EGEA a tendu la perche du débat en citant les quelques réflexions émises sur Twitter, en particulier sur le flux Marsattaqueblog, à propos des "révélations" mises en ligne depuis hier sur le site Wikileaks. Quelques notes en sténo.
1/ le processus est maintenant bien rodé : effet d'annonce de la part de Wikileaks avec des coups de publicité ponctuellement distillés, les médias de masse donnent une caisse de résonance en promettant de futurs scoops, etc. puis c'est le moment fatidique tant attendu de la publication.
2/ Commence alors le temps de l'analyse, et dans le fond peu de véritables découvertes. Cela s'apparente plus à la mise à disposition de faits pouvant étayer des analyses déjà faites et connues des personnes un minimum intéressés par les relations internationales.
C'est le cas des relations tendues entre les états pétroliers du Golfe vis à vis de l'Iran, du travail de renseignement effectué par les acteurs de la diplomatie, les frappes sur l'Iran, l'apport de spécialistes britanniques de l'Iran, la vision américaine de l'alliance vs les intérêts, etc.
[MAJ] 2 bis/ l'effet médiatique et plus concret dans les relations entre chancelleries devra retomber dans les jours à venir, un peu comme les révélations sur l'Irak ou l'Afghanistan qui n'ont pas modifié en profondeur la gestion de la situation.
3/ Reprocher aux diplomates de réfléchir sur ce qu'ils voient et le transmettre à leur hiérarchie me semblent être de l"hypocrisie pour l'homme de la rue et l'opinion publique prompte à en faire de même (moi le premier). On serait les premiers à les critiquer si ils ne le faisaient pas.
4/ La vision de Wikileaks à propos de la protection des personnes est pour moi limitée. Ce n'est pas tant les personnes citées qui courent des risques, mais des potentielles victimes de réactions épidermiques induites par le contenu de ces messages.
5/ le choix des cibles de Wikileaks oblige à poser la question incontournable avant d'analyser l'intérêt de ces sources : quel est l'objectif de Wikileaks? pour qui bosse Assange? un vrai chevalier blanc de la morale, de l'hypocrisie, en quête de pouvoir?
6/ Et je finirais par un vers de Narcisse dans la pièce Britannicus de Racine (scène 4, acte IV), utile à garder en mémoire : "Il n'y a point de secret que le temps ne révèle"!
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