mercredi 3 septembre 2008

On ne fait d' omelette sans casser des œufs.

Pas de recette culinaire aujourd’hui mais le début d’une double analyse en plusieurs parties sur les célèbres OMLT (pour Operational Mentoring Liaison Teams) appelées dans le jargon militaire « omelette » et sur l’apport critique des blogs et des sites qui fleurissent en France racontant par les protagonistes le quotidien en opération.

Les sources.

Je suis parti des 11 articles écrits en 6 mois de mission (alors que les OPEX des autres militaires de l’AT se déroulent généralement sur 4 mois ceci dit en passant) au sujet des OMLT armées par les personnels du 4ème RE dont on trouve les écrits, les photos et la vidéo sur le site officiel de la Légion Étrangère. Malgré la dénomination « d’officiel » pour ce portail, les écrits ne sont pas exemptés de toutes remarques polémiques, créant ainsi leur richesse, surtout lorsque l’on arrive à saisir le fond de la pensée et à lire entre les lignes sans ragoter ou enjoliver. Les articles sont postés plusieurs jours après les opérations ne permettant quasiment aucune exploitation immédiate de renseignement sur les dates des patrouilles futures, les dispositions des camps, les procédés employés (à part la position des brouilleurs sur les toits des VAB visibles sur des photos qu'une simple observation permet de repérer sur le terrain) pas grand chose de Top-archi-secret-défense... Les dangers et les tentatives de contrôle gouvernemental pour les informations qui peuvent s’y trouver ont été résumés par François Duran. Mister JDM a trouvé un autre blog, il y a pas longtemps, garantissant sans aucun doute son succès.



Présentation rapide de la mission.


La composition des ces 3 OMLT (que cela soit les 2 à dominante infanterie ou celle d'appui) sont composées quasi exclusivement des personnels des régiments du Génie ou d'Infanterie, des compagnies de services ou des compagnies d’appui des différentes unités de la Légion. Un riche vivier humain dans le même moule « légionnaire » qui en font des unités élémentaires atypiques que l’on aurait tort de ne pas présenter objectivement comme armées par des personnels de haute qualité avec une expérience certaine des situations à risque.

Ce sont de février à août 2008 (pleine période du renouveau taliban annuel avec l'habituelle «offensive de printemps » rendu possible grâce aux facilités climatiques plus importantes) des morceaux de vie quotidienne de la cinquantaine d’hommes qui sont chargées de conseiller les militaires afghans de l’ANA (Armée Nationale Afghane) au sujet de l’instruction, de l’entraînement et de la planification des opérations. Tout en les soutenant dans les situations nécessaires pour les appuis d’artillerie ou aérien de l’ISAF lors des opérations. Ces OMLT sont insérées au sein du 201ème Corps de l’ANA en particulier au sein du 1er Kandak ou bataillon de sa 1ère Brigade. Sa zone de mission est une zone que la France va apprendre à connaître puisque c’est entre autre la zone où a été envoyé la TF 700 dans la vallée de la Kapisa au Nord-est de Kaboul auquel s’ajoute une zone plus globale au sein de la Regional-Command East.


Caractéristiques physiques de la zone d’action.

"La géographie cela sert avant tout à faire la guerre" d'où son application en quelques lignes.

Relevant les OMLT servies par les GCM (Groupement de commandos de montagne) de la 27ème BIM, ayant eu à supporter les durs mois d’hiver, c’est dans un climat et un terrain largement différent que les légionnaires vont évolués. Comme il est rappelé dans un des billets : « Depuis quelques semaines notre détachement évolue dans des paysages particulièrement variés. La zone d’action du bataillon se compose de trois différentes provinces et offre ainsi un univers géographique des plus dépaysant allant du désert à la haute montagne qui domine des oasis épousant les formes des vallées. » Dans une zone de quelques centaines de kilomètres de coté, les hommes des OMLT rencontrent soit la zone encaissée de la capitale Kaboul située au fond d’un trou de 40 kilomètres de coté avec des hauteurs tout autour sous un climat continental avec des pluies de printemps et des chaleurs élevées en été, soit des zones très compartimentées comme la Kapisa avec des vallées baignées par des cours d’eau agrémentées de cultures le long, des cols et des sommets sous un climat aride pouvant aller jusqu’à 50°C, soit plus à l’Est des zones quasiment désertiques avec une population plus rare.


Comme le conclut l’article : « Des paysages nouveaux, un relief omniprésent, un pays aride, tel est notre quotidien et l’univers dans lequel le détachement évolue. Tous ces éléments sont à prendre en compte dans la mission car au-delà du dépaysement, ils peuvent largement la compliquer. » En effet, la chaleur avec l’équipement à porter, la poussière soulevée par les véhicules, les reliefs à monter et à descendre, les vallées et les sommets délimitant des zones refuges ou sanctuaires, les rochers pouvant dissimuler des postes de tir, les dénivelés pour un tir correct ou encore les mauvaises routes de montagne ralentissant la mobilité sont autant de freins au déroulement des missions. "C'est le terrain qui commande" (pour reprendre une célébré maxime qui comme tout dicton a ses limites) au couple homme/matériel.


P.S. : Prochaine partie sur la situation avec de la petite histoire et de l'histoire bataille de terrain.

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