Où en sont les militaires français participant en Irak, au sol, à la formation, au conseil et (dans une moindre mesure) à l’accompagnement de forces locales ?
Comment se caractérise, et pourrait évoluer à court et moyen, ce modèle original d’opération (pour l’histoire récente de l’armée de Terre française), associant, au sein d’une coalition internationale, assistance militaire opérationnelle (spéciale et conventionnelle) à des unités locales et appui direct aux combats par des moyens d’artillerie, depuis le déploiement à l’été 2016 d’un groupement tactique d’artillerie (Task Force (TF) Wagram) ?
Et dans une moindre mesure (et dans la limite de l’exercice vu le nécessaire respect du secret des opérations, et du nombre forcément limité d’informations), qu’en est-il pour les militaires français menant, entre autres, ces mêmes missions en Syrie ?
Et dans une moindre mesure (et dans la limite de l’exercice vu le nécessaire respect du secret des opérations, et du nombre forcément limité d’informations), qu’en est-il pour les militaires français menant, entre autres, ces mêmes missions en Syrie ?
Cette mise à jour (en plusieurs épisodes) de précédents panoramas rédigés en 2015 (cf. ici, là et encore là) sur le sujet prendra comme ligne directrice principale la participation plus ou moins directe de ces militaires français à l’un des 2 axes d’efforts actuels de l’opération Chammal (participation française à l’opération internationale Inherent Resolve) face à l’organisation de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie : la libération de Mossoul, avant celle, en cours de préparation, de Raqqa (en Syrie).
Point d’étape d’autant plus d’actualité, que d’ici quelques jours, le 17 janvier, cela sera l’anniversaire des 2 ans d’un des volets de cette opération : le conseil et la formation au profit des forces de sécurité locales, régulières (irakiennes) ou non (peshmergas). Or, la récente visite du Président de la République (le 2 janvier 2017) sur des emprises de ce volet, non loin de l’aéroport international de Bagdad et à l’Ouest d’Erbil, ne l’a d’ailleurs que peu sorti de l’ombre où il est plus ou moins volontairement plongé.
Il s'agira notamment de mettre en perspective les informations, à la fois en franco-français (dans l'histoire récente des opérations, par rapport aux autres opérations menées en parallèle, etc.) mais aussi par rapport aux partenaires étrangers. Les données chiffrées fréquemment diffusées ne donnant que peu d'informations si elles ne sont pas inscrites dans des tendances, contextualisées, etc.
Un volet ayant peu évolué dans son format en un peu plus de 2 ans d’existence
Dès le lancement des opérations françaises en Irak début août 2014, des militaires français sont au sol, et « ouvrent le théâtre ». S’ils sont majoritairement issus des forces spéciales, quelques militaires issus d’unités conventionnelles sont insérés au sein de ce groupement (aujourd’hui connu sous le nom de Task Force Hydra), ou du moins sont sur la même emprise, à l’Ouest d’Erbil, non loin de l’aéroport, le principal du Kurdistan. Ils apportent leur expertise particulière auprès d’unités non-régulières (combattants peshmergas du gouvernement régional du Kurdistan) : systèmes d’armes (canons anti-aériens de 20 mm dénommé Tarasque livrés par la France), lutte contre les engins explosifs (par exemple, par le 31ème régiment du Génie (RG) de Castelsarrasin), organisation du terrain (casemates, fossés anti-véhicules, etc.)... De tels spécialistes sont encore présents aujourd’hui, dans le cadre de détachements d’instruction opérationnelle (DIO), orientés, pour l’un, sur l’armement (depuis aout 2014), pour l’autre, sur le génie (à partir du 17 janvier 2015). Pour ce pôle de formation à Erbil, la majorité des effectifs reste fournie par les forces spéciales.
