lundi 28 novembre 2011

Les Présidentielles sabre au clair : le Parti Socialiste (+MAJ 1 + 2)

Suite de la série "Les Présidentielles sabre au clair" sur les programmes Défense des partis des présidentielles de 2012, des brefs commentaires rédigés selon les perceptions de l'auteur. Pour rappel, les deux épisodes précédents étaient consacrés au Modem et au Front National. Les différents partis politiques analysés peuvent envoyer un droit de réponse ou un commentaire qui seront évidemment publiés. En attendant : Sabre au clair, chargez!

S'attaquer au décryptage de la partie Défense du programme du PS, c'est partir dans une aventure indécise à la recherche de documents représentatifs et de déclarations. Pour ces dernières, sur la Défense, il y en a peu de significatives. Pour les documents, c'est actuellement un peu compliqué.

Il y a bien un "Projet socialiste 2012" avalisé par le PS. Mais voilà, que le candidat désigné par les primaires s'en détache sur bon nombre de propositions. Quant à l'accord entre les Verts et le PS, bien difficile de savoir ce qu'il représente depuis que phrase après phrase, chacun des partis revient dessus. Une simple tentative de conciliation morte-née ?


Ne cherchez pas sur le site du Parti Socialiste une rubrique "Défense" ou apparentée, il ne semble pas en avoir...

Donc revenons tout de même à ce que l'on a. Les propos suivants seront à mettre à jour (comme d'ailleurs tous les autres épisodes...) avec les futures propositions de l'équipe du candidat, cornaquée pour la partie Défense par Jean-Yves Le Drian. En espérant que derrière cette nomination, des réflexions suivent (cf. l'action du Mr Défense du Modem).

Le Monsieur Défense est un élu lorientais (un bon point), ancien membre de la Commission de Défense à l'Assemblée (un autre bon point) et secrétaire d'Etat à la Mer. Par ses engagements passés et actuels, il pourrait avoir plus qu'un certain tropisme naval. La Marine pouvant être au centre des propositions (comme au FN cf. épisode précédent) et une forte accointance européenne pourrait se dégager.

A l'étude du Projet Socialiste, on notera que la 1ère occurrence sur la Défense est relative aux emplois de ce secteur technologique précis qu'il est nécessaire de préserver. Une importance accordée à ces emplois que l'on relèvera d'ailleurs chez plusieurs partis avec plus ou moins de force. Tout aussi symbolique, la 2ème occurrence sera réservée à l'Europe de la Défense.

Puis arrivent, dans le premier tiers (et non tout à la fin) du document, les paragraphes consacrés à cette thématique. Une grosse demi-page sur un document de 57 pages. A première vue, l'analyse est sérieuse et au bon niveau (ne se perdant pas dans les détails) bien qu'elle élude sans doute quelques questions. Une première approche, j'espère...

On notera que le rôle du Parlement devrait être renforcé, dans la continuité de premières mesures, il est vrai plus symboliques qu'autres choses, prises durant l'actuelle présidence. Bien plus que l'OTAN, l'Europe est bichonée en particulier l'Agence Européenne de défense (AED) dont le PS aimerait bien voir le rôle réévalué. La France n'étant pas seule sur l'affaire à décider...

Le paragraphe ayant trait au désarmement traite à la fois du désarmement nucléaire "universel, progressif, négocié et efficacement contrôlé" (chaque terme doit être pesé) et de celui des armes légères qui alimentent "les économies mafieuses". Drôle de juxtaposition dans la continuité d'un paragraphe qui jongle entre outil de Défense et sécurité...

Une dernière sous-partie traite de l'action contre le terrorisme via un dispositif moderne de protection du territoire (couplé à une action sur les raisons du terrorisme). Or à la vue des résultats actuels du dispositif est-ce le bon axe d'effort ? N'est ce pas plutôt la protection de nos intérêts à l'étranger dont il faut se préoccuper ? Emprises, ressortissants, entreprises...

Enfin, pour le déclaratoire, comment ne pas rappeler la grande braderie (de Lille ou de Solférino) que consiste la course à celui qui retirera le premier le contingent français d'Afghanistan ? Six mois après les élections, d'ici 2013, etc. Le Mamouth rappelait la difficulté sur le plan pratique, "petit détail" qui ne doit pas cacher des questions plus stratégiques...

