jeudi 27 mai 2010

La recherche opérationnelle : késako ?

Généralement peu connue, si ce n’est même pas du tout, « la recherche opérationnelle » est un outil précieux depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour aider les armées à faire face à des problèmes complexes.

Pour la définir, c’est l’application de méthodes de raisonnement scientifique, généralement mathématiques et informatique, aux opérations. C'est un outil d’aide à la décision par la modélisation et l’optimisation.

Au sein du Centre de Doctrine d’Emploi des Forces (CDEF), une des quatre divisions, la DSRO, est en charge des logiciels de simulation (JANUS ou SCIPIO pour les amateurs) et de la recherche opérationnelle au sein de l’armée de Terre.

Elle publie le premier cahier de la recherche opérationnelle afin de mieux présenter ce qu’est la recherche opérationnelle. Et donc au final, d’en optimiser l’emploi grâce à une connaissance plus fine par les utilisateurs, les décideurs.

Y est décrit plusieurs exemples historiques et potentialités de la recherche opérationnelle :
  • études sur l’implantation des radars durant la Bataille d’Angleterre pour doubler la probabilité d’intercepter les raids allemands ;
  • études sur la génération de force qui vise durant la phase de planification à décider de la composition des forces (forces d’appui, par rapport aux forces de mêlée, de soutien, etc.) ;
  • études menées par l’US Army, avec des équipes déployées directement sur le théâtre, de la probabilité de trouver sur certains axes des IED.
Employée à l'origine par les militaires, la recherche opérationnelle est aujourd’hui utilisée dans le civil (la logistique, la maintenance, etc.). C'est un exemple de transferts entre ces deux mondes, avec l'emploi de méthodes duales, comme peut aussi l'être l'analyse systémique.

4 commentaires:

JGP a dit…

"Généralement peu connue, si ce n’est même pas du tout"...euh, éventuellement dans le domaine militaire, mais la RO a de nombreuses applications en génie industriel, finance, gestion de projet, aux niveaux stratégique et opérationnel.

Elle est enseignée dans toutes les écoles d'ingé qui se respectent depuis des lustres.

F. de St V. a dit…

@ JGP:

Fausse impression personnelle engendrée par une double déformation professionnelle : travail uniquement au sein d'organismes militaires (mais très peu en entreprises) et après un bac scientifique, des études de littéraire mais non d'ingénieur...

Thibault Lamidel a dit…

Bonsoir,

Une des applications historiques pourrait être aussi la bataille de l'Atlantique : la lutte contre les sous-marins allemands. Ces derniers étant chargés d'aller patrouiller aux concentrations probables de navire de commerce alliés : noeuds de communication, puis convois. C'est dans ces conditions que l'amiral Donitz parlé "d'économie des forces" en concentrant le maximum de sous-marin sur les points où il était probable de trouver le maximum de navires adverses.

Cordialement,

Thibault Lamidel

F. de St V. a dit…

@ Thibault Lamidel

Exemple intéressant en effet, assez similaire au positionnement des bases aériennes britanniques durant la Bataille d'Angleterre afin de réaliser le plus d'interceptions de bombardiers. Mais pour une fois, ce n'est pas du côté "Alliés", ce que décrit moins l'étude.

Merci donc.