Le dernier cahier de la recherche doctrinale publié par le Centre de Doctrine et d’Emploi des Forces (CDEF) est paru. Intitulé Le Hezbollah face aux forces armées conventionelles. Perspective historique des modes d'action, il étudie l’évolution du Hezbollah dans ces différents aspects, son discours, ses objectifs et ses modes opératoires depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Né dans le chaos de la guerre civile libanaise entre 1982 et 1985, le Hezbollah (Hizb’Allah, Parti de Dieu) est surtout connu en Occident pour les attentats spectaculaires auxquels il aurait pris part au Liban et à l’étranger. Il ne peut cependant être réduit à une milice terroriste agissant sur commande de l’Iran et de la Syrie. Le Hezbollah a en effet plusieurs visages.
C’est d’abord un parti politique islamiste, qui adhère au velayat e faqih (gouvernement du théologien-juriste) et qui suit les enseignements du guide suprême Ali Khamenei (non pas en tant que figure de l’État Iranien, mais en tant que marja transnational c'est à dire guide spirituel dont les croyants se doivent de suivre l’exemple et les enseignements). Ce parti est aujourd’hui totalement intégré au système politique libanais et axe son discours sur la résistance nationale face à Israël plutôt que sur l’instauration d’une république islamique au Liban.
C’est aussi un acteur de la vie sociale, économique et culturelle au Liban. Il contrôle de nombreuses fondations de bienfaisance, un réseau éducatif (écoles et scouts), un réseau d’hôpitaux de qualité et un réseau médiatique dont le fleuron est Al-Manar, sa chaîne de télévision. Il récupère également à son profit la symbolique religieuse du chiisme duodécimain pour légitimer sa lutte.
C’est enfin un mouvement armé qui a fait ses preuves tout au long de son existence. Dans les années 1980, il inaugure la pratique de l’attentat-kamikaze (« opérations de martyre ») à l’aide de véhicules transportant d’importantes charges d’explosifs. Tout au long des années 1990, il mène une guérilla d’usure contre Tsahal et l’ALS (Armée du Liban Sud, milice de supplétifs armée et entraînée par Israël). Mais c’est en 2006, à l’occasion de la « guerre de juillet » (Harb Tammouz) que
Fruit d’un important travail de compilation et de recoupement de sources, ce cahier intéressera toutes les personnes intéressées par les relations internationales de la scène moyen-orientale, les acteurs irréguliers et l’histoire contemporaine. Corrigeant plusieurs erreurs couramment faites, ouvrant de nouveaux débats sur le futur de la région et offrant des clefs d’analyse des oppositions avec les forces conventionnelles, ce travail est une approche pertinente du Hezbollah. A recommander!
MAJ1: pour toutes demandes, félicitations ou corrections, je peux servir d'intermédiaire avec l'auteur de l'étude.
5 commentaires:
Merci pour le lien, la scène Libanaise est extrémement conpliqué et l'article apporte quelques précisions bienvenu ;)
Le lien a l'air intéressant.
Une question que je me pose car je doute de la réponse : qui sont les "inventeurs" des attentats suicides ? Ce ne sont pas les Tigres Tamouls au Sri Lanka, suivis ensuite par le Hezbollah ?
A bientôt !
Stéphane.
Après vérification, le premier attentat suicide du LTTE remonterait à juillet 1987 donc au moins 4 ans après l'attentat de Drakkar (attaque attribuée au Hezbollah en octobre 1983).
Il est vrai que le LTTE a perfectionné les modes opératoires des attaques suicides mais n'en est pas à l'origine.
Sur ce lien (ONG pour la paix au Sri Lanka), on trouvera une chronologie des attaques du LTTE.
http://www.spur.asn.au/chronology_of_suicide_bomb_attacks_by_Tamil_Tigers_in_sri_Lanka.htm
Merci pour l'information, je pensais que le LTTE avait inaugurait ce type d'attaque au début des années 80.
Merci pour cette précision ; j'avais posé la question car j'avais souvenir d'avoir lu l'antériorité des Tigres Tamouls quelque part...
Cordialement,
Stéphane.
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