mercredi 23 juin 2010

L’USMC et Charles Darwin + MAJ

Un article du Los Angeles Times daté du 21 juin 2010 revient sur les réflexions ayant actuellement cours quant au futur du Corps des Marines des États-Unis, cette composante interarmées intégrée des forces armées. Évoluer ou disparaître ?La mission génétique de l’USMC est d’être un corps expéditionnaire tourné vers le combat terrestre après un déploiement depuis la mer et sous couverture aérienne. Il s’y entraîne toujours, comme le démontre l’exercice décrit, mais de manière moins régulière.

En effet, depuis la Guerre de Corée, les Marines ont mené peu d’actions de vive force de la mer vers la terre et au mieux, d’une ampleur limitée (en particulier au Vietnam). Rien de comparable avec septembre 1950 et le débarquement sur les arrières de l’ennemi à Inchon.


Vue du débarquement d'Inchon le 15 septembre 1950 (crédit AP).

Les Marines ont connu la région d’Anbar en Irak et du Helmand en Afghanistan pour de la contre-insurrection, le Liban pour de l’évacuation de ressortissants, etc. Si le modèle massif d’Iwo Jima n’a plus été rejoué, des opérations réduites ont été menées avec une composante amphibie, comme à Haïti pour l’opération humanitaire après le récent séisme.

Comme l’a énoncé le secrétaire à la Défense, Robert Gates, le coût actuel d’une telle opération ferait qu’elle ne serait pas forcément employée. Des organisations comme le Hezbollah, des états comme la Chine, ont des systèmes anti-navires longue portée employables pour interdire l’accès aux cotes.

Ainsi, trop hasardeuse, ces opérations sont-elles appelées à mourir ? Faut-il maintenir ses compétences de peur de les perdre et même si elles ne sont pas employées actuellement ? La plus grande dureté des futurs combats, prédite par nombre d'observateurs, fera-t-elle que de telles opérations soient à nouveau possibles qu'importe le prix ?

Autant de questions auxquelles les Marines tentent de répondre. Entité à part justifiant son existence par un positionnement dans une niche, l’USMC se doit doublement de s’adapter pour survivre comme institution. Poursuivre à représenter une plus value (la double intégration aéroterrestre et aéromaritime, par exemple), tout en répondant aux défis du moment.

MAJ : le Los Angeles Times a donné à un lieutenant-colonel des Marines un droit de réponse. Il y développe le concept de "crisis responce force" pour des objectifs médians (tenir des points, des camps, être une force d'intervention d'urgence, missions humanitaires, etc.). C'est pour lui, un des futurs de l'USMC.

12 commentaires:

Thibault Lamidel a dit…

Bonsoir,

Il me paraitrait bien hasardeux de condamner un tel corps d'armée au simple prétexte qu'il existe des armes anti-navires. A quoi sert la défense anti-missiles ? Si tout est sensible aux avancées chinoises (missile balistique) alors supprimons les porte-avions et tout autres navires de surface.

Je placerai le Corps des Marines dans le cadre des "guerres limités" définie par Julian S. Corbett. Ce corps d'armée destiné à être projeté par voie de mer et devant être capable d'enlever un objet stratégique à l'ennemi. Cet objet étant d'une valeur limité ou trop éloigné pour que l'adversaire y consacre des forces significatives pour tenter de le récupérer. C'est par exemple la guerre des Malouines. Ou une très grande partie de l'Histoire de l'Angleterre, à l'image du débarquement au Portugal pour combattre Napoléon à distance. C'est les guerres d'empire à travers mer.

Alors donc, s'il n'est peut être pas envisageable d'utiliser le corps des marines directement contre la Chine, sur son sol continental. Il reste pourtant d'une grande utilité stratégique. Avec un soutient anti-aérien adéquat, si les troupes des Marines pouvaient enlever des possessions chinoises comme des archipels ou certaines îles, cela permettrait d'avoir des têtes de pont bien intéressante. Ou encore, se souvenir du rôle assigné aux corps expéditionnaires des Marines pendant la guerre froide : attaqué l'ennemi sur ses flancs ou effectuer des manoeuvres par des débarquements ciblés pour contourner le gros de ses forces.

