.600 (puis 2.000 HDV, soit à peine au-dessus du rythme calendaire présenté juste au-dessus). Ce qui laisse une petite marge de manœuvre (entre le potentiel optimal de la flotte et le potentiel exigé) en cas de retards mineurs sur des livraisons, sur les durées des 1ères maintenances (où il faut se faire la main), etc.

Pour faciliter les calculs suivants, nous avons pris l’option de définir le plan de maturité en fonction d’une cadence de production, donc de livraisons. Mais, entre ces 2 aspects, c’est généralement l’histoire de l’œuf et la poule (qui arrive avant qui) : comme dans un PIC (S&OP), processus de Planification Industrielle et Commerciale, où le département Ventes/Commerce soumet un besoin au département Industrie/Production qui lui répond une faisabilité en fonction de sa capacité propre qui doit coïncider au mieux avec les attendus de l’autre département. Or le plan de livraison épaulé par le PIC est en réalité le croisement entre le plan de maturité attendu par le client et la réponse industrielle.

Ainsi, à ce rythme, la flotte sera entièrement livrée au bout de 3 ans et 8 mois (car (12-1) x 4 = 44 mois). Avec, une montée à plein potentiel en fin de 4ème année. Donc, moins de 4 ans de vie (et seulement 1 visite périodique) sépare la 1ère machine livrée et la dernière machine de la flotte.

Or, pour notre illustration, Loi de Programmation Militaire (LPM) et/ou restrictions budgétaires et/ou prises de retard par l’industriel obligent, en milieu de la 2nde année, le programme passe à 2 livraisons par an (Janvier et Juillet), sachant que celle de Septembre de n + 2 passe à Janvier de n + 3, pour encore plus limiter les besoins en crédits de paiements (et tenter de maximiser les économies de gestion en n + 2). Soit une dernière livraison arrivant au bout de 60 mois (et non 44 mois). Soit 16 mois plus tard qu’avec le rythme initial.

jeudi 7 septembre 2017

Armées - La preuve par A + B que les réductions de la taille des flottes d'appareils ont de multiples conséquences (Julien Maire)

Quelles conséquences court/moyen terme à la réduction des flottes d’appareils, hélicoptères ou avions, notamment dues aux coupes budgétaires ? Quels impacts des étalements de livraisons (également dues à ces coupes) sur ces mêmes flottes ? En se basant sur un modèle théorique aussi exact que possible, Julien Maire, spécialiste des questions industrielles de Défense et auteur du blog European Military Aircrafts, apporte des réponses à chacune de ces deux questions. N'ayez pas peur des chiffres, cela va bien se passer.

Cette première partie illustre les impacts déjà notables avec une réduction de flotte de seulement 10%. Dans les faits de la précédente Loi de Programmation Militaire (LPM), les réductions de flottes (à terminaison ou à certains points d'étapes) sont bien plus souvent de l’ordre de -20% / -30% (Tigre, NH-90, A400M, etc.) , en premier lieu parce qu’une réduction de seulement 10% du nombre d’appareils commandés n’est pas rentable dans la renégociation de contrat entre l'Etat et les industriels (et donc non source d'économies à court terme).
 
 
  • Considérons pour notre exemple, pour une flotte d’appareils, un besoin d’emploi de 3.200 heures de vol (HDV) / an.
  • Le matériel pour cette flotte a une maintenance tous les 400 HDV ou 2 ans (un peu comme si votre voiture a une révision à fréquence de 30.000 km ou 5 ans).
  • Cette maintenance périodique dure 6 mois.