Tout d'abord, une adaptation à des changements et des nouveautés d’un ensemble aussi complexe, étendue et diversifiée qu’une armée en campagne prend du temps et ne se fait pas de façon immédiate et unifiée. Toute théorie ce construit par un ensemble d'apports d’éléments nouveaux ou anciens réajustés avec des victoires et des défaites: c'est donc autour des termes de processus et de construction qu'une armée s'adapte.
Mais ce n’est pas non plus un système vertueux de recueil d’informations sur la situation et de réflexion, puis de prospective et de propositions, avant l’application, le contrôle et le réglage, derniers préalables à un nouveau recueil. Cette adaptation se faisant de façon contrainte, les forces régulières étant généralement en position défensive et n'arrivant que peu à peu à reprendre l'initiative. Le terrain et la situation du quotidien influençant alors l’action menée. Cette construction se fait du niveau le plus bas que l'on peut étudier c'est à dire l'homme adepte de la débrouille mais encore plus pour ce type de conflit au niveau compagnie (l’historien Pierre Vidal Naquet parlera de « guerre de capitaines » pour la guerre d'Algérie, on parle de plus en plus du sergent ou du "caporal tactique") jusqu'au niveau les plus hauts étudié les Etats-majors de théâtre et autres.
C'est en fait l'étude du retour d'expérience pour la construction et l'élaboration d'un nouveau modèle de lutte. Comment se conçoit ce retour d'expérience, quels sont les voies et les groupes d'individus qui amènent et développent des nouveautés et ceux qui refusent ou bloquent les propositions? Pourquoi certains tentent de nouveaux procédés et d'autres restent sur des anciennes procédures? L’expérience et la réflexion ont-elles des modifications sur l’action future ou alors les contraintes extérieures non maitrisables sont elles trop fortes? Quels sont les fruits de leurs réflexions? La différence de perception de ce qui se passe à l'origine, étant bien souvent due à l'expérience passée et à l'instruction initiale spécifique reçue.
1 commentaire:
Pour répondre partiellement à certaines de vos questions, je pense que les adversaires évoluent selon un processus darwinien. Celui qui s'adapte le mieux survit. Le RETEX permet de s'adapter.
Par ailleurs, en COIN, le renseignement guide l'action dans tous les domaines (économique, militaire, social, alimentaire, sanitaire...). Inversement, l'action donc la présence sur le terrain permet d'acquérir du renseignement élementaire (tout soldat est un capteur), complément indispensable du renseignement spécialisé (nécessaire mais non suffisant).
SD
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