Aux résultats, on attend évidemment dans les mois à venir sans doute plus (et sans doute mieux diront certains). Le PS dispose pour cela de grognards de ces affaires de Défense. Il ne faudrait pas cependant que certaines marottes (Europe ou autres) monopolisent l'attention, faisant oublier d'autres problématiques (les Hommes de la Défense, les ambitions, etc.).

MAJ1 : pas un mot sur le rapprochement qui s’opère vitesse grand V au niveau opérationnel et un peu moins (c'est un euphémisme) au niveau industriel entre le Royaume-uni et la France. Par contre, il est noté que la France et l'Allemagne doivent donner l'impulsion pour l'Europe de la Défense.

A lire aussi le paragraphe sur la relégitimation de l'ONU qui passe par un élargissement du Conseil de Sécurité (sans doute à de nouveaux membres permanents donc) à l'Allemagne, au Japon, au Brésil, à l'Afrique du Sud et à un mystérieux pays du monde arabe. Le choix est large pour ce dernier...

MAJ2 : au passage, je rappelle que le groupe socialiste du Sénat est le seul à faire un effort d'information en envoyant les points de vue et déclarations de ses membres sur les sujets de Défense à plusieurs blogueurs.

Le dernier mail vient d'être reçu sur les questions des coûts engendrés par l'acquisition supplémentaire par la France de 16 Rafale pour continuer à faire tourner les lignes de production en attendant une éventuelle commande à l'export...

C'est un peu tirer sur l'ambulance (dans ce cas précis Dassault, qui est bien à la peine) mais c'est aussi rappeler à juste titre que les frais engendrés ne serviront pas à d'autres acquisitions sans doute plus urgentes...

dimanche 27 novembre 2011

Opération Nuntius Belli : pour Noel, ne les oublions pas!

Mars Attaque s'associe à l'opération Nuntius Belli relancée pour Noel par le blog Theatrum Belli et Pascal Dupont.

Elle vise à envoyer un message de soutien et de réconfort à plus de 3 500 militaires français présents en Afghanistan.
Un formulaire de messagerie est disponible sur le site, permettant de vous rendre l'opération le plus simple possible.

Prenez pour eux quelques minutes de votre temps, nous leur devons bien ça. Évidemment, pas besoin d'un quelconque talent épistolaire, des mots bien simples iront déjà droit au coeur.

En Afghanistan, et aussi ailleurs, nous ne les oublions pas !

Surtout en ces périodes où les familles et les siens prennent une place toute particulière pour chacun. Notre soutien n'en sera que plus apprécié.

mardi 22 novembre 2011

Les Présidentielles sabre au clair : le Front National

Mars Attaque poursuit sa série "Les Présidentielles sabre au clair" en décortiquant les programmes Défense des partis se présentant aux futures élections présidentielles. Des commentaires incomplets et rédigés avec les biais de perceptions de l'auteur. Pour rappel, l'épisode précédent était consacré au Modem et, évidemment, "un droit de réponse" des partis auscultés peut être publié ici. Mais en attendant : Sabre au clair, chargez!

Franchement, c'est à se demander pour qui roule la Patrouille de France. Déjà lors des Présidentielles de 2007, le clip du Front National présentait ces avions traversant une France rêvée, suivis par leurs traînées tricolores. Aujourd'hui les revoilà en illustration de la partie Défense du programme du FN. Le webmaster ne serait-il pas plutôt un fana d'aviation?

Plus sérieusement, la partie Défense qui s'inscrit dans le chapitre "Autorité de l'Etat", et qui sans être de taille ridicule n'est pas forcément aussi imposante que d'autres problématiques plus génétiques au FN (sécurité ou autres). La quantité ne faisant pas forcément la qualité, allons donc voir au fond des choses.
9 propositions sont faites qui, au chapitre des questions traditionnelles, parlent d'un budget réellement à 2% du PIB grâce à un réajustement sur cinq ans, d'une doctrine de dissuasion nucléaire réaffirmée ET précisée ainsi que d'une dénonciation (kesako ?) de la participation de la France au commandement de l'OTAN. Dénoncer ? Se retirer j'imagine?

A noter un fort tropisme Atlantique. Non pas au sens otanien mais au sens naval. La Marine est bichonnée par Marine (oups...) pour répondre à "une priorité absolue". La France a été et devra être à nouveau une puissance maritime, en particulier pour faire face aux marines asiatiques. Marrant d'ailleurs que le FN use de discours similaires à ceux de certains faucons américains.