Il faut attendre le tout début de l’année 2015 pour voir un déploiement plus important de militaires issus des unités conventionnelles pour cette mission de formation et de conseil, avec des éléments précurseurs déployés en janvier, la majorité des contingents autour du 21 février, pour un début effectif de la mission en mars. Rationnalisée depuis plus d’une année, l’organisation de ce volet se base aujourd’hui sur 2 groupements, les Task Forces Narvik et Monsabert. Ils fournissent conseils et formations auprès de 2 unités distinctes des forces régulières de sécurité irakiennes : des forces spéciales de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Service, dépendant directement du Premier Ministre) et la 6ème division d’infanterie de l’armée conventionnelle, comme décrit dans des panoramas de 2015.
Plus particulièrement pour la partie conventionnelle de ce volet (la partie spéciale étant traitée de manière moins précise, pour les raisons évoquées au-dessus), entre 130 et 160 militaires sont déployés surtout dans Bagdad et ses environs : environ 40 pour la TF Narvik (avec au début deux spécialités : combat d’infanterie et lutte contre les engins explosifs), un peu plus de 60 pour la TF Monsabert, autour d’une vingtaine à Erbil (Kurdistan) avec les forces spéciales. Le nombre n’a que peu évolué en 2 ans, malgré les demandes récurrentes des responsables de la coalition (américains en tête) pour des efforts supplémentaires. Demandes poliment repoussées jusque-là, notamment par les responsables militaires français (CEMA en tête).
Un volet ayant peu évolué dans son format en un peu plus de 2 ans d’existence
Dès le lancement des opérations françaises en Irak début août 2014, des militaires français sont au sol, et « ouvrent le théâtre ». S’ils sont majoritairement issus des forces spéciales, quelques militaires issus d’unités conventionnelles sont insérés au sein de ce groupement (aujourd’hui connu sous le nom de Task Force Hydra), ou du moins sont sur la même emprise, à l’Ouest d’Erbil, non loin de l’aéroport, le principal du Kurdistan. Ils apportent leur expertise particulière auprès d’unités non-régulières (combattants peshmergas du gouvernement régional du Kurdistan) : systèmes d’armes (canons anti-aériens de 20 mm dénommé Tarasque livrés par la France), lutte contre les engins explosifs (par exemple, par le 31ème régiment du Génie (RG) de Castelsarrasin), organisation du terrain (casemates, fossés anti-véhicules, etc.)... De tels spécialistes sont encore présents aujourd’hui, dans le cadre de détachements d’instruction opérationnelle (DIO), orientés, pour l’un, sur l’armement (depuis aout 2014), pour l’autre, sur le génie (à partir du 17 janvier 2015). Pour ce pôle de formation à Erbil, la majorité des effectifs reste fournie par les forces spéciales.
Il faut attendre le tout début de l’année 2015 pour voir un déploiement plus important de militaires issus des unités conventionnelles pour cette mission de formation et de conseil, avec des éléments précurseurs déployés en janvier, la majorité des contingents autour du 21 février, pour un début effectif de la mission en mars. Rationnalisée depuis plus d’une année, l’organisation de ce volet se base aujourd’hui sur 2 groupements, les Task Forces Narvik et Monsabert. Ils fournissent conseils et formations auprès de 2 unités distinctes des forces régulières de sécurité irakiennes : des forces spéciales de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Service, dépendant directement du Premier Ministre) et la 6ème division d’infanterie de l’armée conventionnelle, comme décrit dans des panoramas de 2015.
Plus particulièrement pour la partie conventionnelle de ce volet (la partie spéciale étant traitée de manière moins précise, pour les raisons évoquées au-dessus), entre 130 et 160 militaires sont déployés surtout dans Bagdad et ses environs : environ 40 pour la TF Narvik (avec au début deux spécialités : combat d’infanterie et lutte contre les engins explosifs), un peu plus de 60 pour la TF Monsabert, autour d’une vingtaine à Erbil (Kurdistan) avec les forces spéciales. Le nombre n’a que peu évolué en 2 ans, malgré les demandes récurrentes des responsables de la coalition (américains en tête) pour des efforts supplémentaires. Demandes poliment repoussées jusque-là, notamment par les responsables militaires français (CEMA en tête).
(c) Thomas Goisque.