Mais, cela rend-il nécessaire de garder un corps d'armée tout entier tourné vers cette mission ? Ne peut-on pas se contenter d'assigner à la Marine d'entretenir les navires nécessaires et de confier à l'armée de terre les régiment ayant vocation à savoir débarquer depuis des navires amphibies ? L'experte ne peut-elle pas être économiser en supprimant le corps ?

Le bilan comparatif de l'efficacité (en tenant compte des coûts) du dispositif français et américain apporterait peut être quelques réponses.

Cordialement,

Thibault Lamidel

F. de St V. a dit…

@ Thibault Lamidel

Sans doute mal explicité dans mon billet, le critère déterminant est le nombre de morts probables lors de ces opérations, pas admissible par nos sociétés (débéllicisées, "zéro mort", etc.). Néanmoins quand il faut, il faut... (volonté politique et soutien populaire relèvent le taux acceptable de pertes).

Ce que j'apprécie dans ce que vous décrivez, c'est l'emploi des Marines dans une certaine stratégie indirecte de contournement : frappe sur les arrières, projection, prise d'objectifs secondaires pour une attrition de la volonté ennemie, etc.

Plus proche que le cas chinois, les planners des Marines lorgnent du côté de la Corne de l'Afrique pour préparer des débarquements limités contre les repères de pirates. Sachant que des Marines sont prépositionnés à Djibouti.

Quant à votre dernière remarque sur la spécialisation ou non d'unités, c'est toute la lutte des Marines qui essaye de conserver l'ensemble des compétences nécessaires : C2 aérien et maritime, moyens de beachage, etc. afin d'être indissoluble.

La comparaison française est pour le moment problématique, entre autres car la battellerie limitée en cours de remplacement. Mais une fois que le système sera complet (minimum 3 BPC, L-CAT en nombre suffisants, compétences pour la 6ème BLB et la 9ème BLBMa) cela devrait avoir de la gueule!

Cadfannan a dit…

Au-dela des questions de coût et d'efficacité, il ne faut pas oublier le symbole que représente le corps des Marines pour les Américains: celui d'un corps d'élite, capable de frapper vite et fort n'impote où dans le monde. Il a peut-être un peu la même valeur pour les Américains que la Légion peut avoir pour les Français.
C'est donc un symbole de l'image que l'Amérique a d'elle-même et surtout de sa force. Il n'y a qu'à regarder l'imaginaire hollywoodien pour se rendre compte de la place des Marines: ils y représentent l'idéal du soldat, bien plus que les fantassins de l'US Army.
Il est donc peu probable que son existence soit remise en question, à moins d'un profond changement dans l'image que l'Amérique a de son rôle de puissance mondiale.
Ce qui m'amène à cette idée de corps expéditionnaire. La plupart des études prospectives s'accordent à dire que l'hyperpuissance américaine va être de plus en plus contestée, notamment par la Chine et l'Inde, mais peut-être aussi la Russie, le Brésil. La perte de puissance relative américaine et la montée de nouvelles puissances mondiales va probablement mener à de nouvelles rivalités, lesquelles ne s'exerceront pas directement sur le champ de bataille du territoire des protagonistes, mais plutôt, comme au XIXeme siècle, sur des théâtres extérieurs. L'Asie centrale est déjà l'enjeu d'un nouveau Grand Jeu entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine, voire l'Inde; demain, l'Afrique, l'Océan Indien seront peut-être les nouveaux espaces à travers lesquels les luttes d'influence s'exerceront. Dans ce cadre, le modèle d'une armée expéditionnaire, rapidement déployable, rustique et disposant en propre d'appuis non négligeables, a sans doute un rôle majeur à jouer. D'ailleurs, de nombreuses nations aux ambitions mondiales semblent porter un grand intérêt aux opérations amphibies. La Russie souhaite non seulement se doter d'une capacité amphibie par l'acquisition de 4 BPC, mais surtout ré-acquérir une capacité industrielle navale dans ce domaine. Le Japon s'est également doté de nouveaux porte-hélicoptères d'assaut, dont le rôle pour l'autodéfense n'est pas évident. L'Australie achète elle aussi des navires amphibies.
Finalement, si le cuirassé fut le capital ship du premier tiers du XXe siècle, le porte-avions celui du 2e tiers et le SNA celui du dernier tiers, le grand bâtiment amphibie ne deviendra-t'il pas celui du XXIe siècle?
En conclusion, le concept de l'USMC ne me semble pas encore tout à fait mort, et il a peut-être même un brillant avenir devant lui.