Sinon, une coopération forte avec la Russie, et non pas avec l'Allemagne ou avec la Grande-Bretagne, devra être engagée. En particulier dans le domaine industriel et plus précisément dans celui du spatial. Un peu comme ce que font récemment Fillon et Poutine pour les futurs lanceurs. Quand on vous dit que "le gouvernement Sarko" c'est tout pareil au FN...

On notera aussi l'importance accordée au rôle de "protection du territoire" aux "forces". Terme générique pouvant couvrir à la fois les trois armées seules comme ces dernières et la Gendarmerie. Au milieu de possibles non-dits à clarifier, on y parle tout de même de sécurité intérieure. Couplé à cet effort, il est prévu la création d'une Garde Nationale de 50 000 hommes.

Enfin, une partie indépendante "Anciens combattants" est aussi présentée. Il faut bien contenter une partie de l'électorat traditionnel et historique de guerriers oubliés du FN. Injuste et méchante blague à part, c'est une vraie pensée pour 3,6 millions de personnes qui tranche avec le silence pesant sur ces questions de nombre de partis.

Finalement, ce grand projet a pour mérite de trancher avec d'anciennes propositions dignes d'un certain fantasme où une Marine à trois porte-avions était presque évoquée. Néanmoins, pour la mise en œuvre effective, il faudra tout de même gérer les priorités. Le chiffrage est d'ailleurs annoncé pour après. Si des idées alléchantes émergent, y en aurait-il pas presque trop? Car comme dit Zone Militaire, vouloir et pouvoir sont deux choses différentes...

lundi 21 novembre 2011

Kapisa et possible reprise en main américaine : et si certains n'attendaient que ça ? (MAJ)

Philippe Chapleau de Lignes de Défense pose ce soir une question intéressante sur l'opération française en Afghanistan. Alors que la situation semble se dégrader sous certains aspects dans la zone française, les Américains ne seraient-ils pas tentés de reprendre la main ? Ils avaient menacé de le faire par le passé et ils l'ont fait aux Anglais dans l'Helmand (au sud).

Mais finalement, est ce que ce cas de figure ne satisferait pas tout le monde ? Les Français qui n'ont plus la niak (et à qui on a ordonné de ne plus l'avoir) et les Américains qui ne veulent pas de demi-opérations par des contingents "cloitrés" dans leurs bases par des restrictions d'emplois plus politiques que techniques.

En particulier suite aux mesures prises après la rude succession de morts français cet été.

Pas si simple, car pas sur que cette possible reprise en main soit possible en ressources. Voici donc quelques commentaires (tactiques, politiques et autres) très à chaud. A vous de faire le tri, c'est hautement critiquable et peut être infondé, donc à vos commentaires...


Kapisa et RC- East

En effet, pour le Regional Command - East (RC-E) dont les Français dépendent, les Américains jouent actuellement un jeu compliqué de stratégie en enlevant, bougeant et repositionnant un paquet de troupes (une compagnie de l'US Amry et ses appuis par ici, une compagnie par là).

L'effort sur la réduction de la liberté de manœuvre des réseaux, dont Haqqani, mobilise les efforts. Un effet Petraeus que de s'intéresser d'ailleurs en "priorité haute" à ces Messieurs ?Avec pour cela un emploi conjoint de forces spéciales et d’unités conventionnelles à la manœuvre pour faire bouger et permettre de repérer les membres de ces réseaux.

Les ressources mobilisées sont surtout des appuis (surtout aéro pour l'appui feu au sol et de l'artillerie) afin que les compagnies américaines terrées dans leurs FOB perdues au milieu des montagnes puissent enfin sortir. Mais aussi des troupes de réserves qui sont donc prélevées ici ou là pour mener ces grandes opérations dont l'ISAF fait tant de pub ces derniers jours.

Donc, je ne sais pas si les Américains ont du rab' à envoyer en Kapisa actuellement.

Et pourtant...

Les échos partiels obtenus (moins on parle de l'Afghanistan plus le pouvoir politique français est content...) sur l'activité des troupes françaises en Kapisa laissent penser que l'éventualité est possible.

