jeudi 29 janvier 2015

Albacete - Au service de la France... Pour se souvenir du lieutenant Poignant, et de tous les autres (+MAJ)


MAJ : avant l'hommage rendu aux Invalides aux 9 aviateurs morts au service de la France dans ce tragique accident, le convoi funèbre passera le mardi 3 février à 8h sur le Pont Alexandre III. A cette occasion, il sera possible à chacun d'y rendre un hommage citoyen digne et silencieux pour ne pas oublier leur engagement.
 
Afin d'associer tous ceux qui ne peuvent s'y rendre, notamment ceux en province, chacun peut également (tout en respectant les mêmes principes de silence, de dignité et de non-récupération) s'y associer, par exemple, en se rendant au monument aux morts de sa commune afin de s'y recueillir.
 
 
Au lieutenant Poignant,
 
Peut-être parce que plusieurs de ceux qui vous ont connu, pour certains tout particulièrement, m'ont fait parvenir ces dernières heures des messages rappelant votre sourire, votre grand professionnalisme, votre sérieux, votre gentillesse, dont ils veulent se rappeler. Et comme nous avons sensiblement le même âge, la sensibilité est sans doute supérieure.
 
Peut-être parce que votre engagement (peu mentionné) durant 2 ans comme brigadier au sein de l'escadron de réserve du 12ème régiment de Cuirassiers (Olivet) de l'armée de Terre avant d'intégrer l'armée de l'Air est un exemple d'un engagement constant et cohérent au service de la France, quelque soit l'armée.
 
Peut-être parce qu'à l'heure où tant de jeunes cherchent des figures d'identification et un idéal pour donner du sens à ce qu'ils entreprennent, il est bon de se rappeler d'une telle vocation, même si votre modestie vous aurait peut-être empêché de le reconnaître. 
 
Peut-être parce qu'à quelques jours de la journée nationale du réserviste 2015 (ce 20 mars), et pour ne pas que les réservistes demeurent dans l'ombre, peu identifiables, pour trop d'entre nous, il est important de rappeler que ceux qui s'investissent, s'investissent souvent pleinement.
 
Définitivement, nous ne vous oublierons pas.
 
Et nous pensons, et présentons nos sincères condoléances, à votre famille, à vos proches cuirassiers et aviateurs (clin d'œil de l'Histoire qui rappelle que les premiers aviateurs, les pionniers de cette arme, étaient bien souvent issus de la Cavalerie), et à tous ceux qui vous ont connu.
 
Saluez les anges pour nous.
 
Et avec autant de sincérité, nous n'oublions pas les huit autres, eux aussi pleinement engagés au service de la France, et tous ceux frappés par ce tragique accident, aujourd'hui blessés et à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.
 
PS : l'armée de l'Air a ouvert un Livre d'or où chacun peut rendre hommage, apporter son soutien ou exprimer sa sympathie envers les proches.

mardi 27 janvier 2015

France - Les sociétés de projet : seulement une moins mauvaise (mais tout de même mauvaise) solution ?

Au mieux un art simple, mais tout d’exécution, au pire une nouvelle étape dans un monde en mutation avec une nouvelle forme d’Etat dont les contours ne sont pas pleinement connus, cette incertitude étant perçue comme une source d’inquiétudes. Comme bien souvent, la réalité doit être quelque part entre les deux.
 
Ainsi pourraient être résumées les perceptions sur les différents niveaux (technique, politique et historique) de la future et probable mise en place des fameuses sociétés de projet (ou SPV pour Special purpose project). Elles sont censées être LA solution pour permettre d’atteindre le niveau promis du budget de la Défense.
 
 
Ce qui serait d'ailleurs une première, le report de charges (la dette interne de la Défense) augmentant chaque année depuis 2012 (comme sous le gouvernement précédent donc…) pour atteindre aujourd’hui plus de 3,5Md€ (soit environ 10% du budget annuel de base). A part pour les auto-persuadés, la sanctuarisation de ce budget est donc toujours une première à atteindre.
 
