mercredi 23 février 2011

Tunisie, Libye, Bahreïn, etc. : ce sont tous des États non situés en Asie (orientale)! (+MAJ)

N’étant ni un acteur ni un fin connaisseur de la région où se joue actuellement de sacrés coups de théâtre, je me garderais bien de toute analyse poussée sur la situation et me bornerais à quelques observations globales (plus une dernière remarque entendue ici ou là qui amène crainte et curiosité...).

Le cadavre de l'État bouge encore

Au cours de ces récentes crises, nous observons la permanence de la place tenue par la symbolique et les attributs étatiques. Si c'est vrai avec l'importance accordée aux bâtiments officiels (TV, radio, ministères, postes de police, etc.), c'est surtout visible par l'intérêt porté à chaque mouvement de cils des armées locales (attributs régaliens par excellence).

Ainsi, la clé universelle de compréhension est le choix fait par l'armée de son camp : celui des forces du changement ou celui du conservatisme. Ayant eux-aussi leur propre agenda, les militaires sont rarement neutres. D'autant plus, que la neutralité (notion non-réaliste) peut très bien être interprétée comme une positon allant dans le sens de l'un ou l'autre des camps.

La référence restant apparemment l'État, il semble que les "organisations concurrentes de l’État" soient aussi dépassées que les chancelleries traditionnelles ou au moins aussi discrètes. Les ONG ou les multinationales ne seraient-elles pas elles-aussi non-adaptées face à la "très relative" et surprenante spontanéité de ces crises ?
Défilé de la Khamis al-Qadhafi's 32nd Brigade, véritable grade prétorienne affiliée au fils du "guide de la Révolution".

Regardons d'abord à notre porte

Avant de vouloir tuer le cadavre étatique, il serait bon d'attaquer (ou au moins de très fortement relativiser) l'analyse d'un basculement du centre de gravité mondial vers l'Asie. Comme fût déjà soulevée sur ce blog, il semble que cette conceptualisation de la marche du monde ne coincide pas forcément avec l'actualité qui se déroules sous nos yeux.

Ce n'est d'ailleurs pas forcément pour nous déplaire, puisque cela nous laisse une fenêtre d'opportunité non prévue pour ne pas sortir définitivement de l'Histoire, en étant située nous la France à l'opposé de la place où se joueraient les affaires du monde. Encore faut-il que nous sachions nous y prendre... (cf. ce pamphlet sur la diplomatie française).

La recomposition d'un partie de l'espace méditerranéen, sans néanmoins tout remettre à zéro, donne l'opportunité de peser sur les équilibres régionaux (même si nos états de service jouent contre nous). Ne ratons pas ce kairos pour mettre en place une politique cohérente à nos marges. Tout en actualisant nos Livres blancs, caduques depuis l'explosion d'une de nos certitudes...

Si il part, à nous les affaires occultes...

La chute d'un régime accélère souvent l'accès aux archives et aux secrets bien gardés. Si Gaddafi s'en venait à quitter la Libye (ou à disparaître), imaginez-vous le nombre de coups tordus et d'opérations spéciales qui pourraient réapparaître ? Et pas forcément à l'avantage de nos "démocraties"... Certaines ont tout intérêt à ce que leur "porte-flingue" reste encore là où il est.

MAJ1: correction de titre suite à un commentaire justifié...

2 commentaires:

egea a dit…

Ben Bahreïn, c'est en Asie. Tu es victime de la perception trompeuse qui assimile l'Asie à l'Asie orientale. Or, le Porche Orient et le Moyen Orient (Bahreïn appartient d'ailleurs au Moyen Orient, donc à une sorte d'Asie du milieu) son des "Asies occidentales", au sens propre.
égéa

F de St V a dit…

Exact et merci de calmer avec ta sagesse mon empressement à tout catégoriser et en plus de le faire à tort...

Je corrige!