Pour Erbil et ses environs, les forces spéciales du Commandement des Opérations Spéciales (COS) participent à la formation d’unités peshmergas, en plus de leurs autres missions, selon le triptyque généralement employé pour décrire les opérations spéciales : renseignement, action directe, et assistance/actions d’environnement. Si ces forces spéciales étaient sans doute moins de 100 en novembre 2015, selon certaines sources, elles seraient au moins le double aujourd’hui, environ 250 (avec un volume qui dépasse les 200 depuis au moins le printemps 2016). Auxquels pourraient se rajouter les quelques dizaines d’opérateurs du COS déployés en Syrie autour de Manbij et au Nord de Raqqa, auprès de l’ensemble hétéroclite des Forces démocratiques syriennes (FDS). Déploiement reconnu officiellement en juin 2016, et « confirmé » par la diffusion d’une récente vidéo montrant une équipe à l’œuvre (bien loin de certaines étendues d’eau salée qu’elle connaît bien…), appliquant les procédures de manière professionnelle, dans le feu de l’action, pour détruire avec des missiles anti-chars (de type Milan puis Javelin) un véhicule piégée (SVBIED).
Avec le retour de l’opération Chammal à un volume de 1.200 militaires (depuis le départ en décembre 2016 du porte-avions Charles De Gaulle et tous les moyens associés de son escorte), cet effort, modeste, ne représente, en volume, que 15% environ de l’effort français. Durant les étés 2015 et 2016 (lors des précédents phases d’absence du groupe aéronaval), ce ratio était monté jusqu’à 20% environ, alors que l’effort, principalement aérien (renseignement et frappes), donnait des effectifs totaux de l’opération Chammal autour de 900 militaires. Ce ratio intègre uniquement la partie conventionnelle, la partie forces spéciales n’étant jamais comptée dans les chiffres officiels publiés, dans la tradition française de forte protection du secret des opérations (même pour ces chiffres).
Ces conseilleurs et formateurs représentent plus de ¾ des effectifs déployés par l’armée de Terre en Irak, qui s’élevaient officiellement à environ 200 en janvier 2016. Le dernier quart compte notamment les éléments insérés au sein de différents états-majors irakiens (notamment les officiers de liaison auprès du Bagdad Operation Center (BOC) en charge de la défense de la capitale) ou de la coalition (CJFLCC-I ou Combined joined forces land component command) pour faciliter la manœuvre globale. A la même époque, par comparaison, 2.500 militaires de l’armée de Terre sont déployés au Sahel, plus de 12 fois plus, dans le cadre de l’opération Barkhane. Avec le déploiement du groupement d’artillerie à l’été 2016 (entre 150 et 180 militaires, à la fois équipages des canons, transmetteurs, logisticiens, etc.), ces quelques 150 conseillers ou formateurs représentent donc un gros tiers des effectifs issus d’unités conventionnelles de l’armée de Terre déployés sur le sol irakien, bien que loin des combats, du moins pour une très large majorité d’entre eux. Pour mettre encore ces effectifs en perspective, ils représentent un peu plus que l’effort maximal français au sein de la mission européenne de formation, EUTM-Mali (environ 150). Ou encore autant que les 200 militaires déployés en 2011 au sein de la mission Epidote de formation de l’armée nationale afghane (ANA).
Un dispositif quasi autonome pour répondre à une approche bien française
Cette grosse centaine de militaires des deux TFs conventionnelles comprend l’ensemble des spécialités nécessaires à un déploiement en quasi autonomie, parfois en dehors des infrastructures gérées par la coalition : équipes de commandement, section de protection pour la sécurité des emprises, la protection des autorités et quelques escortes, évidemment formateurs et conseillers (dans un nombre varié de domaines : combat d’infanterie, logistique, secourisme, déminage, travail d’état-major, mécanique, lutte NRBC, etc.), transmissions, équipes médicales élémentaires, infrastructures, etc.
