dimanche 12 février 2012

Athènes : pour ne pas souffler sur des braises déjà chaudes...

Des manifestations en marge des débats sur les futures mesures d'austérité nécessaires ont dégénéré ce soir à Athènes (et, apparemment, dans d'autres villes grecques). Theatrum Belli fournit un éclairage sur la situation ce soir, alors même que les violences se poursuivent.

Il est complexe pour un observateur extérieur de suivre les derniers événements. Et cela, d'autant plus que les intérêts de beaucoup de groupes s'entrecroisent et que de nombreuses opérations d'influence sont lancées. En voici un rapide exemple...

Un compte Twitter américain semble à l'origine du premier post d'une image avec un titre particulièrement accrocheur : des policiers anti-émeutes grecques arrêtent certains de leurs collègues qui ont déserté et qui ont rejoint le rang des manifestants. Ambiance et grosse info !

Ce compte est celui du mouvement "Occupy your Congress" qui dans la continuité du mouvement Occupy Wall Street appelle "le Peuple" à occuper son Congrès afin de reprendre le pouvoir détenu par "des politiciens corrompus".

N'aurait-il pas intérêt à ce que la description de la situation à Athènes soit pire que ce qu'elle n'est déjà ? Méfiance donc...

Cette image diffusée à plus de 3000 abonnés a rapidement était retweetée (ou reprise) par plus de 220 autres abonnés qui l'ont ainsi rendu visible à leurs propres abonnés... La diffusion étant alors exponentielle. Apparemment, elle n'a été que peu reprise dans les médias (ouf...).

Au fond, un réseau comme Twitter présente au moins autant de risques que d'opportunités pour s'informer : avoir accès facilement à des informations mais tout en pouvant se faire intoxiquer par des opérations d'influence (à un autre niveau cf cet excellent article sur AGS).

Mais, il offre aussi des opportunités car en quelques minutes les désinformations peuvent être découvertes. C'est le cas pour celle-çi où les lecteurs indiquent que les policiers en photos ne peuvent être des Grecs car la couleur de leur tenue n'est pas la bonne.

Même, un utilisateur arrive à retrouver 9 minutes après qu'elle soit tweetée où la photo a été prise. Elle est tirée d'un site dénonçant l'infiltration de manifestations en 2010 (ou 2007...) par la police canadienne. Rien à voir donc... (quoique).

Maintenant, il n'y a plus qu'à se demander qu'elles étaient les intentions et les buts de chacune des parties prenantes intentionnelles (ou non) de ce stress informationnel : recherche du scoop? volonté de souffler sur des braises déjà chaudes? Etc.

Encore, un exemple qui semble montrer que dans le flux incessant d'informations, un travail de vérification est toujours autant nécessaire... Qui est la source ? Quels sont ces objectifs ? Sinon, malgré soit, il est possible de participer à des desseins autres que ceux de nos volontés...

A méditer par tous les retweeters trop rapides (à commencer bien souvent par moi même)...

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