Toujours durant ces 6 mois de présence il est fait mention régulièrement de l’avantage apporté par une supériorité aérienne non remise en cause des forces de la Coalition : EVASAN en hélicoptères pour les blessés militaires ou civils (« l'élément santé extrait puis achemine le blessé en direction de la FOB de Tagab en vue de son évacuation héliportée »), aérotransport intérieur lors de mouvements de troupes ou soutien aérien pour le combat aéroterrestre : « rapidement une patrouille de chasseurs A10 ainsi qu'un C130 Gunship sont appelés à la rescousse et participent à la riposte en pilonnant la montagne qui surplombe la FOB. Spectacle lumineux et impressionnant… ». C’est ainsi que sans ennemi en l’air, l’intégralité des moyens aériens est au service des forces au sol. L’absence de moyens type MANPAD à très grande échelle (malgré les précautions à prendre face aux roquettes pour les hélicoptères principalement) permet encore de conserver un avantage certain (malgré aussi les contraintes physiques dues à la chaleur et aux reliefs demandant des moteurs puissants). Néanmoins la simple action de feu se termine bien souvent par l’appel grâce aux TACP des moyens aériens. Mais hélas la théorie voulant que l’on puisse réduire une entité ennemie simplement par l’action de l’aviation a été démenti. Il faut des victoires terrestres avec une présence visible et physique sur le terrain pour contrôler une zone. La Coalition ne se repose t’elle pas trop sur sa supériorité aérienne ? En sachant que la problématique des pertes collatérales nuisible pour la vision positive de la Coalition n’est pas abordée.
Gagner les cœurs ou repousser les Taliban.
La double nécessité de toutes les luttes de contre-insurrection est bien connu : gagner les cœurs de la population à sa cause (la population étant l’objectif des deux camps) et poursuivre parallèlement la réduction des capacités militaires de la guérilla : « L'objectif de toute opération de contre-guérilla restant la conquête de la population, les autorités du Kandak se sont engagés dans une vaste politique de la main tendue dont le but est bien de séparer les véritables talibans, irréductibles, des habitants de la vallée » ou « nous nous attachons à gagner les cœurs de la population à qui nous avons aidé à ramener la quiétude. Premiers signes, le marché se rempli dès le vendredi et les enfants nous saluent joyeusement sur notre passage. Une Shura (réunion de notables locaux) a lieu le 12 mars qui a pour but de faire repasser cette zone de non droit dans le giron du GIRoA (pour Governement of the Islamic Republic of Afghanistan) ». Sans oublier des distributions d’aide visibles dans les galeries de photos. L’ordonnance entre ces deux nécessités est bien compliquée par rapport aux aléas quotidiens du terrain.
La priorité contrainte est évidemment donnée à la riposte et lorsqu’on a un peu de temps on pense alors aux civils. C’est au moins l’impression qui est donnée surtout qu’une stricte différenciation est donnée entre le travail des unités de combat et celles de contacts au sein de la Coopération Civilo-Militaire. Chaque action offensive des Taliban nécessite, en plus des actions offensives programmées de la Coalition, une riposte : « Lundi 17 mars, une section de l'ANA et une équipe de la 3ème compagnie sont misent en place sur un piton pour observer les contre-pentes opposés et la vallée de laquelle les coups de mortiers et les roquettes semblent partir ». C’est un conflit sans front, quoique certaines vallée sont des zones délaissées tenues complètement par les Taliban formant des poches (ou sanctuaires) : « L'arrivée au bâtiment du chef de district marque une réelle victoire, aucune force de la coalition n'avait jamais atteint ce point depuis près de cinq ans ». C’est ainsi que « Rapidement monté, un assaut est donné sur les insurgés qui se voient repoussé dans la vallée. L'assaut s'arrête faute d'ennemis. ». La fuite lorsqu’ils se sentent en infériorité est une des caractéristiques de la guérilla. Mais l’efficacité de l’action de repousser seulement les Taliban est insuffisante car c’est alors un temps de remise en condition, de fortification et de réorganisation pour ces derniers. L’avancée tactique sans remise en cause se fait définitivement (mais pas uniquement: la population étant l'enjeu) par la mise hors d'état de nuire des éléments armées adverses.
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