Car au niveau des militaires français, ce n'est pas loin du "zéro activité" (et pas que dans les communiqués bijournaliers de l'ISAF qui depuis plus de 45 jours ne font plus jamais écho une seule fois d'une quelconque activité dans la zone de responsabilité française : vous pouvez vous amuser à tous les lire pour vérifier...).

Ainsi, en zone française, l'escorte des convois, en particulier au profit de l'ANA et de ses postes érigés en nombre lors des mandats précédents, mobilise les énergies. Rien que de tenir l'Axe Vermont qui traverse la Kapisa du Nord au Sud demande beaucoup de ressources.

L'instruction des unités afghanes se poursuit néanmoins, dans les FOB ou aux alentours (presque comme les Allemands à une certaine époque et que l'on moquait tant pour leur retenue au combat...).

Et l'attente devient encore plus le premier mal du soldat français...

Surtout lorsque pendant six mois de Mise en Condition avant Projection (la période d'entraînement avant le départ), les militaires ont été préparés, en particulier mentalement, à aller au carton, à mener des opérations de cordon & search dehors, des infiltrations, répondre à des embuscades, etc..

Car si la posture est passée peu à peu du sous- GTIA (Groupement Tactique InterArmes) en 1ère ligne (l'armée afghane derrière), au GTIA côte à côte avec les soldats afghans, aujourd'hui le GTIA est pas loin d'être derrière. Est-ce une vraie réussite ? Oui, car les soldats afghans font preuve de plus de professionnalisme que par le passé et peuvent jouer en partie le 1er rôle.

Non, car quasiment seuls les appuis bossent (gestion de la 3D, controleurs aériens, observateurs d'artillerie, renseignement, commandos parachutiste ou de montagnes, etc.). Mais le gros des troupes est surtout cantonné dans les baraquements.

Alors pour éviter un "nervous breakdow" (lisez certaines réactions à chaud de gars là-bas...), pourquoi ne pas faire passer l'ensemble sur des modèles de formation à l'armée afghane ? Et non réduire comme c'est le cas les OMLT et les formateurs d'Epidote qui forment le gros des premiers rapatriements...

Si jamais nous restons à effectifs constants (3 800 puis 3 600 puis etc.), il sera toujours possible d'envoyer quelques formateurs dans des unités afghanes non encore conseillées/encadrées et situées à quelques encablures de là, toujours dans le RC-E. Et il y en a qui en auraient besoin...

Mais c'est un autre débat car le risque est finalement bien trop grand, militairement parlant, mais surtout politiquement. Vous avez vu comme tous les programmes politiques abordent la question de l'Afghanistan pour les présidentielles de 2012 ? Ainsi, cela serait presque bien pour certains que les Américains reprennent la main, une épine en moins. Mais pas pour tous.

MAJ1 : ces quelques lignes auraient laissé penser à certains que le travail fait au prix du sang et l'engagement payé par des morts et des blessés des militaires sur place étaient remis en cause. Soyez certains qu'il n'en est rien et que mon propos n'est pas de critiquer leur action.

Plus que jamais en ces temps de difficultés, Mars Attaque s'associe à l'opération Nuntius Belli lancée par Theatrum Belli. A Noel, comme tout au long de l'année, ceux qui sont là-bas ont besoin de nous. Soldats, nous ne vous oublions pas !

vendredi 18 novembre 2011

Les Présidentielles sabre au clair : le Modem (+MAJ 1 et 2)

Mars Attaque s'essaye à un marathon intellectuel : décortiquer rapidement les programmes Défense des partis se présentant aux élections présidentielles de 2012. Des commentaires sans doute incomplets et évidemment rédigés avec les biais de perceptions de l'auteur, biais engendrés par ses attentes, son expérience passée, etc. Sabre au clair, chargez!

Première étape : le site du Modem. Volet "Nos propositions", onglet "Défense" (bon point déjà, il y en a un). On clique et oh surprise... Une page s'ouvre intitulée "décentralisation, sécurité" ! Ils vont m'entendre. C'est du Joly (pardon ;) ) de confondre Défense et Sécurité, de parler alors de "stratégie durable de lutte contre l’insécurité", de sécurité routière, etc.

