mercredi 13 octobre 2021

Drones aériens - De la 4ème composante aérienne de la Marine nationale (+ MAJ)

Au-delà du groupe aérien embarqué (GAé), des appareils de patrouille ou de surveillance maritime et des hélicoptères embarqués ou à terre, les drones aériens arrivent de plus en plus dans le quotidien des Marins de la Marine nationale, formant une nouvelle composante en devenir, comme l’a notamment rappelé une récente présentation réalisée par le Centre d'études stratégiques de la Marine (CESM).

Si ces systèmes sont encore relativement peu nombreux à ce jour au sein des différentes forces de la Marine nationale, ils devraient connaître un réel accroissement dans les mois à venir, dans le cadre des efforts de l’ambition inscrite dans le Plan stratégique Mercator : "chaque navire devra être en mesure, d'ici 2030, de mettre en œuvre un drone aérien". Actuellement, il y a 3 systèmes à 2 vecteurs aériens S-100 de Camcopter pour les Porte-hélicoptères amphibies (PHA), quelques drones ALIACA (modéle DVF 2000 de Survey Copter), en phase d’essais, pour une cible de 11 systèmes à 2 vecteurs livrés à partir de 2022, 3 systèmes DRAACO (Puma AE d’AeroVironment) pour les commandos marine (bientôt rejoints par 4 autres systèmes livrés en 2022), des micro drones ANAFI US de Parrot en attente de livraison dans les prochaines semaines (pour une cible d'une trentaine de systèmes), une dizaine de systèmes de nano-drones Black Hornet 3 (de Flir Systems) également pour les commandos marine, et (environ) 200 micro drones au dernier recensement (issus du commerce, "off the shelf"), très disparates dans les modéles, acquis pour différents usages, et en phase de rationalisation.


Crédits : Survey Copter.

Du côté du S-100, la mise en service opérationnelle est bien attendue pour 2022 (pour rappel les premières études sur ce système datent de 2009), autorisant l’emploi depuis les 3 PHA de la Marine. La mise en œuvre de ce vecteur de 200 kg est réalisée par l’aéronautique navale, avec 3 opérateurs et 2 maintenanciers qui forment l’équipage dédié (il s’agit bien de leur fonction principale et unique). Avec ce programme aux riches enseignements (en termes d’intégration, de formation, de maintenance…), il s’agit de rattraper le retard pris par rapport aux autres armées, en ouvrant les domaines de surveillance maritime, d’identification (notamment par la détection automatique de cibles mouvantes) et de tenue de contact (grâce aux plus de 5h d’endurance), en participant à la consolidation de la situation tactique, via les 54 nq d’élongation, et donc la possibilité d’aller bien au-delà des capteurs optiques du bâtiment d’accueil (avec une boule optronique, peut-être demain complétée par d’autres capteurs, notamment radars).

mercredi 6 octobre 2021

Lecture - Du nouveau "Concept d'emploi des forces terrestres" (+MAJ 3)

En attendant la présentation des capacités de l'Armée de Terre (PCAT) 2021 qui visait à expliciter plus concrètement ce document de "Concept d'emploi des Forces Terrestres"…

Le nouveau "Concept d’emploi des forces" (répondant au doux nom de CIA 01) a été publié il y a quelques mois. Il permet en 40 pages de poser le cadre et les principes généraux d’emploi des armées françaises. Exercice déclaratif, parfois convenu (en reprenant les définitions, classiques, des missions majeures des armées, des principes de la guerre, des facteurs de supériorité opérationnelle, anciennement propres à l’armée de Terre au sein d'Action Terrestre Future et repris aujourd'hui au niveau interarmées, de l’articulation de la stratégie globale et de la stratégie militaire d’une puissance d’équilibre comme la France, du modèle d’armée complet, de la singularité militaire…), s’inscrivant dans une lignée (le précédent datait de 2013), et rédigé dans un contexte particulier, il est facilement compréhensible, et à lire pour le cadre qu'il fixe (plus qu'il ne révolutionne).


Sans entièrement le synthétiser, le CEF de 2021 pourra être caractérisé par la place accordée au principe d’intégration, aptitude socle et "démultiplicateur indispensable des effets opérationnels", définit comme "à partir d’une compréhension la plus large possible des situations et l’association active de tous les acteurs, à mettre en synergie en vue d’un but unique toute la gamme des effets permettant de l’atteindre, et de les réaliser de manière concentrée ou distribuée dans l’espace et dans le temps, sur l’ensemble du spectre matériel et immatériel". Faisant œuvre de clarification, le CEF pose également plusieurs définitions comme l’établissement de "deux catégories d’espaces de manœuvre et de confrontation, les milieux et les champs. Les milieux renvoient aux espaces terrestre, maritime, aérien, exo-atmosphérique et cyber ; les champs recouvrent les espaces informationnel et électromagnétique". Les champs immatériels regroupant eux le cyberespace et les deux champs électromagnétique et informationnel. Avec in fine le besoin d’agir en "multi-milieux/multi-champs" (M2MC), pour les passionnés d’acronymes.