Par exemple, la TF Monsabert (ex détachement « Advise and Assist » 6 ou DAA6) installée au sein du camp Monsabert (une des rares emprises de la coalition directement au sein des emprises des unités irakiennes (ici l’état-major de la 6ème division) compte 62 militaires. Une grosse vingtaine sont directement des conseillers ou formateurs (majoritairement des officiers supérieurs généralistes ou spécialistes : renseignement, logistique, etc.), une section d’infanterie sert à la garde des emprises (ou « force protection ») et servent parfois également de formateurs, les restants (un petit 1/3) étant les fonctions de soutien (équipe santé réduite avec 1 médecin, un infirmier et 2 auxiliaires sanitaires, aide au déploiement opérationnel (zone de vie, miradors, etc.), électriciens, etc.).
Ces conseilleurs et formateurs représentent plus de ¾ des effectifs déployés par l’armée de Terre en Irak, qui s’élevaient officiellement à environ 200 en janvier 2016. Le dernier quart compte notamment les éléments insérés au sein de différents états-majors irakiens (notamment les officiers de liaison auprès du Bagdad Operation Center (BOC) en charge de la défense de la capitale) ou de la coalition (CJFLCC-I ou Combined joined forces land component command) pour faciliter la manœuvre globale. A la même époque, par comparaison, 2.500 militaires de l’armée de Terre sont déployés au Sahel, plus de 12 fois plus, dans le cadre de l’opération Barkhane. Avec le déploiement du groupement d’artillerie à l’été 2016 (entre 150 et 180 militaires, à la fois équipages des canons, transmetteurs, logisticiens, etc.), ces quelques 150 conseillers ou formateurs représentent donc un gros tiers des effectifs issus d’unités conventionnelles de l’armée de Terre déployés sur le sol irakien, bien que loin des combats, du moins pour une très large majorité d’entre eux. Pour mettre encore ces effectifs en perspective, ils représentent un peu plus que l’effort maximal français au sein de la mission européenne de formation, EUTM-Mali (environ 150). Ou encore autant que les 200 militaires déployés en 2011 au sein de la mission Epidote de formation de l’armée nationale afghane (ANA).
Un dispositif quasi autonome pour répondre à une approche bien française
Cette grosse centaine de militaires des deux TFs conventionnelles comprend l’ensemble des spécialités nécessaires à un déploiement en quasi autonomie, parfois en dehors des infrastructures gérées par la coalition : équipes de commandement, section de protection pour la sécurité des emprises, la protection des autorités et quelques escortes, évidemment formateurs et conseillers (dans un nombre varié de domaines : combat d’infanterie, logistique, secourisme, déminage, travail d’état-major, mécanique, lutte NRBC, etc.), transmissions, équipes médicales élémentaires, infrastructures, etc.
Par exemple, la TF Monsabert (ex détachement « Advise and Assist » 6 ou DAA6) installée au sein du camp Monsabert (une des rares emprises de la coalition directement au sein des emprises des unités irakiennes (ici l’état-major de la 6ème division) compte 62 militaires. Une grosse vingtaine sont directement des conseillers ou formateurs (majoritairement des officiers supérieurs généralistes ou spécialistes : renseignement, logistique, etc.), une section d’infanterie sert à la garde des emprises (ou « force protection ») et servent parfois également de formateurs, les restants (un petit 1/3) étant les fonctions de soutien (équipe santé réduite avec 1 médecin, un infirmier et 2 auxiliaires sanitaires, aide au déploiement opérationnel (zone de vie, miradors, etc.), électriciens, etc.).
L’ensemble de ces composantes est d’autant plus nécessaire que la TF Narvik comme la TF Monsabert privilégient une installation au sein des quartiers de leurs partenaires irakiens, Abu Ghrahib et Bagdad, respectivement pour l’état-major de la 6ème division et le centre de formation et d’entrainement (appelé académie) de l’ICTS. Et cela dans le but de favoriser les liens avec leurs homologues irakiens. Les militaires français ne sont donc pas dans les immenses implantations de la Coalition, choix qui, par exemple, permettrait d’économiser des effectifs sur le volet protection des emprises, fonction assurée par d’autres membres de la Coalition (Grande-Bretagne, Etats-Unis, etc.).
