mardi 30 juin 2020

Lecture - "L'autre terreur après la foudre - 11ème régiment d'Artillerie de Marine", sous la direction de Christophe Lafaye

Le livre régimentaire est un format éditorial en soit. Avec ses parties historiques obligées, ses narrations qui ne parleront parfois qu'aux anciens de l'unité, ses successions d'événements quelques fois difficilement replacés dans un cadre plus large, etc. Il peut néanmoins devenir un vrai "beau livre", bien illustré, avec des photographies de bonne qualité bien qu'anciennes pour certaines, avec une mise en page léchée et aérée, permettant de se plonger dans certains épisodes historiques plus méconnus, avec une iconographie pédagogique pour accompagner par des schémas clairs le lecteur moins expert de tel ou tel cadre géographique, etc. Voir être avec un format plus innovant et mixer, par exemple, les formats de narration : textes, photos et même dans celui-ci des planches de bande-dessinées.


C'est un peu tout ça que le dernier historique du 11ème régiment d'Artillerie de Marine (RAMa) (régiment breton, aujourd'hui basé à Saint-Aubin du Cormier, après avoir connu notamment Lorient) réussi à faire, sous la direction de Christophe Lafaye (déjà l'auteur d'un livre similaire sur le 19ème régiment du Génie et le 2ème régiment d'Infanterie de Marine, toujours par les Editions de Pierre de Taillac, qui nous habituent aux "beaux livres"). Du corps royal de l'artillerie des colonies jusqu'aux dernières poches territoriales de l'organisation Etat islamique au Nord de la Syrie, en passant par l'Adrar des Ifoghas au Mali, l'Argonne et les contreforts de l'Aisne en 1940, l'opération Daguet en 1990-91, etc. C'est l'histoire du 11e régiment d’artillerie coloniale lourde hippomobile mixte malgache jusqu'au régiment d'appui-feu et renseignement de la 9ème brigade d'Infanterie de Marine (BIMa) qui se laisse ainsi découvrir.

vendredi 19 juin 2020

MGCS : derrière l’armure, la poursuite d’un système de combat terrestre complet - Partie 3 (+ MAJ)

Série d’articles rédigée par Nathan Gain - FOB et Florent de Saint Victor - Mars Attaque. Après une première partie abordant le lancement du programme MGCS et une seconde partie sur les questions industrielles, la troisième et dernière partie traitera des questions technologiques. 


Crédits: KNDS.

Quels grands axes technologiques attendus ? 

Le général Beaudouin (EMAT) indique : "En termes de mobilité, la roue perd ses capacités de franchissement d'obstacles à partir de 32 tonnes environ. Or, la masse nécessaire à la protection du MGCS dépassera largement les 40 tonnes et imposera des chenilles. Néanmoins, les nouveautés technologiques à venir permettent d'optimiser les performances pour ne pas créer des monstres de 70 tonnes et plus. Elles pourraient être :
  • Des automatismes poussés limitant l'équipage, et donc la masse nécessaire de la cellule de survie ;
  • Une protection limitant la nécessité de blindage passif lourd, en utilisant des solutions innovantes de destruction à distance des menaces arrivantes (comme le système « hard kill ») ;
  • Une différenciation des armements selon les plateformes, plutôt qu'un seul armement très lourd polyvalent, comme est actuellement le canon de 120 mm sur le Leclerc".
À la demande des utilisateurs finaux, les militaires, un point d'importance particulier sera apporté dans la recherche d’un tonnage maitrisé, pour garantir la mobilité, la vélocité et l'agilité des véhicules, notamment grâce à des nouveaux blindages et des systèmes de protection actifs / passifs. Soit une protection non uniquement basée sur la masse, en ajoutant uniquement des couches successives et de l’épaisseur au blindage. Masse et mobilité toujours, comme l’indique un militaire français : "La chenille souple résiste étonnamment bien grâce à sa structure à bandes. Dans 5 ans, les industriels atteindrons potentiellement les 50 tonnes voir les 55 tonnes. Passer ce cap sera en revanche très dur pour des raisons de refroidissement". Autant de choix qui restent encore à finaliser dans le cadre des études actuellement menées. 

Des études préalables (cf. premier article), quelques technologies clés ont été identifiées comme nécessaires, rappelle l’Institut Saint Louis (ISL), notamment : 
  • Une survivabilité à augmenter (blindage actif pour réduire la signature, blindage réactif contre les munitions à haute énergie, cellule de survie dans le châssis pour l’équipage, systèmes de protection hard et soft kill contre les missiles et roquettes, etc.) ; 
  • Des capacités de reconnaissance/identification longue portée et automatiques à 360° (avec des interfaces de réalité virtuelle), et des drones pour la surveillance hors de la vue ; 
  • Une capacité augmentée de partage / utilisation des données (IA). 
Ainsi que des questions à trancher sur la capacité de l’équipage (réduit ou non à 2, conservé à 3, voir augmenté à 4) pour à la fois gérer la plateforme principale et à gérer l’ensemble des drones (terrestres et aériens).