Minute papillon, c'est seulement des amateurs en informatique car une page "Défense" existe pour cette partie du "shadow cabinet" mis en place par François Bayrou et confiée à Bernard Lehideux. Ainsi, le webmaster du Modem, je ne vous le conseille pas... Revenons à nos moutons. Pas un pedigree très Défense pour ce responsable (voir rien comme expérience dans le domaine pour ce dernier).

Depuis la mise en place du shadow cabinet en septembre 2010, deux articles. No comment. Activité réduite face à la sérieuse activité de Marielle de Sarnez pour sa rubrique "Affaires étrangères, gouvernance internationale". Trois vidéos dans un 1er article : une sur trois parle de Défense. Attaques contre le Rafale de M. Dassault, pas de Balardgone, que des sujets stratégiques...

Sinon, l'émergence de quelques bribes sur les accords de Défense à réécrire avec les pays d'Afrique (c'est en cours depuis le dernier Livre Blanc, de mémoire depuis 2008) ou le besoin d'une nouvelle manière de traiter le mode d'action (hic) qu'est le terrorisme mais pas grand chose... C'est faible, espérons que "Le projet humaniste" ou "Petit livre orange" sera plus complet.

La Défense y est en avant dernière position, insérée dans le chapitre "Europe et international". La Défense un outil parmi d'autres au service de l'action internationale. Un tiers de un tiers du chapitre, une presque page complète sur 52p. Pas beaucoup finalement et le contenu ne permet pas tellement de se réjouir.

En quelques mots, la France pour peser doit s'insérer dans un continent, l'Europe donc effort sur la Défense européenne made in Traité de Lisbonne. Mutualisons pour économiser (cela a superbement bien marché jusqu'à présent...), reformulons notre doctrine nucléaire (ne doit pas être seulement nationale) et le désarmement nucléaire doit être poursuivi.

La défense anti-missiles doit se faire à un niveau européen, ce qui pour eux est sans doute plus mutualisable que la dissuasion nucléaire (ah bon, si vous le dites... quid du partage des décisions dans un délai de réponse ultra-court ?). Une nouvelle politique de gestion des réservistes doit voir le jour ainsi qu'un corps de gardes côtes et de sécurité civile à l'échelon européen.

Sans oublier un effort dans le domaine d'observation et du renseignement. Oui, vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent. Difficile d'y déceler une quelconque tendance, à part le fait que ces questions n'intéressent pas vraiment. Voir pas du tout par rapport à l'activité déployée par d'autres partis. Un conseil : réveil !

MAJ 1 : le petit bug informatique de mauvaise attribution de page ne devrait pas durer fort longtemps (si le Modem assure une veille sérieuse). Gageons qu'il soit corrigé au plus vite afin que lorsqu'un internaute clique sur l'onglet "Défense", il puisse découvrir la riche page consacrée à cette attribution régalienne et qui contient... deux articles.

MAJ 2 : maintenant et d'autant plus que le petit bug est corrigé avec professionnalisme (merci à l'équipe Web du Modem), je suis évidemment tout à fait disposé à publier sur ce blog un "droit de réponse" rédigé par l'équipe de M Lehideux ou par un quelconque représentant ou militant du Modem.

mercredi 16 novembre 2011

Quelques nouveaux (ou moins nouveaux) blogs

La blogosphère géostratégique française évolue : des blogs meurent, d'autres apparaissent. Les sujets les plus abordés changent, les formats des billets différent et la présence sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Google + : cf. les liens sur la droite) devient désormais la règle quasi universelle.

Ainsi si les vendanges ont beau être terminées, la dernière cueillette de nouveaux blogs est prometteuse.

- Menaces actuelles : ce blog tenu par Johanna Vimeux (@jogimex) aborde les questions de cybercriminalité, d'influence, de communication, le terrorisme, etc. Veille et analyse se conjuguent pour des décryptages allant d'Al Jazeera au déclin de l'influence militaire russe. De la qualité (normal pour une collaboratrice du cabinet Comes communication).

- Le blog de François Chauvancy : décidément, les colonels de l'armée de Terre française bloguent... (cf. le blog d'un autre colonel, celui de Michel Goya). Coup de cœur, coup de gueule et des idées sur les thématiques défense. De la coopération franco-allemande à l'approche indirecte des conflits , il y en a pour tous les goûts. Bienvenu !