Thibault Lamidel a dit…

J'avais mal saisi que le critère mis en avant était le nombre de pertes. C'est malheureusement inhérent à ce genre d'opération puisqu’il faut un rapport de 3 ou 7 (?) soldats qui débarquent pour 1 soldat ennemi qui attendant en face. On a pas toujours les ressources pour enlever un objet ennemi avec un tel confort.

Je souligne la remarque fort juste de Cadfannan sur la place des Marines dans l'imaginaire américain (heureusement que Rambo est là pour montrer les bérets verts, sachant que dans Avatar c’était encore des Marines (version très troupes coloniales françaises avec compagnie à chartes).
Peut-on comparé la place que tiennent Légion Etrangère, et dans une moindre mesure, les Troupes de Marines, dans l'imaginaire français avec celle des Marines ?

Je m'étonne de ne pas avoir pensé aux côtés africaines. C'est bien vrai que c'est le terrain d'opération idéale ! Aucune préparation préalable (recherche d'alliés, de point d'appui, etc...), le soutient autonome pour une action rapide et décisive.
Dans l'hypothèse d'un conflit total il faudrait se souvenir des concepts de Mobile Offshore Base et "Sea Basing" (relier les navires amphibie entre eux sur mer pour constituer une base flottante primaire).

Et d'ailleurs, on rejoint ici Cadfannan et sa proposition d'analyse sur les futurs rapports entre puissances dans le monde multipolaire.

Il est même difficile de faire la liste des pays souhaitant disposer de navire amphibie, on ne compte plus les annonces et les possesseurs... Mais c'est vrai que, replacé dans son contexte, le navire amphibie est un nouveau capital ships. Il me semble nécessaire de garder une puissance aérienne en soutient. Est-ce obligatoirement le porte-avions ? Je ne serai pas étonné que le rôle de ce dernier soit grignoter par un BPC porteur de drones en tout genre (MALE pour l'observation, nEURON pour le CAS), avec l'appui de missiles de croisière (peut être plus efficace que les bombardements côtiers par le cuirassé d'antan). Mais j'éviterais de me prononcer sur la disparition du porte-avions (je ne dis pas que Cadfannan a dit qu'il allait disparaître, bien entendu).

Il y avait une autre raison à la naissance de l'USMC. Plus stratégique et institutionnel que tactique et opérationnel. C'est l'amiral Mahan qui faisait partie de ceux qui pensaient qu'il fallait un corps d'armée dont l'essence génétique était de faire la jonction entre la Terre et la Mer, pour pousser ces deux armes à se coordonner.

La chose devrait-elle être copier en France ? Je m'interroge.

D'une part, nous avons la tradition des troupes coloniales qui ont pu effectuer ces missions de guerre limité ou de contournement de l'ennemi (mauvais exemple (car il n'y avait pas que des troupes de marine) : voir la bataille de Norvège 1940 ou celle des Dardanelles 1915). On a aujourd'hui le groupe amphibie qui doit monter en puissance (vous pensez quoi d'un pétrolier-ravitailleur qui ferait aussi TCD ? projet JSS canadien) et les troupes de marines intégrées dans l'Armée de Terre. Si besoin était, nous pourrions copier le concept USMC. Pourtant, vous rapportez que le Marines Corps s'entraînent de moins en moins au débarquement.

