Ainsi, des rumeurs, compréhensibles non sans panache, sur des menaces de démission d'un ministre et de certains chefs d'état-major fuitent dans la presse (sont quasi confirmées par d'autres titres) mais ne sont toujours pas démenties publiquement 24 heures après, gagnant en crédibilité dans un monde où un simple coup de téléphone permet de diffuser prestement un communiqué de démenti. Qu'elles soient réellement envisagées (ce qui semble être le cas pour certains hauts responsables militaires) ou juste montées en épingle, elle ne sont pas réjouissantes.
Des PDGs des grands groupes, sur le coup plus unis que lorsqu'il s'agit de faire marcher "l'équipe de France" à l'export en présentant un seul compétiteur sur certains contrats, réclament, sans trop se regarder le nombril sur leurs responsabilités [avouons-le, tous les équipements et services récemment fournis ne sont pas forcément des réussites économiques, non sans torts partagés], à se faire recevoir par le Président pour plaider la survie d'un pan stratégique de l'industrie française.
Au fond, qu'importe les montants de nouvelles économies exigées de manière peu cavalière sur le régalien que cela soit 1,3 ou 6 milliards sur les prochaines années. Il en faudrait presque moins (de l'ordre de quelques centaines de millions : annulations de crédits ou non non atteinte des montants de ressources exceptionnelles) pour que le modèle devienne au mieux définitivement caduc (combien de paris dans la LPM la rendant dès son élaboration difficilement réalisable ?) ou qu'au pire il explose en vol avec pertes et fracas (socialement, matériellement ou d'une autre façon). Car quant bien même des solutions seront trouvées, au sein des armées, notamment, le ressort du moral est en grande partie cassé.
Et pourtant, soyons certains qu'encore une fois un tour de passe-passe sera trouvé (par exemple, via des économies les prochaines années, compensées durant les dernières années de LPM, c'est à dire lors du prochain gouvernement, promesse qui n'engage donc en rien l'actuel gouvernement...). Soyons aussi certains qu'il ne résoudra en rien le problème profond de l'outil de Défense français. Les mêmes questions et grands choix d'aujourd'hui se poseront demain, y répondre rendra plus légitimes les demandes (soutenues dans le temps via une culture politique et d'influence en dehors des cercles traditionnels) sur la recherche d'économies en-dehors du régalien pour préserver ce modèle.
Mais pour cela, encore faudrait-il que des choix soient proposés (par les militaires, les industriels, etc.), le paravent du "c'est politique !" n'étant pas, à force, pleinement satisfaisant. Ils sont rares à être clairement exposées. Que ces propositions (crédibles et légitimes, certains devant reconnaître qu'ils sont loin d'avoir l'expertise définitive pour le faire) ne soient pas, de base, regardées avec le scepticisme de "celui qui sait mais qui ne propose rien et qui dit que c'est toujours une fausse bonne idée". Le temps du diagnostic (déjà posé avec brio depuis des années) est dépassé.
Enfin, c'est dans l'adversité que se reconnaît la valeur d'une organisation, de ses éléments (et de ses anciens...), parfois prompts à prendre un ton péremptoire sans, encore une fois, proposer pour le coup d'après. Dans la capacité à dire "Stop ! Je ne peux pas laisser ma parole être à ce point travestie, je démissionne pour provoquer un électrochoc utile à mes subordonnés !" ou "Je reste, n'abandonne pas et me bats, plutôt que de démissionner !" ou "Au nom de l'intérêt supérieur, je ne profiterais pas de la mise en difficulté de certains pour critiquer leurs (pseudos) privilèges". A ce titre, l'image renvoyée par certains n'est actuellement pas brillante...
Et pourtant, soyons certains qu'encore une fois un tour de passe-passe sera trouvé (par exemple, via des économies les prochaines années, compensées durant les dernières années de LPM, c'est à dire lors du prochain gouvernement, promesse qui n'engage donc en rien l'actuel gouvernement...). Soyons aussi certains qu'il ne résoudra en rien le problème profond de l'outil de Défense français. Les mêmes questions et grands choix d'aujourd'hui se poseront demain, y répondre rendra plus légitimes les demandes (soutenues dans le temps via une culture politique et d'influence en dehors des cercles traditionnels) sur la recherche d'économies en-dehors du régalien pour préserver ce modèle.