- L'écho du champ de bataille : Frédéric Jourdan nous emmène dans les dédales de l'Histoire militaire, naviguant entre passé et présent pour en sortir de riches conseils. Avec une prédilection pour l'art opératif. Ainsi de la Maskirovka à la française à la guerre des Malouines et le sol-air, ce sont des billets courts, documentés et compréhensibles. Place au débat !

*Maggot : asticot.

lundi 14 novembre 2011

La force symbolique d'une reconstruction : le château du Haut-Koenigsbourg (+MAJ)

Profitant de ce long WE, direction l'Alsace pour déconnecter (au sens premier du terme vu l'absence de réseau...), recharger les batteries (au sens second de l'expression...) et visiter quelques sites remarquables. Entre autres, le château du Haut-Koenigsbourg.

Hier comme aujourd'hui, de la plaine d'Alsace à l'Afghanistan en passant par la Libye, la restauration d'un bâtiment et les dons offerts pour la reconstruction d'infrastructures sont loin d'être anodins.

Un château médiéval en quête de sauveur

Dominant la plaine d'Alsace (je fais confiance car je n'ai pas pu jugé, vu le brouillard qui permettait seulement une visibilité à 20 mètres..), ce château, dont les premières constructions remontent au XIème siècle, a été bringuebalé entre l'Empire germanique et les ducs d'Alsace (cf. commentaire de Spurinna pour plus de précisions).

Détruit une première fois en 1462 par une coalition de villes (Strasbourg, Colmar et Bâle) car devenus un repère de brigands, il est détruit une seconde fois en 1633 par les Suédois lors de la guerre de Trente Ans. Il avait entretemps bénéficié de quelques fortifications.

La commune voisine de Sélestat acquiert les ruines laissées à l'abandon en 1865. Par le traité de Francfort de 1871, l'Alsace passe dans le giron de l'Empire allemand, conséquence de la fin de la guerre de 1870. En 1899, la ville de Sélestat offre les ruines à l’empereur Guillaume II.

Tout est politique mon bon monsieur

Plus soucieux de rappeler "la germanité" de l'Alsace que véritable amateur de patrimoine médiéval, Guillaume II lance alors un programme de restauration. En substance : "voyez comme les Français ne se sont jamais occupés de ces ruines, alors que moi je m'en occupe!".

La restauration "à l'identique" voulue par l'architecte Bodo Ebhardt et Guillaume II souffrira néanmoins de quelques approximations orchestrées avec soin par le donneur d'ordre. Rendant encore plus visible la portée politique de cette décision.

L’empereur se fait bâtir une salle d'honneur ornée d'un aigle impérial veillant sur le blason de l'Alsace, le donjon prend une forme carré plus germanique que le donjon rond d'origine, les armes de Guillaume II sont jointes à celles de Charles Quint sur le proche d'entrée (cf. commentaire de Spurinna pour plus de précisions), etc.

La force du symbole l'emporte donc

L’empereur suivra tout de même avec attention le chantier de reconstruction en s'y rendant tous les ans de 1901 à 1908. Il viendra ensuite une dizaine de fois pour la journée afin de prendre un repas dans sa salle réservée.

Rêve de grandeur impériale, amour de la chose médiévale et opportunité en or pour légitimer une autorité sur l'Alsace se conjuguent donc dans ce château. Ces vieilles pierres sont vraiment bien plus qu'un très beau tas de cailloux sur un éperon rocheux... A voir donc !

mercredi 9 novembre 2011

Retour aux Etats-Unis pour le général Fuller : la moindre des choses et une bonne chose ? (+MAJ)

Encore une fois, dire tout haut (càd à la presse) en étant vêtu d'un treillis ce que tout le monde pense tout bas de la situation en Afghanistan peut conduire à prendre le premier vol en direction des États-Unis. C'est donc ce qui est arrivé au général Fuller, relevé de son poste de Deputy Commander for Programs - NATO Training Mission-Afghanistan.

Pour ce responsable de l'allocation des budgets à l'organisme en charge de la montée en puissance des forces armées nationales afghanes, le président afghan était "coupé de la réalité" et poussait un peu trop loin le bouchon en jouant avec les nerfs des responsables militaires et politiques américains.

Ces derniers ne comprennent pas forcément que Karzaï joue aussi sa propre partition, en particulier vis à vis du Pakistan. Si les États-Unis sont appelés à quitter le pays, l'Afghanistan doit dès maintenant faire avec son voisin (en défendant ses propres intérêts, parfois différents de ceux immédiats des Américains). Karzaï, n'étant pas toujours une marionnette.

