Le numéro 9 des Cahiers de l'IRSEM est sorti. Rédigé par Guillaume Lasconjarias, historien et parfait connaisseur des questions de défense, il étudie avec une extrême précision une partie de la zone de responsabilité française en Afghanistan et l'action qui y fut menée durant six mois en été 2009 par les militaires français.
S'intéressant à toutes les dimensions de la région Kapisa, il en décortique les composantes physiques, historiques, culturelles, ethniques. Caractéristiques qui influent grandement sur la nature, les motivations et la composition de ceux qui aujourd'hui (et parfois comme hier) luttent contre "l'étranger", ou le gouvernement central de Kaboul et ses représentants.
Engagée sur cette zone, le GTIA Korrigan, principalement armée par le 3ème RIMa, a tenté d'apporter des procédés innovants à même de patiemment et progressivement faire bouger les lignes de force et les logiques d'affrontement. On y découvre ainsi l'analyse systémique, la contre-réaction ou l'apport de construction d'une route.
D'approche simple mais non simpliste, il est à lire pour mieux comprendre!
Depuis dix ans, la France est engagée en Afghanistan.En 2008, la coalition lui confie une zone stratégique, la province de Kapisa et le district de Surobi.Présentant cette province d’importance stratégique, coupée entre deux grands groupes ethniques, les Tadjiks au Nord et les Pashtouns au sud, Guillaume lasconjarias analyse cet espace d’affrontement où la rébellion s’est durablement et solidement implantée, héritage ancien de lutte contre le pouvoir central.L’auteur adopte sur ce sujet, peu étudié dans la production académique, un regard novateur qui s’attache à expliquer la nature composite de l’insurrection. Il a mené ce travail précis et approfondi avec la Task Force « Korrigan ».Aux côtés des forces gouvernementales afghanes, le GTIA a conduit ses missions en n’oubliant jamais que l’instauration d’une bonne gouvernance passe par une somme d’actions militaires et politiques. Ecouter et impliquer les populations dans des projets à leur profit constitue une nécessité stratégique.
4 commentaires:
Je trouve regrettable que Mr Lasconjarias ne cite a aucun moment de cette étude le principal concepteur de la ligne des opérations qui on été conduites au cours de ce mandat. En effet, c'est le LCL DESPOUYS qui était chef du Bureau Opérations Instruction du 3ème RIMa pendant la préparation et la première partie de cette mission. C'est lui, tirant profit de sa projection en tant que chef des OMLT du régiment au cours de l'hiver 2008-2009, qui a conseillé le COL CHANSON dans cette approche originale de la problématique de la Kapisa.
Connaissant Mr Lasconjarias, je suis convaincu que cette non-citation n'est pas préméditée. De manière plus générale, l'étude aborde peu la Mise en Condition avant Projection et le passage des consignes entre le GTIA précédent et le GTIA Korrigan.
C'est sans doute pour cela que le processus de réflexion amont n'est pas développé et que le prédécesseur du LCL PIERRE au BOI n'est pas cité. Il est néanmoins ici félicité pour son travail qui a permis de mener ce mandat dans des conditions optimales.
Effectivement, le fait que le LCL DESPOUYS ne soit pas cité par l'auteur de cette étude n'est sans doute pas prémédité. Mais, celui-ci a fait plus que de faire bénéficier le régiment de sa réflexion en amont. Il a été projeté avec le régiment jusqu'à la fin du mois de juillet en tant que chef des opérations et a, à ce titre, conduit les premières d'entre elles qui ont définies la suite du mandat. Ceci a effectivement permis d'optimiser les résultats de la projection.
Je maintiens donc qu'il est regrettable que le LCL DESPOUYS ne soit pas cité dans cette étude au profit d'un autre. Car à la lecture de celle-ci, le quidam pourrait penser que seul cet autre serait l'artisan de la réussite de cette projection. Car malgré les 7 morts que le GTIA a subi, cette projection a été une réussite en permettant d'améliorer la situation dans la région.
Merci pour vos commentaires qui permettent sans doute une vision plus complète de la situation et un partage plus juste des responsabilités dans la réussite de ce mandat.
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