Le modèle est relativement résilient (même si sa capacité s'érode), agile dans une certaine mesure, mais n'est pas pérenne. C'est à dire incapable de survivre à des coups de gîte (des demandes d'économies par exemple), se dégradant lentement (voir fortement dans certains domaines, à ce titre courage à certains, on ne vous oublie pas !) sans avoir la garantie d'une remontée en puissance à horizon visible (les structures nécessaires, notamment de réflexion et de formation, n'étant pas les dernières à être fortement ponctionnées). Il est insoutenable car quasi-non-modifié depuis des années, consommant autant (malgré les restructurations) sans avoir le niveau de ressources garantissant son entretien à niveau.
La pérennité du modèle ne sera pas retrouvée par des non-choix (ou plutôt par le choix de faire quasiment comme avant). Manque de chance pour le gouvernement actuel (plus qu'incohérent de tailler un outil de puissance sur-employé, de rajouter du chômage en ces temps de priorité pour l'emploi, de jouer avec la valeur de la parole politique à l'heure où tout l'inverse serait nécessaire, etc.), c'est peut-être quant il est au pouvoir que l'heure de vérité tombera, ramassant les fruits d'années et d'années de non-décisions (si à ce sujet, certains pouvaient se regarder le nombril...). Faire des choix, c'est décider de supprimer certaines capacités et missions, sans, dans le même temps, en réinventer de nouvelles hors d'atteinte... Plus tôt les choix sont faits, plus tôt les économies afférentes sont récoltables.
La pérennité du modèle ne sera pas retrouvée par des non-choix (ou plutôt par le choix de faire quasiment comme avant). Manque de chance pour le gouvernement actuel (plus qu'incohérent de tailler un outil de puissance sur-employé, de rajouter du chômage en ces temps de priorité pour l'emploi, de jouer avec la valeur de la parole politique à l'heure où tout l'inverse serait nécessaire, etc.), c'est peut-être quant il est au pouvoir que l'heure de vérité tombera, ramassant les fruits d'années et d'années de non-décisions (si à ce sujet, certains pouvaient se regarder le nombril...). Faire des choix, c'est décider de supprimer certaines capacités et missions, sans, dans le même temps, en réinventer de nouvelles hors d'atteinte... Plus tôt les choix sont faits, plus tôt les économies afférentes sont récoltables.
Mais pour cela, encore faudrait-il que des choix soient proposés (par les militaires, les industriels, etc.), le paravent du "c'est politique !" n'étant pas, à force, pleinement satisfaisant. Ils sont rares à être clairement exposées. Que ces propositions (crédibles et légitimes, certains devant reconnaître qu'ils sont loin d'avoir l'expertise définitive pour le faire) ne soient pas, de base, regardées avec le scepticisme de "celui qui sait mais qui ne propose rien et qui dit que c'est toujours une fausse bonne idée". Le temps du diagnostic (déjà posé avec brio depuis des années) est dépassé.
Enfin, c'est dans l'adversité que se reconnaît la valeur d'une organisation, de ses éléments (et de ses anciens...), parfois prompts à prendre un ton péremptoire sans, encore une fois, proposer pour le coup d'après. Dans la capacité à dire "Stop ! Je ne peux pas laisser ma parole être à ce point travestie, je démissionne pour provoquer un électrochoc utile à mes subordonnés !" ou "Je reste, n'abandonne pas et me bats, plutôt que de démissionner !" ou "Au nom de l'intérêt supérieur, je ne profiterais pas de la mise en difficulté de certains pour critiquer leurs (pseudos) privilèges". A ce titre, l'image renvoyée par certains n'est actuellement pas brillante...
[AVIS TRES PERSONNEL]
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