Alors doit-on éviter la copie ? Il faut une masse critique de troupes et de matériel pour conserver les compétences au débarquement. Mais est-il nécessaire d'avoir un corps d'armée dédier entièrement à ce genre d'intervention ? Si je peux citer Gabriel Darrieus (La Guerre sur Mer), il s'opposait à ce genre de choses. Il préférait que la Marine se concentre sur ses tâches essentiels et garde seulement les compétences nécessaires pour éclairer les troupes de l'Armée de Terre destiné à débarquer par des personnels spécialisés. Ce serait le rôle aujourd'hui des commandos.

Cadfannan a dit…

La question mérite le débat en tous cas, et je me réfère à l'article de Benoist Bihan dans DSI no59 "une approche amphibie des opérations littorales".
Il y perçoit la manoeuvre littorale comme une action dans la durée, là où l'assaut amphibie n'était qu'un moment. Dans ce cadre, la coordination des moyens, qui est extrêmement complexe (force de débarquement, moyens navals, moyens aériens de la force navale et de la composante aérienne, artillerie...) dans la phase amphibie ( mise à terre et rembarquement) me paraît difficile à maintenir sur un plus long terme. C'est l'intérêt d'un corps comme l'USMC et des Expeditionary Strike Groups, qui disposent de moyens organiques suffisants pour assurer une bonne réactivité.
Mais il est vrai qu'il semble difficile d'atteindre en France la masse critique nécessaire pour créer un tel corps autonome.

Thibault Lamidel a dit…

Le problème français est que la masse critique pourrait être atteinte à notre mesure. Mais poserait des questions existentielles sur la place de chaque Arme dans notre système de Défense :

- Soit un corps "indépendant" était créer et il y aurait un groupe d'Armes d'une importance à peu près égale. Ce qui obligerait à repenser la stratégie d'organisation de la Défense pour le meilleur et pour le pire.

- Soit les troupes de marines sont confiées à la Marine Nationale. Et alors, l'Armée de Terre serait très marginalisée. Ce qui serait historique. Et la Marine serait presque "autonome" (navires, troupes, aviation), elle disposerait des moyens d'agir à l'étranger sans soutient préalable des autres armes.

- Soit création d'un groupe interarmes organisant régulièrement des exercices (autour d'une base de Défense spécifique ?).

C'est peut être la vocation de l'inter-armisation : des "Armes administratives" pour gérer les matériels et les hommes sur le long terme. Et des " groupes inter-armes opérationnels" pour gérer la mise en oeuvre des matériels (et préciser les besoins) : groupe amphibie, groupe aéro-terrestre...

F. de St V. a dit…

Beaucoup de points très intéressants à relever : le navire amphibie comme futur capital ship, l'héroïsation du Marines comme réfèrent culturel et même de la politique étrangère US, l'impact des projets technologiques futurs (drones, plate-formes maritimes, etc.), etc.

Une armée US projetable est une nécessité et une certitude. La défense des frontières américaines, en particulier des côtes, n'est pas encore pour la décennie à venir (à moins que le long de la frontière mexicaine, la situation s'envenime...).

Toutes proportions gardées (et même si je suis le premier à défendre les TDM... quelques piges au 21ème RIMa laissent des marques), les Troupes de Marine sont un ton en dessous médiatiquement par rapport à la mystique Légion.

Excellent article que celui de Benoist dans DSI, rappelant et prouvant (si besoin était) que la guerre n'est pas morte.

N'oublions pas non plus que l'USMC manque de capacités de C2 aérien, a besoin de moyens de la Marine (en protection de ses navires) et n'est donc pas pleinement autonome en lui même. N'en faisons pas un absolu.