Cette spécificité française conduit même à ce que des partenaires de la coalition participent également à ces formations (comme au sein de l’ICTS, avec des militaires néerlandais, belges ou espagnols), ne restent pas la nuit et durant les temps de repos sur place, quand les militaires français partagent aussi ces moments, et les zones plus intenses d’échos des combats quand les opérations (comme la prise de Ramadi dont les combats se déroulaient à 50 km de l’emprise française) ou les opérations d’harcèlement (tirs de roquettes ou d’obus de mortiers, attentats, etc.) visant la capitale en général, les environs de l’aéroport international en particulier.
Pas d’évolution significative, en volume, attendue
Les refus de déployer plus de conseillers ou de formateurs, évoqués plus haut, se basaient sur plusieurs raisons, dont le souhait de concentrer les efforts français, sans se disperser, sur les unités irakiennes déjà actuellement conseillées et formées. L’absence de volonté de déployer plus de militaires peut aussi s’expliquer par la nécessité de préserver les capacités des brigades, déjà très employées (Barkhane, Sangaris, Sentinelle, forces de présence et de souveraineté, etc.), soit, par exemple, 19.8000 militaires concernés à l’instant t en janvier 2016.
Alors même que cette mission de conseil et de formation est très consommatrice en cadres, colonne vertébrale des unités et ressources précieuses quand l’armée de Terre doit faire en parallèle un effort massif de recrutement et de formation de nouvelles recrues pour augmenter la force opérationnelle terrestre (FOT) de 11 000 hommes et femmes en deux ans (afin, notamment, de pouvoir maintenir dans la durée le déploiement de 7.000 militaires, plus 3.000 en réserve, pour l’opération Sentinelle). Des nouveaux militaires qui doivent être recrutés, instruits puis entraînés. Avec alors un instructeur pour quatre jeunes, afin de tenter de ne pas négliger le qualitatif sur le quantitatif, c’est au quotidien le volume d’une brigade interarmes (7.500 hommes) sur les 6 que compte l’armée de Terre qui est mobilisé.
Pour faire face à cette relative désorganisation engendrée par la formation de détachements d’instruction, l’US Army et l’UK Army réfléchissent à la mise en place d’unités dédiées : "Specialized Infantry Battalions" pour les Britanniques (avec la création de 2 en 2017 autour du The Royal Scots Borderers, 1st Battalion The Royal Regiment of Scotland et du 4th Battalion The Rifles, et 2 autres en 2019, avec le 2nd Battalion The Princess of Wales’s Royal Regiment et le 2nd Battalion The Duke of Lancaster’s Regiment) et "Advise and Assist Brigades" créées entre 2018 et 2019, suite à des réflexions anciennes et récurrentes.
Il s’agit de ne pas affecter un nombre trop élevé d’unités opérationnelles par cette fuite des cadres durant leur déploiement (préparation et régénération incluses), de favoriser le transfert des bonnes pratiques sur ces missions d’assistance opérationnelle en les concentrant au sein d’unités spécialisées, et de développer des nouvelles compétences utiles à ces missions (langues, éléments de culture et d’histoire, connaissances d’équipements dédiés et utilisés dans ces zones, etc.).
Une opération qui concerne quasiment toute l’armée de Terre
Durant la 1ère année de ce volet, le dispositif n’est pas pleinement rationnalisé. D’un côté, le (ou les) détachement auprès de l’ICTS est grandement fourni par la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), avec quelques éléments en renforts dans certaines spécialités, unité alors stationnée aux Emirats Arabes Unis. Différents unités tournantes (et non fixes) de cette unité de la Légion étrangère y ont alors participé : 2ème REP (régiment étranger de parachutistes de Calvi), 2ème REI (régiment étranger d’infanterie de Nimes), 2ème REG (régiment étranger de génie de Saint-Christol), etc. De l’autre, le détachement auprès de la 6ème division fourni par une brigade : la 3ème brigade légère blindée (BLB) de février à juin, puis la 27ème brigade d’infanterie de montagne (BIM) de juin à octobre, puis à nouveau la 3ème BLB (avant sa dissolution).