Viré pour ça ? Pour avoir simplement proclamé la (plutôt une) vérité (celle dominante dans certains cercles), Scandale ! Mais où est la liberté de parole des militaires ? Il y en a marre des militaires simples jouets aux mains des politiques qui doivent bouffer des couleuvres ! C'est dégueulasse ! Puisque personne ne dit ses 4 vérités à Karzaï pourquoi pas lui ? Etc.

Un peu de calme, SVP. Et si le fait de savoir se comporter avec les médias n'étaient pas la moindre des qualités (ou compétences) pour les militaires vraiment modernes ? En particulier pour les têtes d'affiche comme ce général qui faisait parti du top 15 dans la hiérarchie de cet organisme absolument stratégique pour la mission d'afghanisation.

Pas de leçon ici sur l'importance et le pouvoir des médias, en particulier dans l'accomplissement des missions et dans l'atteinte des objectifs militaires comme civils. Évidemment, que cette affaire ne va rien faire pour arranger les relations journalistes / militaires (dédic
ace spéciale à Ghesquière et Taponier qui eux aussi auraient dû avoir droit à un vol retour vite fait bien fait).

Or, il faut coûte que coûte ne pas voir dans les médias uniquement une menace. Sans employer la vilaine expression de "manipulation nécessaire", il n'est plus possible que les médias ne soient pas vus avant tout en termes d'opportunités. Relais, vecteurs, acteurs, etc. : les termes ne manquent pas pour les qualifier.

Ainsi, par exemple, le fait qu'un général français deux étoiles soit lui aussi depuis le 22 août dans le top 15 de cet organisme sera relayé (à la fois sur les sites officiels, sur lesquels je n'ai rien trouvé) et ailleurs. Seule La Nouvelle République parle de celui qui supervise la formation et l'entraînement de la police afghane. Le coche semble moins raté pour le général de Bavinchove. Et l'affaire Fuller sera mise en perspective, minorée, oubliée ou autres.

Bien sûr que ce renvoi en lui même ne va pas changer militairement le cours de la guerre, ni les relations avec le président Karzaï qui s'est d'ailleurs peu exprimé sur le verdict fait sur son état mental par ce général américain. Si cet événement pouvait néanmoins faire prendre conscience dans le bon sens de certaines choses, il en serait presque utile finalement.

Pour finir, cette nouvelle affaire mettra peut-être un terme à la vision trop simpliste de "la femme du voisin est plus belle que la mienne". Aux États-Unis aussi, la liberté de parole est relative et subordonnée au politique. Qui se souvient, en plus du cas Mc Chrystal, du colonel Sellin qui avait émis des critiques sur la manière de procéder ? (cf. cet article datant un peu).

Donc, évidemment que des progrès sont réalisables pour que les armées françaises deviennent et puissent être une véritable organisation à la fois narrative et apprenante. Mais creusons sans doute un peu avant de prendre en modèle de possibles mirages et des oasis à première vue paradisiaques.

MAJ 1 : Romain Mielcarek d'ActuDéfense publie un article sur : "Liberté d'expression: l'armée reste sur sa réserve".

dimanche 6 novembre 2011

5 000 forces spéciales qataries en Libye? 500 non plutôt ? (+MAJ)

Juste en passant : un lecteur serait-il un fin connaisseur des armées du Golfe, en particulier de celle du Qatar ? Pourrait-il alors éclairer la lanterne des lecteurs et la mienne ?

Car lorsque je vois que l'émirat du Qatar aurait envoyé 5.000 membres des forces spéciales en Libye afin d'entraîner, d'encadrer et d'épauler les membres du CNT, j'ai comme un doute sur la véracité du chiffre.

Même si ce dernier est avancé par le journaliste du Figaro, Georges Malbrunot, dans son titre et dans le corps du texte, et que ce chiffre aurait été donné par une source diplomatique française qui suit le dossier. Pas rassurant à mon avis sur l'état de la diplomatie française si ce chiffre a bien été avancé...


Un zéro de trop ? Voir plus, sachant que les seuls chiffres trouvables en sources ouvertes sur les effectifs de cette minuscule armée sont de l'ordre de 12.000 hommes (les trois branches comprises Air, Terre, Mer).