Enfin, l'idée de copier ou non ce modèle nécessite de repenser l'organisation de la Défense (comme le dit Thibault). Une spécialisation censée selon la mission (des nouvelles composantes transverses) et non uniquement selon le milieu. Cela donnerait du aérospatial, aéroterrestre, aéromaritime, etc.

PS: de mémoire, 1/3 est un ratio commun d'une mission offensive donc je penche plus pour 1/7 dans le cadre d'un débarquement.

L'USMC n'a plus organisé d'exercice majeur de débarquement, avant celui décrit dans l'article, depuis 2001.

Anonyme a dit…

Historiquement les Troupes de Marine françaises sont issues de la Marine Royale... Les Marines sont à l'origine les "Fusiliers-Marins" américains. Ils remplissent les mêmes missions à bord des batiments, en corps de débarquement, ou comme équipage de prise.
Il n'est que de se souvenir des exploits des artilleurs de Marine, ou des fusiliers-marins dans l'histoire de France (1870, Conquêtes coloniales, Marins de la Garde sous l'Empire, Brigade des fusiliers-marins, Régiment blindé des fusiliers-Marins, ...)pour comprendre la notoriété de l'USMC qui procède de la même logique...
Si le Corp a aujourd'hui une organisation aéro-terrestro-navale, et ses propres moyens organiques de reconnaissance, d'assault, de transmission et de soutiens, c'est que durant la bataille du Pacifique, ayant remarqué que compter sur les autres armées pour les aider (en dehors de l'US Navy, bien sûr, dont il fait partie) était pour le moins illusoire, l'USMC a développé ses propres moyens avec ses propres personnels, et suivant ses régles et traditions.
Au moment de la guerre du Vietnam, ils ont d'ailleurs construits leurs premiers batiments d'assault porte-avions et porte-hélicoptères d'assault qui étaient siglés Marine Corp! Car l'US Navy ne considérait pas ces bateaux comme prioritaires...
Aujourd'hui, l'avenir de l'USMC passe par les moyens budgétaires que voudra bien lui allouer l'US Navy. Et pour le CEMM régional de l'étape, vaut-il mieux sauver des P.A, ou emputer le Marine Corp?

F. de St V. a dit…

@ Anonyme

Merci pour ce rappel historique qui explique le présent comme le futur de l'USMC ainsi que ce point utile sur la liaison à l'US Navy. L'argent ne fait pas le bonheur mais y contribue fortement aussi pour les Marines...

Les TDM ont bien pour surnom les Marsouins car ils suivaient les navires comme compagnies embarqués, comme ces cétacés.

Thibault Lamidel a dit…

Pour suivre anonyme, on a même eu un temps un régiment de "Royal Marine". C'est Colbert qui avait créer la chose mais elle capota dans le tourbillon de ses rivalités avec Louvois, secrétaire d'Etat à la Guerre.

Anonyme a dit…

Un des apports intéressant de l'USMC est sa réflexion poussée sur le Sea Basing et l'assaut "from the Sea". Ce mode d'entrée de théatre ayant été remis en selle à partir du moment où Iraki Freedom a mis en évidence les limitations opérationnelles liées à l'absence de base à terre (et d'autorisation de survol).
Les réflexions sur le SeaBasing avec les projets MPF(F) qui pour certains se caractérisaient par de quasi PA permettant une entrée de théatre aéromobile semble un élément assez particulier du point de vue Amphibie généré par le statut de l'USMC.
BPCs

F. de St V. a dit…

En effet, les futures potentialités du Sea Basing (le projet est-il mur techniquement et surtout doctrinalement? J'en suis pas certain) sont sans aucun doute au cœur des réflexions prospectives de l'USMC. Cela devrait permettre d'atteindre la projection de masses critiques suffisantes pour faire face à des oppositions musclées.