Pour faire face à cette relative désorganisation engendrée par la formation de détachements d’instruction, l’US Army et l’UK Army réfléchissent à la mise en place d’unités dédiées : "Specialized Infantry Battalions" pour les Britanniques (avec la création de 2 en 2017 autour du The Royal Scots Borderers, 1st Battalion The Royal Regiment of Scotland et du 4th Battalion The Rifles, et 2 autres en 2019, avec le 2nd Battalion The Princess of Wales’s Royal Regiment et le 2nd Battalion The Duke of Lancaster’s Regiment) et "Advise and Assist Brigades" créées entre 2018 et 2019, suite à des réflexions anciennes et récurrentes.
Il s’agit de ne pas affecter un nombre trop élevé d’unités opérationnelles par cette fuite des cadres durant leur déploiement (préparation et régénération incluses), de favoriser le transfert des bonnes pratiques sur ces missions d’assistance opérationnelle en les concentrant au sein d’unités spécialisées, et de développer des nouvelles compétences utiles à ces missions (langues, éléments de culture et d’histoire, connaissances d’équipements dédiés et utilisés dans ces zones, etc.).
Une opération qui concerne quasiment toute l’armée de Terre
Durant la 1ère année de ce volet, le dispositif n’est pas pleinement rationnalisé. D’un côté, le (ou les) détachement auprès de l’ICTS est grandement fourni par la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère (DBLE), avec quelques éléments en renforts dans certaines spécialités, unité alors stationnée aux Emirats Arabes Unis. Différents unités tournantes (et non fixes) de cette unité de la Légion étrangère y ont alors participé : 2ème REP (régiment étranger de parachutistes de Calvi), 2ème REI (régiment étranger d’infanterie de Nimes), 2ème REG (régiment étranger de génie de Saint-Christol), etc. De l’autre, le détachement auprès de la 6ème division fourni par une brigade : la 3ème brigade légère blindée (BLB) de février à juin, puis la 27ème brigade d’infanterie de montagne (BIM) de juin à octobre, puis à nouveau la 3ème BLB (avant sa dissolution).
En mars 2016 (après 3 mandats de 4 mois), et du fait notamment du rapatriement de la 13ème DBLE en France (Larzac) qui avait l’exclusivité des détachements auprès de l’ICTS (d’où le nom de DIO13), une réorganisation est menée avec une unique brigade qui fournit les effectifs pour les deux TFs. Cela sera le cas pour la 11ème brigade parachutiste (BP) de mars 2016 à juin, puis la 6ème BLB de juin à octobre, la 7ème brigade blindée (BB) aujourd’hui, avant sans doute la 9ème brigade d’infanterie de Marine (BIMa) ou la 2ème BB (voire la Brigade Franco-Allemande), brigades n’étant pas encore passées en terres irakiennes.
La brigade désignée décidé d’un régiment leader qui compose les détachements avec les différentes spécialités, et selon les disponibilités. Une section du 13ème bataillon de chasseurs alpins (BCA de Chambéry) est ainsi en quelques jours déprogrammée d’un départ pour l’opération Sangaris en République Centrafricaine (RCA), prévue pour l’opération Sentinelle, puis finalement déployée en Irak. En prenant l’exemple du mandat de la 11ème BP, le régiment leader de la Task Force Monsabert était le 17ème RGP (Moutauban), il était accompagné d’éléments du 3ème régiment parachutiste d’infanterie de Marine (RPIMa de Carcassonne), 1 section de la 4ème compagnie, notamment pour la protection, du 35ème régiment d’artillerie parachutiste (RAP de Tarbes), de l’état-major de la 11ème BP et de la 11ème compagnie de commandement et de transmissions parachutiste (CCTP de Toulouse). Ainsi, un nombre très important de régiments ont été concerné par cette mission, pour des détachements allant de l’unité élémentaire (section) au renfort individuel. En 2 ans, environ 2.000 à 2.500 militaires français ont donc été concernés par cette mission.
A suivre : évolution du fond de la mission, action des forces spéciales et équipements livrés, résultats obtenus et futures évolutions attendues…
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