Néanmoins, si le chiffre est exact, 1/3 d'une armée a été déployé (un beau challenge quasi inédit dans l'histoire non?) et le Qatar est capable de déployer plus que toutes les capacités "forces spéciales" françaises réunies. Ou plus que la France a son maximum en Afghanistan pour des forces armées à environ 300.000 personnes (pour l'ordre de grandeur).

La circulation de l'information sur le Web est à la fois une opportunité mais aussi un risque. Car ce chiffre est repris sur différents sites d'actualité et l'information se répand. Alors que pourtant quelques vérifications et recoupages rapides auraient sans doute permis d'éviter une petite erreur.

MAJ1 : Rue 89 et Slate reprennent eux aussi les arguments avancés ici (en ayant le grand professionnalisme et la gentillesse de me citer) pour questionner ce chiffre avancé.

jeudi 3 novembre 2011

[Humour] Peut-on coopérer si nous sommes si différents ?

Alors que la coopération franco-britannique bat son plein, avance à grands pas (malgré certains hics) et que la Libye a été un vaste crash-test à balles réelles, l'heure du retour à la maison et du bilan a sonné.

Néanmoins, une question demeure, est-il possible de coopérer alors que nous sommes si différents ? Illustration.


Retour à la maison en mode armée de l'Air...


Retour à la maison made in Royal Air Force...

Bon retour chez eux à tous !

mercredi 2 novembre 2011

Lecture - Apprendre ou disparaître : le retour d'expèrience dans les armées occidentales

Le dernier Focus Stratégique de l'IFRI est sorti. Le n°33, œuvre de Corentin Brustlein, traite du retour d’expérience dans les armées occidentales (France, Israël, États-Unis, Royaume-Uni, etc.). Pour en avoir lu en avant-première une version initiale, je ne saurais que trop vous conseiller sa découverte.

Ce Retex, processus complexe, dynamique et indispensable, est au cœur de la logique darwinienne des forces armées : s'adapter à son environnement changeant en restant efficace ou disparaître, comme Institution inutile mais aussi parfois comme organisations d'hommes pouvant être tués ou blessés.

En temps de guerre comme en temps de paix, l'incertitude est inhérente au domaine conflictuel. Devant évoluer dans cet environnement extrême, les armées doivent constamment faire preuve de capacités d'adaptation, afin de demeurer des instruments efficaces au service des décideurs politiques. Pour ce faire, ont été mis en place des dispositifs de « retour d'expérience » (RETEX), permettant d'identifier les enseignements pouvant être tirés des opérations en cours, des exercices ou de cas historiques. Il s'agit ensuite pour l'institution de formuler une réponse adéquate par la mise en œuvre de mesures correctives, la diffusion des bonnes pratiques ou l'acquisition de nouveaux matériels. Cette monographie étudie la façon dont les processus et structures de retour d'expérience se sont progressivement affirmés comme des acteurs du changement au sein des armées occidentales, comment ont évalué leurs pratiques, et quels sont les principaux défis auxquels ils se trouvent confrontés.

mardi 1 novembre 2011

Gagnez 5 places pour 2 personnes pour voir "Forces Spéciales" (+MAJ)

Le concours est clos. Les cinq heureux gagnants recevront très prochainement un mail de l'agence de communication Way To Blue afin de gérer l'envoi des places.

Merci d'avoir joué et bonne séance à tous !
Le film de Stephane Rybojad "Forces Spéciales" (cf. la bande annonce et le synopsis) sort mercredi 2 novembre dans les salles de cinéma (cf. interview sur Secret Défense).

Grâce à Mars Attaque, il vous est possible de gagner 5 places de cinéma pour 2 personnes (un seul lot de 2 places par personne) pour voir ce film.
Pour cela il suffit de répondre à la question suivante dans les commentaires (qui seront modérés donc invisibles le temps du concours) ou par mail à l'adresse flo7886@yahoo.fr

N'oubliez pas d'indiquer votre nom et prénom ainsi que de donner un moyen de vous joindre (au minimum une adresse mail valide).

Un tirage au sort parmi les bonnes réponses aura lieu à la clôture des réponses le 02 novembre à 19h. A vous de jouer.

La question :

Dans quel pays d'Afrique, certaines scènes du film ont été tournées ?

Bonne chance à vous !

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