Dans un court article à consulter, Julien Malizard, chercheur à la chaire Economie de Défense (IHEDN), s'intéresse à la dissuasion française d'un point de vue économique (dans cette lettre [PDF] de la FRS), après plusieurs études également à lire notamment sur les effets macroéconomiques des dépenses de défense (traduire : leurs effets directs ou indirects sur la croissance économique).
Conscients des limites de la méthode de sciences économiques pour aborder pleinement un tel sujet, il prévient dans son préambule des difficultés persistantes des économistes à évaluer la valeur économique du service "défense" (et/ou "sécurité"). Il note néanmoins qu'une telle approche permet d'apporter des éléments de débats, notamment certaines vérités contre-intuitives.
La première, centrée sur les coûts, est qu'il n'y a pas dans l'absolu de préférence marquée en faveur du budget consacré à la dissuasion, qui subit comme les autres budgets (fonctionnement et équipement conventionnels) de la Défense les mêmes contraintes de réduction ou d'augmentation sur la période étudiée (1984-2014). Pas de sanctuarisation absolue donc.
En attendant, en relatif, les montants annoncés par certains parlementaires (de l'opposition, mais non taxables d'anti-dissuasion), pour le renouvellement de certaines composantes à partir de 2025. Il est ainsi parfois évoqué 6,5Md€ par an (selon Jacques Gautier, qui rapporterait des prévisions de la DGA), contre entre 3 et 4Md€ par an actuellement.
La seconde, centrée sur les bénéfices, est que les efforts d'équipements de la dissuasion apporte, potentiellement comme d'autres dépenses d'investissements publics, des retours positifs dans la croissance économique (relations favorables avec les évolutions du PIB) avec un rapport (difficilement définissable précisément) supérieur à 1.
Ainsi, nulle analyse ici, car ce n'est pas la question, des volets politique et puissance liés à la dissuasion (ou des retombées indirectes de la dissuasion), mais des éléments de débats sur le dogme nucléaire qui viendront enrichir les réflexions qui peuvent être menées par d'autres, selon des approches en sciences politiques, en éthique, etc.
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