Le premier tronçon ferroviaire de l’histoire de l’Afghanistan a été inauguré à la fin du mois de mai. Un convoi comprenant 27 containers de marchandises, parti le 14 mai de Riga en Lettonie, est arrivé le 9 juin à la frontière entre l’Afghanistan et l’Ouzbékistan après un passage par la Russie. Ces premiers 75 kilomètres de rails en territoire afghan sont avant tout symboliques. Mais un signe positif dans une avalanche de mauvaises nouvelles.
La ligne doit relier à terme la frontière ouzbèke avec la ville de Mazar-e Sharif. Les retombées attendues sont importantes, en particulier pour la logistique des 140 000 militaires de la coalition. En effet, le coût du transport par voie ferroviaire revient à 10% de celui par air. De plus, cette ligne désengorge les voies d’approvisionnement passant par les cols saturés et dangereux de la frontière afghano-pakistanaise.
Les différents dirigeants de l’Afghanistan, en particulier les monarques, ont toujours refusé la construction de voies ferroviaires dans leur pays. Ils voyaient ces infrastructures comme un moyen d’être asservi à l’une ou l’autre des puissances (Russie ou Grande-Bretagne) qui se disputaient alors ces régions d’Asie Centrale. Aujourd’hui, les projets se multiplient.
Les possibles ingérences étrangères ont-elles pour autant disparu? En plus de cette ligne financée à 97% par la Banque Asiatique de Développement, une ligne Herat-la frontière iranienne doit prochainement ouvrir en plein territoire indien du sud afghan. Enfin, au moins deux projets sont en cours d’études par des firmes minières chinoises, tout en s’attirant les foudres de la diplomatie indienne…
L’arrivée à maturité de nouveaux moyens de transports a été un marqueur de modernité lors de la Seconde Révolution Industrielle (mi-19ème siècle - veille de la Première Guerre mondiale). Ainsi, en Grande-Bretagne, la première ligne ferrée est inaugurée en septembre 1825 pour le transport du charbon et en 1830, la première ligne régulière de transport de passagers relie Manchester à Liverpool. La révolution ferroviaire ne fait que commencer.
Le très malhabile secrétaire de la Défense britannique, Liam Fox, ne pourra plus dire que l’Afghanistan “n’est qu’un pays troublé du 13ème siècle”. Avec son réseau ferré, l’Afghanistan rentre au minimum dans le 19ème siècle…
Les différents dirigeants de l’Afghanistan, en particulier les monarques, ont toujours refusé la construction de voies ferroviaires dans leur pays. Ils voyaient ces infrastructures comme un moyen d’être asservi à l’une ou l’autre des puissances (Russie ou Grande-Bretagne) qui se disputaient alors ces régions d’Asie Centrale. Aujourd’hui, les projets se multiplient.
Les possibles ingérences étrangères ont-elles pour autant disparu? En plus de cette ligne financée à 97% par la Banque Asiatique de Développement, une ligne Herat-la frontière iranienne doit prochainement ouvrir en plein territoire indien du sud afghan. Enfin, au moins deux projets sont en cours d’études par des firmes minières chinoises, tout en s’attirant les foudres de la diplomatie indienne…
L’arrivée à maturité de nouveaux moyens de transports a été un marqueur de modernité lors de la Seconde Révolution Industrielle (mi-19ème siècle - veille de la Première Guerre mondiale). Ainsi, en Grande-Bretagne, la première ligne ferrée est inaugurée en septembre 1825 pour le transport du charbon et en 1830, la première ligne régulière de transport de passagers relie Manchester à Liverpool. La révolution ferroviaire ne fait que commencer.
Le très malhabile secrétaire de la Défense britannique, Liam Fox, ne pourra plus dire que l’Afghanistan “n’est qu’un pays troublé du 13ème siècle”. Avec son réseau ferré, l’Afghanistan rentre au minimum dans le 19ème siècle…
Article publié simultanément sur l'Alliance Géostratégique.
2 commentaires:
Il serait intéressant de vérifier l'écartement des rails construits par les Ouzbeks (standard ex-URSS ou standard Chine/Iran)
Un écartement de type "soviétique" aurait le mérite, surtout si il est possible pour les trains de traverser l'Amou-Daria, d'éviter toute rupture de charge pour la logistique OTAN et le commerce Nord-Sud.
Par contre, un écartement chinois pourrait créer un corridor Est-Ouest sans rupture de charge jusqu'en Iran, ouvrant la route de la Turquie et de l'Europe.
Pas d'infos sur cette question précise, technique et stratégique. Je fouille.
Par contre, ton analyse géostratégique, qui a en plus le mérite d'élever le débat, me semble fort pertinente.
Si tu as la possibilité (même de manière courte : moins d'une page) de développer sur l'insertion de ces flux dans les grands flux à l'œuvre dans cette région, n'hésite pas! A publier sur l'Alliance Géostratégique (thème du mois : la logistique) et ton blog, of course.
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