Au niveau technique
 
A écouter les rapporteurs de la bonne parole ministérielle, le principe est simple. Le ministère de la Défense revend des matériels acquis ou en cours d’acquisition à une société ad hoc, qui, après lui avoir versé le prix de ces achats, lui relouent immédiatement pour que les armées puissent en avoir l’usage.
 
Simple dans le principe, l’exécution l’est sans doute moins pour le moment, et gageons donc que la Cour des Comptes ne soit pas obligée dès 2016 ou 2017 de s’intéresser à ces "ovnis juridiques" (ici et ). Vous me direz, vu ce à quoi servent (hélas) les rapports de la Cour des Comptes…
 

lundi 19 janvier 2015

Entretien - Reconversion : pour que cela ne devienne pas un parcours du combattant...

Après 15 ans passés au sein de la Marine nationale, Cédric Debernard s'est reconverti dans le monde civil (intégrant notamment le groupe Total). Il accompagne aujourd'hui des militaires français en reconversion dans la vie civile via son cabinet "Je quitte la Défense" (JQLD) et à bien voulu répondre à quelques unes de nos questions sur la reconversion aujourd'hui.
 
 
Qu'est-ce que représente le dossier « reconversion » aujourd'hui pour les militaires français ?
 
Plus de 20.000 militaires quittent l’institution chaque année, toutes armes confondues (Terre, Air, Marine, Gendarmerie) d’après les chiffres de Défense Mobilité. Ces départs sont pour certains choisis, pour d’autres subis, mais quelque en soit la raison, il est vital de préparer sa reconversion, le secteur civil n’ayant ni la même culture, ni les mêmes modes de fonctionnement ou de communication que les armées.
 
Le dernier bilan annuel de Défense Mobilité indique un taux de reclassement de 68% (à + de 4 ans de service, à un an du départ, hors intégrations statutaires dans les fonctions publiques), ce qui est très honorable. En revanche, ce qu’il n’indique pas, c’est le temps qu’a pris le retour vers l’emploi, ou le type d’emploi occupé dans le civil. Or le vrai défi est là : être capable de se reclasser relativement rapidement, et à dans une nouvelle carrière correspondant aux attentes du militaire sur le départ.
 

jeudi 15 janvier 2015

Terrorisme - De quoi le plan Vigipirate actuel est-il le nom ? (+MAJ 1, 2 et 3)

Elément parmi d’autres d’un dispositif national de réponse, « le plan gouvernemental de vigilance, de prévention et de protection face aux menaces d’actions terroristes » Vigipirate (cf. ici), comme mené en l’état actuel par les 3 armées (à différencier de la notion de "forces armées"), est révélateur de plusieurs points.

FAMAS Felin, optiques EOTECH, gilet Ciras pour ces marsouins...

1/ Atteindre les limites du modèle, sans être (partout) aux limites du contrat opérationnel

Pour permettre cette multiplication, extrêmement rapide, par 10 des effectifs militaires déployés dans le cadre du plan Vigipirate, des unités ont dû quitter rapidement les centres d’entraînement où elles étaient entrain de se préparer à des déploiements à venir, le dispositif d’alerte comme conçu et armé ne suffisant pas à 1ère vue pleinement pour atteindre le format visé.

Le contrat 10.000H (ce chiffre comptant uniquement les forces terrestres) en cas de crise majeure est donc aujourd'hui atteint, et impacte la bonne tenue des autres contrats comme définis dans le Livre blanc de 2013, que cela soit celui de gestion de crise (aujourd’hui quasiment dépassé pour bon nombre de capacités : hélicoptères, avions de transport, service de santé, etc.) ou de coercition (aujourd’hui non strictement déclenché mais mis à mal car servant à remplir l'autre), notamment du fait des difficultés de régénération des personnels et des matériels.